Mono no Aware
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Mono no Aware
Découvrez comment un proverbe japonais a ravivé mon engagement face au réchauffement climatique
Vous est-il déjà arrivé qu’un concept vous ait profondément marqué ?
Moi, oui.
J’ai eu à faire à lui lors d’une nouvelle d’un de mes auteurs préférés, un nouvelliste exceptionnel : Ken Liu avec la Ménagerie de Papier
C’est un concept japonais qui m’a profondément marqué et a affermi ma résolution d’agir dans le domaine des low-techs.
Mono no Aware ou la sensibilité pour l’éphémère sert à l’esthétique datant de l’époque Heian (780–1135).
On y rattache une certaine contemplation « pessimiste » de la nature.
Vous percevez mal le lien avec la sobriété technique? Il m’a fait réfléchir sur la notion de progrès et son allégorie de la Corne d’abondance.
Il m’est venu deux considérations principales avec deux visions distinctes pour régler la question écologique :
La course effrénée vers des ressources nouvelles portée par une utopie technique et de l’autre l’acceptation de la fragilité du monde.
J’y ai compris que la lutte pour un monde plus sobre pouvait passer par un “nihilisme actif” en tentant de préserver ce qui peut l’être.
Que nous pouvions faire rimer sensibilité et combativité. Pour mon cas en redéfinissant un nouveau récit autour des communs et la sobriété technique.
Je suis convaincu que ce sentiment mélancolique traverse tous les acteurs de changement ou ceux désireux de s’impliquer davantage sur la question écologique.
Cette nouvelle de science fiction est spéciale car elle m’accompagne dans mes moments doutes dans ma volonté de faire bouger les choses malgré les antagonismes sans éprouver un découragement fracassant.
Elle rappelle que l’univers est une merveille.
J’imagine le sentiment de certains astronautes scrutant la Terre d’en haut et constatent des altérations produites par l’activité humaine sur elle lors de leur voyage.
L’exemple de Thomas Pesquet l’illustre assez bien :
“C’est quelque chose de savoir que la planète est fragile, mais autre chose que de le voir directement”
Souvent ce voyage s’accompagne d’un volonté de protéger ce qui peut l’être. Pour moi, c’est l’effet de la sensibilité de l’éphémère.
Un aperçu de l'overthiew effect
Sans voyager dans l’espace, cet effet peut nous atteindre sous différentes formes plus ou moins accentuées par :
la collapsolgie.
Renoncer au monde que l’on a toujours connu n’est pas chose aisée et de s’élancer vers autre ne l’est pas non plus.
Des tonnes de questions nous assaillent et il peut arriver d’être longtemps sidéré…
Choisir c’est renoncer n’est pas ?
En réfléchissant sur la distinction entre “la Corne d’abondance” et l’empathie envers les choses, je crois que choisir c’est agir.
Agir pour le type de société que nous voulons collectivement :
une société du bien être ou une société du mieux être.
Agir pour une société du mieux être est un bel objectif mais qui transperce nos croyances et met à nu nos insécurités.
Essayer de les dépasser par nos actions et engagements c’est un sacré défi.
Comme le soulignait Thomas Pesquet à son retour :
La Terre c’est comme un gros vaisseau spatial, avec beaucoup de ressources, mais qu’il faut préserver
J’ai trouvé une manière de le faire avec l’écriture, j’espère que mes mots aideront à aller vers un monde plus sobre.
Oui, sensibilité et combativité peuvent se lier.
Sensibilité et combativité peuvent s'incarner.
Incarner par de nobles initiatives considérant la fragilité du monde.
Fragilité, qui initie de nouvelles odyssées.
Exemples:
En espérant que ce petit détour par ce proverbe japonais vous ai plu.