Episode 29 : Il nous tenait !
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Episode 29 : Il nous tenait !
Il avait recommencé ! Cette enflure de Florigan avait disparu en laissant derrière lui l’une de ses images à la con, accompagnée de ce putain de message :
« Bien joué, Moridan. Vous avez brillamment réussi mon test. Quant à vous, ma petite Léila, je suppose, que mon cocktail vous a quelque peu rouillé les circuits. Sinon, jamais vous ne vous seriez laissé abuser par une mise en scène aussi grotesque. Mais aucune inquiétude, les effets devraient s’estomper assez rapidement.
Vous l’aurez compris, Gram et Monsieur le Maire, n’étaient autre que des marionnettes à l’intelligence plus que limitée. Gram n’était qu’un abruti mégalo qui bâclait ses crimes. Aucune imagination. Aucune créativité. D’ailleurs, je parie que la scientifique a fini par localiser les corps de ses victimes dans le chantier naval.
Quant à Monsieur le Maire, ce n’était qu’une folle avide de pouvoir. Je lui ai donné tout ce qu’elle désirait en échange d’un terrain de jeu pour mes expériences. Mais elle en voulait toujours plus. Alors, je devais me débarrasser d’eux avant qu’ils ne deviennent trop gênants. Et grâce à vous, voilà chose faite ! Je ne pensais pas que vous iriez jusqu’à descendre toute la colonie. Exécuter aussi froidement femmes et enfants… Je dois bien avouer que je vous avais sous-estimé. Vous formez une excellente équipe, tous les deux. J’ai eu du flair lorsque je vous ai choisi, Moridan !
À présent, nous allons enfin pouvoir reprendre notre petit jeu, là où il s’est arrêté. Et pour vous aider, voici un nouveau tableau, que je suis certain, vous saurez apprécier. »
Le trou de vers n’en était pas un. Un simple décor constitué d’un ventilateur gigantesque en mode aspiration, d’une projection holographique d’une vue de l’espace et d'un putain de robot tueur pour dissuader d’approcher. Mais en réalité, il était parfaitement inoffensif, programmé pour délivrer le message de ce taré !
Toute cette histoire n’était qu’un prétexte pour nous faire venir et nous faire endosser tous ses crimes. Nous avions découvert pas moins de deux cents cadavres éparpillés dans le vaisseau. Tous abattus avec nos armes de services à Léila et moi. Monsieur le Maire était ligoté sur une chaise, le visage tuméfié comme après un interrogatoire musclé. Quant à la dernière explosion, elle avait permis de couvrir notre atterrissage forcé. Le vaisseau s’était écrasé au beau milieu d’un no man’s land incandescent. Putain, il avait tout prévu, ce connard.
On s’était fait avoir comme des bleus. Et maintenant, nous avions deux cents morts sur le dos et un taré qui nous avait une nouvelle fois échappé. Merde !
Léila était folle de rage et tournait en rond, comme un lion en cage. Impossible de la calmer. Elle hurla sa colère et sa frustration durant des heures. Jusqu’à ce que l’effet du poison qu’elle avait ingéré tous ces jours s’estompe…
– J’ai enfin une connexion avec la base !
– Ah ouais ! Et tu comptes leur dire quoi ? Qu’on les attend bien sagement dans un vaisseau fantôme au milieu de je ne sais où et qu’on a encore laissé partir ce taré ? Putain, Léila… il faut qu’on se sorte tout seul de cette merde cette fois. Sinon, comment expliquer tous ces cadavres qui portent notre signature ?
Elle me regarda fixement, de la rage au fond des yeux :
– C’est sa parole contre la nôtre. Et si on fait disparaître cette lettre alors on pourra expliquer ce qu’il nous est arrivé.
– Tu veux cramer la seule preuve de la présence de ce fou sur les lieux ? Tu déconnes complet, Léila. Si on fait ça, on signe notre arrêt de mort ! On finira pendu avant même d’avoir eu le temps de parler !
– Putain !
Léila shoota dans un des fauteuils en criant. Elle s’approcha de moi et m’arracha la lettre de Florigan des mains.
– Il y a forcément un indice sur ce bout de papier. Un truc qui pourrait nous permettre de le retrouver et de nous innocenter par la même occasion.
Elle relut à voix haute plusieurs fois le message, retourna dans tous les sens l’image. Mais rien. Il n’y avait absolument rien. L’image représentait un paysage étrange : un mélange d’architecture ancienne et moderne, le tout construit à flanc de montagne au bord d’un fleuve paisible. Un tableau de maître, mais qui n’avait aucun sens pour nous.
– Et je peux même pas faire une recherche sur l’IAC ! Merde !
– Pourquoi ?
– Réfléchis, le bleu ! Si je me connecte, ils vont savoir où nous nous trouvons ! T’as envie de voir débarquer la cavalerie maintenant ?
En effet, ce n’était pas le bon plan. Nous étions pris au piège. L’unique solution : faire disparaître ce maudit vaisseau. Mais c’était risqué… beaucoup trop ! Florigan nous avait bien eus. Il nous tenait.
Texte de L.S.Martins (35minutes chrono, sans relecture).
Image par mores345 de Pixabay : Ville Montagnes Fleuve - Image gratuite sur Pixabay