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De « Boys keep swinging » à « China Girl » : de la suite dans les idées

De « Boys keep swinging » à « China Girl » : de la suite dans les idées

Published Aug 20, 2022 Updated Aug 20, 2022 Music
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De « Boys keep swinging » à « China Girl » : de la suite dans les idées

En 1979, David Bowie sort l’album Lodger, troisième opus de ladite « trilogie berlinoise », après Heroes, et juste avant le sublime Scary Monsters.

Beaucoup de choses ont été écrites sur cette période qui est une des plus innovantes et débridées du Thin White Duke. Je vous renvoie en particulier aux écrits de David Buckley (« David Bowie, une étrange fascination », 2004). Retenons :

  • Les musiciens avec qui il travaillait : entre autres Brian Eno (co-auteur avec DB de nombreuses chansons de Lodger), Carlos Alomar, Adrian Belew, Tony Visconti (co-producteur avec DB)
  • Les méthodes utilisées pour stimuler la créativité (outre la coke) : stratégie oblique, échanges d’instruments, etc.

 

 Lodger est un album assez baroque, qui part dans beaucoup de directions. On va s’attarder sur une chanson, des plus légères et géniale à la fois : « Boys keep swinging », chanson entrainante qui vante les mérites d’être un garçon. Par exemple :

Nothing stands in your way
When you're a boy
Clothes always fit
Life is a pop of the cherry
When you're a boy

When you're a boy
You can wear a uniform

Côté image, le clip de la chanson filme un Bowie-mec se déhanchant devant un micro dans un décor typiquement fin des années 70, avec quelques flashs sur ses trois choristes. Et puis, quand le chanteur laisse place aux instruments (attardez-vous sur les guitares complètement débridées), nos choristes nous font un simili défilé, et on voit vite de qui il s’agit. En partant du son pour arriver à l’image, Bowie nous a gratifiés d’une chanson complètement bisexuelle.

La voilà : https://www.youtube.com/watch?v=2KcOs70dZAw

Quatre ans plus tard, ce n’est plus la même : Bowie, ayant décidé de devenir une rockstar mondiale, s’acoquine avec Nile Rodgers pour sortir l’album Let’s dance et son interplanétaire tube éponyme. C’est (enfin !) la consécration.

On trouve aussi dans cet album un autre tube : une reprise de « China girl », coécrite avec son copain Iggy Pop en 1977 et figurant sur l’album de l’iguane intitulé « The idiot » - premier album d’Iggy Pop sans les Stooges - produit par Bowie. Ce dernier en fait une version un peu plus polie (au sens de polissage), assez différente mais je ne saurais laquelle a ma préférence, tant les deux sont jouées et chantées avec une extrême maestria.

À la sortie de Let’s dance, Bowie a définitivement abandonné son image androgyne pour une posture 100% masculine. Les femmes sont folles de lui : il n’y a qu’à écouter Adjani en 1983 se pâmer sur « Beau oui comme Bowie » écrite par Gainsbourg. Inutile de vous dire que Gainsbourg a fait (beaucoup) mieux…

Tout ce que tu as

C'est tout ce que je hais

Bien trop sûr de toi

Tu sais que tu es

Beau oui comme Bowie

Pour l’image, « China girl » version Bowie a donné naissance à un clip qui fit parler de lui à cause de la scène un peu torride à la fin et qui a été amputée de quelques secondes pendant lesquelles un supplément de l’anatomie des deux protagonistes était dévoilé…

C’est ici (version censurée) : https://www.youtube.com/watch?v=_YC3sTbAPcU

Outre le fait qu’ils ont tous deux été réalisés par David Mallet, les clips de « Boys keep swinging » et de « China girl » ont un point commun que je vous laisse découvrir et qui démontre que Bowie n’évoluait pas dans un monde séquentiel de musiques et de chansons. Il créait un véritable univers dans lequel des personnages, des sons, des images apparaissaient, disparaissaient, pour mieux remonter à la surface quelques années plus tard. J’en veux pour preuve :

  • L’épopée de Major Tom de « Space Oddity » à « Ashes to ashes »
  • Ce que je vous ai écrit l’an dernier au sujet de « All the madmen »
  • Les pochettes de « Heroes » et de « The next day »

Un peu comme Patrick Bruel.

Sauf que la densité de l’univers de Bowie s’apparentait à celle d’un trou noir et que pour Bruel, c’est plutôt le vide intersidéral.

Vous nous manquez, Monsieur Bowie.

Sérézin, le 20 août 2022

 PS : ne partez pas sans vous être mis un peu d’Iguane et de sa China girl entre les oreilles :

https://www.youtube.com/watch?v=9BBAEUOOFKQ

 

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Comments (2)

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William Gosset 2 years ago

Bonjour Joseph-Marc,

Merci pour votre publication. Je vous suggère de mettre des tags, sans # devant, à la fin de votre texte, afin d'aider vos lecteurs à le retrouver sur Panodyssey.

Je vous remercie.

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