CHRONIQUE DU TRAVAIL CONFINÉ (#9)
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CHRONIQUE DU TRAVAIL CONFINÉ (#9)
Elise, hôtesse de l’air
« Avant, il y avait 6 vols par jour, au départ de la base Marseille. Aujourd’hui, il n’y en a plus qu’un seul, consacré au rapatriement sanitaire. Assez rapidement, on a eu des masques et des gants. Le service est adapté : on ne passe plus en cabine, on reste dans les « galets » pour éviter aux maximum le contact avec les passagers, et on met tout à disposition à l’avant et à l’arrière de l’appareil (eau et biscuits sucrés ou salés).
Quand Orly a fermé, ça a été un séisme pour nous, personnel navigant. Voir tous ces avions cloués au sol, comme des oiseaux en cage, c’était déchirant. Ça nous touche en plein cœur.
Pour aller travailler, on a une attestation qui précise que « l’activité d’Air France est essentielle à la vie de la Nation ». C’est bête, mais cette phrase, ça fait vraiment réagir. On te dit qu’on a besoin de toi. J’avoue que ça m’a fait de l’effet.En vol, l’inquiétude de mon équipe est grande, mais ils viennent, ils sont là, avec un sens du devoir et une vraie conscience professionnelle, parce qu’on se sent utile.
On a un groupe privé sur Facebook, qui nous permet d’échanger pas mal d’infos.
On est inquiet pour la suite, c’est sûr. On venait tout juste de sortir la tête de l’eau. L’aérien est un secteur vraiment très réactif, à cause du cours du pétrole. Je pense que le ciel est saturé. Bien sûr, on ne peut pas revenir en arrière, on a besoin de voyager. Mais depuis que la circulation des avions (et des voitures) a considérablement ralentie, on respire ! Ca fait réfléchir. Il faut changer notre manière d’être, profiter de cette crise pour changer les choses. »