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Lyvres
Comment j'ai rencontré les poissons

Comment j'ai rencontré les poissons

Published Mar 14, 2020 Updated Mar 14, 2020 Culture
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Comment j'ai rencontré les poissons

Comment j'ai rencontré les poissons, Ota Pavel, Folio, 2020 (Do, 2016), postface de Mariusz Szczygiel (traduit par Barbora Faure)

Otto Popper (1930-1973), dit Ota Pavel, est pragois. Son père Leo Popper est un homme fantasque, toujours une bonne idée en tête, de celle qui le rendra riche. Plusieurs fois, grâce à son talent de vendeur, il fut le meilleur vendeur du monde d’aspirateurs et de réfrigérateurs chez Electrolux, et plusieurs fois décoré pour ses faits d'armes, il gagnera beaucoup d'argent, puis le perdra. Mais la passion de Leo, qu'il transmettra à ses trois fils, et surtout à Otto est la pêche. Ils courent ainsi les rivières et les lacs à la recherche de divers poissons, autant pour le plaisir de les pêcher, de les tenir en mains, que de les déguster.

Ce titre, paru en 1971 est le récit de l'enfance d'Ota. Totalement insouciante jusqu'à son adolescence, Leo est tellement charmeur et extravagant qu'il change tout en véritable joie. Puis la guerre survient et le départ des deux grands frères d'Otto vers les camps ainsi que leur père. Herminia, la mère des garçons est chrétienne, mais Leo est juif.

La jeunesse d'Ota fut difficile parce que dans des périodes troublées dans son pays,et contre toute attente, joyeuse. A travers de nombreux courts chapitres, il raconte de manière enjouée, sans nostalgie ce qu'il vécut dans cette famille aimante et pas banale. Il dit aussi les privations de la guerre, le statut de juif, l'occupation nazie, mais il a toujours une pirouette en fin de chapitre pour rendre tout cela moins plombant. "Une lecture physiquement contagieuse, qui produit des bulles de joie sous la peau" à écrit Erri De Luca. J'opine. Il est même surprenant de ne le lire que maintenant, paru une première fois en France en 2016 aux éditions Do et donc en 2020 chez Folio. Deux phrases résument assez bien Leo, suite à une idée farfelue : "Notre maman déclara que seul papa pouvait inventer une connerie pareille, mais papa n'en tint aucun compte. Lorsque j'y repense aujourd'hui, je dois donner raison à papa, ce fut spécial et magnifique." (p. 187)

Toutes mes recensions sur mon blog : http://www.lyvres.fr/

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