Chapitre 10
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Chapitre 10
On se regarde tétanisés après le cri qu’on vient d’entendre. On regarde l’horloge, le couvre-feu est en place depuis une heure. Alors le marionnettiste peut venir dans Vallione à partir de maintenant.
— Tu penses qu’il va trouver où on habite ? demande Akseli
— J’espère pas. Mais on a oublié un détail tout de même important…
Je lui montre les traces sur nos poignets.
— Nous sommes devenus ses marionnettes.
— Il peut donc retrouver mon père également… chuchote-t-il.
— Akseli, jusque-là, il s’en est sorti et ça va continuer d’accord ?
— Comment peux-tu en être si sûr ?
Il marque un point, je n’en ai aucune idée. Je soupire avant de m’asseoir sur le canapé, il vient me rejoindre. On sait désormais ce qu’il se serait passé, maintenant, reste à savoir comment faire en sorte que ça s’arrête. Le marionnettiste est en colère, des enfants innocents ont été tués alors qu’ils ne faisaient que s’amuser ce soir-là.
— Trouver le coupable, soufflé-je.
— Pardon ?
— On doit mettre un nom sur le coupable de cette tragédie.
— Rebecca, tu réfléchis ? Ca s’est passé en 1345, comment veux-tu réussir à trouver le meurtrier ? On a rien, absolument rien !
Il n’a pas tort malheureusement. 3 siècles nous séparent de cet événement. On a ni l’identité des enfants, ni celui du marionnettiste. Donc trouver l’identité du coupable, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Pourquoi les Archives n’ont plus rien à part des lithographies de la ville avant ?
Nous finissons par entendre des rires d’enfants à l’extérieur, nous nous regardons avant de tourner la tête vers la fenêtre. On prend notre courage à deux mains avant de se lever et de nous mettre devant. Chacun de nous, nous tenons un côté du rideau sans le lever pour le moment.
— À trois, commence Akseli.
— 1…2…3, compté-je.
Nous déplaçons le rideau doucement afin de voir l’extérieur mais il n’y a rien. Tout à coup, un enfant apparaît devant la fenêtre. Surpris, on tombe tout les deux en arrière, choqués et apeurés par ce qu’on vient de voir. Mon rythme cardiaque s’est accéléré, nous nous regardons avant de reculer de la fenêtre. Au même moment, on entend frapper à la porte, j’échappe à la crise cardiaque et on se tourne rapidement vers la porte. On finit par entendre la voix d’Otto.
— Impossible, chuchote Akseli, il n’aura pas eu l’idée de sortir alors que c’est le couvre-feu et qu’il est là avec les enfants.
— C’est sa voix.
— Rebecca, ça ne serait pas logique ! Lui-même est devenu la marionnette de ce type !
— Je vais quand même aller voir ! dis-je en me levant
Je me dirige vers la porte alors qu’Akseli me répète de revenir et de ne pas ouvrir la porte. Je tiens la poignée de celle-ci, prends une grande inspiration avant d' entrouvrir la porte. C’est bien son père, il me demande de le laisser entrer, j’accepte et il pénètre dans la maison, essoufflé. Akseli le regarde méfiant.
— Dis-moi ta date d’anniversaire, demande-t-il.
Son père et moi nous le regardons, j’arque un sourcil, pourquoi lui demande-t-il ça soudainement.
— 20 février 1963, répond Otto.
— Quel est ton métier ? enchaîne son fils.
— Archiviste.
— Le prénom de ma mère ?
— Helena.
Akseli semble satisfait de ses réponses mais il en pose une dernière.
— Où sont tes marques aux poignets ?
Là, je baisse les yeux.
— Oh putain, lâché-je.
Au même moment, un sourire malsain se dessine sur son visage, je recule rapidement avant que l’apparence de son père change totalement.
— T’as fait entrer le loup dans la bergerie, peste Akseli.
On a pas le temps de se défendre que le marionnettiste fait apparaître ses fils, ceux-ci s’accrochent à nos poignets. Il tire d’un coup sec et on tombe parterre, après cela, ma vue se brouille, la fatigue me prend soudainement et c’est le noir total.
*****
Quand je me réveille, Akseli est allongé à côté de moi, encore endormi. Je le secoue en l’appelant. Il grogne avant d’ouvrir les yeux, il pose son bras sur ses yeux avant de se mettre sur le dos.
— On est où ? demande t-il, j’ai mal au crâne putain !
Je regarde autour de nous, je remarque qu’on se trouve dans une grande salle. Sur un pan de mur se trouve une étagère avec plusieurs cases. Je me lève difficilement avant de me diriger vers celle-ci. Je me rends compte que sous chaque case se trouvent des prénoms.
— Akseli, lève toi et viens voir !
Il râle avant de s’exécuter. Il me rejoint puis regarde l’étagère. Il y a dix cases portant chacune des prénoms. Je continue de regarder et mon sang se glace quand je vois les nôtres et celui d’Otto.
— Akseli, murmuré-je, ce sont les prénoms de ses marionnettes…