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Hope

Hope

Published Mar 7, 2024 Updated Mar 7, 2024 Poetry and Songs
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Hope

Quoi, qu’est-ce qu’il y a ?

Pourquoi tu me regardes comme ça ?

Tu savais que ça allait arriver. À force de lutter pour que ça tienne debout, on se fatigue. Ça use, tu sais, d’y croire chaque jour, d’espérer qu’un lever de soleil nous éclaire enfin. Qu’un rayon daigne percer les nuages pour nous effleurer la joue, et réchauffer un peu le vieux cœur qui se demande s’il bat encore pour quelque chose. Allez Hope, ne fais pas l’innocente ! Pas avec moi… Tu me connais, tu sais ce qu’il y a. Ce qui survit en moi depuis tout ce temps. Tu l’as déjà croisé maintes fois. Alors quoi ? Il devrait courir indéfiniment pour échapper au renoncement ? Fuir toute sa vie le néant qui engloutit les rêves, les désirs, les envies… Il devrait fuir ainsi toute sa vie ? Non Hope, je ne l’ai pas gardé en moi pour ça. Pas pour le voir se saigner les pieds sur le bitume de la réalité.

Alors voilà, l’heure est venue de te laisser partir. Ne t’inquiète pas pour moi, je vais faire comme les autres, fermer les yeux, faire taire le cœur et retourner pointer au charbon, trimer pour faire tourner le monde. Pour graisser les rouages des horlogers d’en Haut, des marionnettistes sans talent, de ceux-là qui remplissent des chèques en souriant, qui consomment à outrance, qui spéculent sur les dettes, les guerres, qui trouvent la misère suffisamment confortable pour ne rien faire… Et je vais payer mes factures, en silence, sans taper du poing sur la table, sans crier mon dégoût pour cette société perdue. Je vais bosser, manger, et demander à la télé pour qui voter aux prochaines élections. Et je vais acheter un smartphone à mes gosses, pour les guider sur le droit chemin. Leur créer un compte Insta pour qu’ils se fassent harceler par les enfants paumés des parents qui ont renoncé.

Et je vais jeter les livres. Faudrait quand même pas qu’ils les lisent. Ils finiraient par en souffrir. J’en ai lu moi, tu sais, des livres. Toute mon enfance s’est vautrée sur les pages et regarde où j’en suis aujourd’hui. J’ai tellement de choses à dire, à raconter, tellement de personnages qui attendent de prendre vie. Tellement de sentiments, d’émotions, de rires et de larmes à coucher noir sur blanc afin de partager l’intime, ce qu’il y a de plus vrai alors qu’au dehors, tout doit être maquillé, scénarisé, défiguré pour rentrer dans les cases, les moules de la perfection préfabriquée. Désolé Hope, tu sais combien je t’aime. Combien tu comptes à mes yeux. Tu sais ce qui brûle en moi, le feu que j’ai pour toi. Tu sais les sacrifices, les décisions difficiles que j’ai dû prendre, les déceptions et les coups dans la gueule… Tu sais le combat que j’ai mené jusqu’ici. Qui peu à peu, m’a détruit.

Alors va t’en retrouver la lumière. Éloigne-toi de ma brume, de mon obscurité, de mes averses fréquentes, de mes violentes tempêtes. Va, là où les espoirs sont permis, va embellir la vie de quelqu’un d’autre. Quelqu’un de plus jeune, de plus chanceux, quelqu’un qui aurait les moyens de croire en toi, de respirer ton parfum, de caresser tes cheveux, ta peau et de t’enlacer comme si sa vie en dépendait. Pars Hope, ne te retourne pas. Souviens-toi simplement que mon amour était pur. Souviens-toi du poète qui ne se voyait pas tout en haut de l’affiche, mais qui voulait voir ses livres sur les étagères des bibliothèques, entre les mains d’une adolescente, d’un vieillard, d’une mère de famille et d’un enfant souriant qui n’auraient pour richesse que celle du cœur et l’honneur de t’avoir à leurs côtés. Hope, mon tendre amour, puisses-tu me pardonner de devoir t’oublier.

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La Meliancolique 2 months ago

Elle serait bête de partir sans se battre. (C'est toujours aussi bien maîtrisé !)

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