Episode 11 : Enfin un indice !
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Episode 11 : Enfin un indice !
J’étais au point mort. Je faisais du surplace pour le meurtre de mon beauf pour lequel mon frangin pourrissait en taule et dans cette affaire des cartes postales… J’arrivais à que dalle !
Mes preuves, dans la première, avaient complétement disparu. Plus aucune trace des prélèvements que j’avais envoyé au labo. Comme s’ils n’existaient pas ! Même mon rapport avait été effacé. Une vraie merde ! Je n’avais aucune chance de faire sortir ce pauvre gosse. Sa vie était foutue et tout ça grâce à notre enfoiré de géniteur.
Dans la deuxième, les maigres indices qu’ils restaient dans ces putains de souterrains étaient inexploitables selon la scientifique. On avait foutu trop de bordel avec les molosses de Léila. Entre leur bave et mes traces de pas, il parait qu’ils n’avaient rien pu récupérer d’intéressant. Des incapables ! D’après eux, j’aurais au moins pu prendre le temps de mettre des surchaussures et des gants pour ne pas contaminer la scène de crime… je t’en foutrais moi des protections ! J’ai agi dans l’urgence. Je n’avais pas vraiment le choix !
Léila était dans le coma depuis bientôt trois semaines. Ce qui pour une synthé n’était pas du tout normal ! Tous les docs de la ville étaient passés par sa chambre pour étudier son cas, sans pour autant être capables d'établir un diagnostic. Et moi, je restais comme un con avec elle toutes les nuits, Rex et Hax au pied de son lit, en attendant qu’elle se décide à se réveiller. Elle se trouvait dans un sale état : blanche comme un linge, entubée de partout, des bips dans tous les sens…
Et pour couronner le tout, une nouvelle carte m'attendait sur mon bureau. La troisième depuis l’histoire du faucon d’or. J’en avais ras le bol de ce taré. Pourquoi il s’adressait à moi ? Putain…, j’étais fatigué de jouer à cache-cache avec lui !
L’image du jour représentait un vieux château au milieu d’une forêt superbe. Devant coulait un cours d’eau tranquille. Peu de chance qu’un tel paysage existe encore. Que ce soit sur cette maudite planète ou sur la bague terrestre… Pourtant, il avait quelque chose de réel : les tuiles marquées par le temps, blanchies par le soleil ; les pierres apparentes noircies par la pollution et la suie ; les rideaux jaunes aux fenêtres de l’étage, comme si ce lieu était habité… Ce n’était pas un tableau. C’était une photo, mais d’où ? Et de quelle époque ?
Je scannai l’image pour interroger l’IAC (Intelligence artificielle consciente). Elle seule pouvait m’aider pour ce genre de recherche. Après chargement, elle m’indiquait plusieurs heures d’attente. Ça me laissait le temps d’étudier le message que ce psychopathe m’avait laissé. Il était beaucoup moins morbide que les autres, mais tout aussi étrange ! Ça ressemblait plus à des mots qu’on pourrait échanger entre potes : « Comment va notre chère Léila aujourd’hui ? On ne mesure la valeur de ceux qui nous entourent que lorsqu’on nous les enlève. N’est-ce pas, le bleu ? »
– Moridan ! Y paraît que vous avez reçu une nouvelle image, ce matin ! C’est quoi cette fois ?
Je fis un bon sur ma chaise. Je ne m’attendais pas à être dérangé à cette heure-ci. Je croyais même être le seul encore au bureau… Qu’est-ce que le capitaine foutait ici aussi tard ? L’air grave, les bras croisés, il était posté juste devant ma porte. Léila avait beau être une sacrée emmerdeuse, elle nous manquait à tous !
– Oui, chef. Je sais pas trop quoi en penser, cette fois. Pas de menace de mort, mais ça sent mauvais…
– Faites voir !
Il s’approcha et me prit la carte des mains. Il s’intéressa à la note de notre cinglé en premier. À sa lecture, il fronça les sourcils.
– Il s’adresse directement à vous. Comme si ce fou vous connaissait !
– Oui, je sais…
– Et ce bâtiment ? Ça vous dit quelque chose ?
– Que dalle !
– Et l’IAC ?
– J’attends…
Et pour lui montrer l’avancée des recherches de l’IAC, je tournai l’écran de mon ordi vers lui. Après inspection des premiers retours de l’IAC, il posa un regard sombre sur moi avant d'ajouter :
– OK. Prévenez-moi quand vous aurez du nouveau. Et au fait, je vous ai trouvé un nouvel équipier. Gram ! Depuis le temps, il a compris la leçon…
– Quoi ?! Vous déconnez, chef ?
Gram… un incapable de première catégorie. Un véritable crétin qui avait été interdit de terrain après une bourde mémorable. Tout le monde au poste se foutait ouvertement de lui. C’était le boulet de service. Et l’avoir dans les pattes, c’était une putain de punition ! Je ne sais pas ce que j’avais fait pour mériter ça… Après cette chieuse de Léila, je me trouvais coincé avec cet abruti de Gram.
– Pas de négociation possible, Moridan ! Vous avez besoin d’un coéquipier et il se trouve qu’il est disponible.
Un sourire malicieux se dessina sur le visage du capitaine. Ça l’amusait de me faire chier visiblement. Je ne savais pas trop pourquoi il m’avait dans le collimateur depuis mon premier jour ici, mais ça ne s’arrangeait pas avec le temps ! Il disparut avant même que j’ai pu lui répondre. De toute façon, je ne voyais pas ce que j’aurais pu lui dire… rien qui ne pouvait m’éviter un blâme !
Dans un accès de rage, je fis valdinguer tout ce qui se trouvait face à moi. Dossiers, clavier et écran se fracassèrent sur le parquet dans un bruit qui résonna jusque dans le couloir.
Et merde ! Je m’apprêtais à me lever pour ramasser mon bordel quand je vis apparaître la tête de Gram par la porte. Super. Il manquait plus que lui… J’allais lui balancer une remarque assassine quand un grésillement sortit de mon écran. Une alerte de l’IAC. J’avais enfin un match ! Enfin un indice !
Texte de L.S.Martins (30 minutes chrono, sans relecture).
Image de analogicus par Pixabay : Architecture Imeuble Château - Photo gratuite sur Pixabay
Margot Eden 2 years ago
Moridan avec un boulet, ça promet ! Hi hi ! Pour Léila, suspens, suspens.