En suspens - Convalescence
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En suspens - Convalescence
Le jeudi 7 février 2008, près de deux mois se sont écoulés depuis mon accouchement. J’ai un rendez-vous capital avec une médecin hospitalière. Elle me fait un compte-rendu détaillé de là où vous en êtes. D’après tous les examens effectués, l’équipe pluridisciplinaire est très optimiste quant à votre avenir. Il y a toujours des risques associés à la très grande prématurité, mais les plus gros risques d’atteinte au cerveau ont été écartés.
En ressortant de cette réunion, je me sens fière de vous, fière du chemin parcouru et de votre volonté sans limite.
Je me presse pour aller vous retrouver, et c’est encore une bonne nouvelle qui m’attend : vous avez rejoint l’unité de néonatologie, ce qui signifie que vous êtes en surveillance simple, et vos incubateurs sont très proches maintenant.
Tout suit son court, vous pesez 1500 grammes maintenant, il y a encore quelques petits soucis, mais ce n’est vraiment rien d’alarmant. Robin, tu portes toujours tes petites lunettes pour l’oxygénation mais ça se rapproche vraiment des 21%, ce n’est plus qu’une question de jours pour qu’on te les enlève et que tu sois libéré de ces derniers tuyaux. Vous vous alimentez de mieux en mieux avec mon lait. J’en tire suffisamment, et les stocks ne sont pas encore dans le rouge.
Une routine beaucoup plus sereine s’installe. J’ai même eu droit de faire la toilette de Cyrielle en entier, du début à la fin ! Pour Robin, c’est plus difficile car il a un peu plus de branchements que sa sœur, mais ce n’est rien, on profite autrement : j’ai l’impression qu’il sourit à chaque fois que je le regarde. Il est un petit peu joufflu, il est à croquer ! Cyrielle est toute fine, elle a un angiome dans le cou qui frotte un peu sur ses habits, ça m’angoisse : j’ai peur qu’il se rompe et que Cyrielle perde beaucoup de sang. Les nounous me rassurent.
Pendant la convalescence des bébés, j’ai eu la chance de les porter tous les deux en même temps. C’était un moment si incroyable, et en même temps c’était très stressant : j’avais peur de débrancher un tuyau important, angoissée de ne pas y arriver, et si une électrode se décrochait, et si… Et si…
Je ne me suis encore jamais occupée de mes bébés seule : que se passera-t-il lorsque je vais rentrer à la maison ? Vais-je être capable, sans les nounous de la maternité, de m’occuper correctement de mes deux bébés prématurés ? Aurai-je l’énergie et les bons gestes ? L’angoisse n’est jamais très loin, même pendant la convalescence.
Au détour d’une conversation avec une nounou, je lui parle des biberons que je viens d’acheter pour Cyrielle et Robin. Au fur et à mesure de la description, sa tête se décompose. Elle me dit que les tétines en silicone sont trop dures pour les bébés prématurés, il vaut mieux des tétines « comme au bon vieux temps », en caoutchouc. C’est noté : acheter le bon matériel, et donc demander conseil avant !
Annaële Bozzolo 2 months ago
ça se gère au jour le jour, comme on peut 😌
Jackie H 2 months ago
La joie et l'angoisse en même temps... émotionnellement, il faut gérer ! 😯🙂