Libre arbitre ou fatalisme ?

L’un ou l’autre, ni l’un ni l’autre, ou jamais l’un sans l’autre ?

Le libre arbitre apparait souvent comme une sorte de super pouvoir que certains valident, revendiquent et défendent, alors que d’autres le renient, le rejettent et le méprisent.

Le libre arbitre : « Je fais ce que je veux, quand je veux, où je veux et comme je veux !… Si je veux ! » Oui, mais… Est-ce évidemment certainement bien sûr ? J’ai vraiment le droit ? Comment ça marche ?

Le libre arbitre, c’est cette notion de pouvoir se déterminer soi-même plutôt que d’obéir à un conditionnement prédestiné nous réduisant à l’état de pantin. Une forme d’autodétermination libre de toutes contraintes, faisant de nous des êtres pleinement souverains. Un grand pouvoir à même de donner le vertige. L’exercice du pouvoir demande aussi une certaine responsabilité. Ce libre arbitre pourrait révéler un devenir à notre avantage ou à notre détriment.

Sans libre arbitre, c’est une sorte de déterminisme qui s’imposerait. Nous serions sous la direction d’un pouvoir supérieur auquel nous serions contraints d’obéir. Ce pouvoir supérieur peut alors prendre différentes formes, visible ou non, conscientisé ou non, humain ou non. Il en résulte souvent l’idée d’un destin immuable. C’est la fatalité d’un parcours déjà organisé dans la main d’un autre au moment où l’on y pense. On peut toujours espérer agir ou penser librement, mais c’est toujours trop tard. Les dés sont jetés et il faut s’y conformer, de gré ou de force.

Avec le libre arbitre, c’est tout simplement la liberté. Liberté chérie, enfin libre ! Nous toucherions au pouvoir de faire valoir notre volonté comme il nous plait. Capables de faire ou de ne pas faire, de suivre ou de ne pas suivre ce qui nous est proposé. Rien ne s’imposerait plus à nous. Nous pourrions même envisager d’opter pour un chemin inédit, seulement le fruit de notre géniale intention. Libres d’ajuster, d’adapter, voire de créer l’alternative à notre guise, dans tous cas de figure. Jamais démunis face au destin puisque notre seule raison pourrait en prendre les commandes.

On peut se demander pourquoi le libre arbitre se voit ainsi considéré. Cela pourrait n’être qu’une question de point de vue. L’expression elle-même est ambivalente. Un arbitre obéit à des règles préétablies et les fait respecter. Quant à la liberté, elle implique une notion d’indépendance et de non d’obéissance à quelque format que ce soit. Alors, on peut aussi se demander si le libre arbitre est vraiment tout puissant, s’il n’est pas qu’une illusion, s’il est accessible à tous. Il pourrait bien être conditionné lui aussi. Il n’y aurait là ni pouvoir absolu ni fatalité. Plutôt un espace d’action à observer et modérer suivant les conditions du jour et de chacun. Faire ses choix, s’autodéterminer, n’est pas sans contrepartie ni responsabilité. Puis, pas si simple, choisir n’est pas décider. Décider, c’est décréter ce qui est possible, ce qui doit être mis à disposition. Choisir, c’est tourner sa préférence vers un des éléments disponibles parmi ceux qui ont été décidés. Or, nous ne sommes vraisemblablement pas en mesure de tout décider. Cependant, il reste toujours possible de choisir vis-à-vis d’une décision qui n’est pas la nôtre. Le choix n’est pas toujours facile et chacun préfèrerait d’abord décider. Pourtant, celui qui décide est celui qui en a les moyens… c’est le plus grand, le plus fort. Chacun connait plus grand et plus fort mais aussi plus petit et plus faible. Choisir et donner le choix, c’est toujours possible. ‘Prendre son libre arbitre’ pourrait être ‘prendre son choix’. Un libre arbitre partiel ou un pouvoir partagé, une liberté conditionnelle… en toute humilité. Décider par choix pour soi, sans prétendre à décider des possibles qu’un plus grand permet et de ceux qu’un plus petit fait valoir. Nous sommes le choix (individuel, collectif, environnemental).

Tout nous conditionne, nous conditionnons tout. Epouser le mouvement ou s’y opposer, c’est le choisir.

Il est illusoire de croire l’humain plus grand et plus fort.

Le libre arbitre, c’est saisir l’opportunité du choix offert.

Pour aller plus loin ou approcher autrement :

Peut-on se déterminer par sa seule volonté ?

Notre volonté est-elle libre de contraintes ou doit-elle se conformer aux mouvements d’une autorité supérieure ?

Sommes-nous tous logés à la même enseigne en termes d’accès au libre arbitre ? Quel environnement pourrait favoriser ou gêner le libre arbitre ?

S’agit-il de choisir ou de décider ?

Peut-on choisir d’exercer son libre arbitre ou pas ?

Peut-on préférer le déterminisme au libre arbitre ?

Peut-on préférer remettre son libre arbitre à un autre ?

Le libre arbitre est-il un avantage ou une charge ?

Libre arbitre et responsabilité peuvent-ils s’envisager l’un sans l’autre ?

Le libre arbitre a-t-il aussi ses limites ?

Peut-on imposer ses choix sous prétexte du libre arbitre ?

Le libre arbitre permet-il de soumettre un plus faible en compensation de notre soumission à un plus grand ?

Le libre arbitre individuel peut-il impacter le collectif ?

Pouvons-nous parler de libre arbitre collectif ?

La société humaine a-t-elle une influence sur le libre arbitre individuel ou collectif ?

Quel peut être l’impact du libre arbitre de l’humain sur son environnement ?

© Basty - Libre arbitre - Extrait des livres ‘Réfléchis’ et ‘notion’ - 2024 - www.etreconscient.com

Image d’illustration générée par IA sous WordPress

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