Congratulations! Your support has been successfully sent to the author
Le q-K : (Re- ?) Construire l’intime en sexe-posant ?

Le q-K : (Re- ?) Construire l’intime en sexe-posant ?

Published Oct 18, 2022 Updated Oct 18, 2022 Culture
time 6 min
1
Love
0
Solidarity
0
Wow
thumb 0 comments
lecture 193 readings
2
reactions

On Panodyssey, you can read up to 10 publications per month without being logged in. Enjoy9 articles to discover this month.

To gain unlimited access, log in or create an account by clicking below. It's free! Log in

Le q-K : (Re- ?) Construire l’intime en sexe-posant ?

J’ai une conviction personnelle plus forte que les Zautres. Je la reconnais comme tel car elle revient en boucle depuis des années juste aux moments où je n’y crois presque plus. Comme aujourd’hui. Comme ce matin. Mais à l’inverse d’un exercice de photocopieuse délavant l’image première copiée et recopiée à l’infini si on a le temps, l’image se fait un poil de cul de mouche plus nette à chaque fois. C’est subtil, mais j’ai pris le coup, je le perçois presqu’à chaque fois maintenant.

Tout ce qui sort d’un corps est ce qui ne peut en être absorbé, donc non-nécessaire, au sens philosophique du terme (qui ne peut ni ne pas être, ni être autrement). Bref, du caca. Plus précisément encore de l’excrément. Salut Sigmund[1]

J’ai tapé dans google « Annie Ernaux nobel réactions ». J’ai ouvert tout ce que cet outil de modernité me promettait de savoirs, de témoignages, etc. à dé-couvrir et à avaler goulument. Hier soir je suis tombé sur l’article d’Inferno écrit par Marc Roudier[2]. Comme google ne me donnait pas cet article-là, je suis allée le chercher expressément. C’est qu’en le parcourant hier soir, entre deux atermoiements sur mon a-carrière individuelle, j’ai ressenti quelque chose à sa lecture. Une excitation pour sûr. Quelque chose qui en tout cas me sortait d’une attente mélique insupportable, de ce que ma perception considérait comme un horizon tellement inatteignable que je me résolus à « peut être qu’un doctorat, c’est un peu…hein…au pire, tu f’ras bien autre chose… ».

 

J’avais peut être à peine la trentaine, un de mes premiers burn-out d’adulte. Une psychothérapeute de fortune ou d’urgence, ou les deux mon capitaine…

« Etes-vous suicidaire ?

-Et bien je ne sais pas… ! je vais vous dire ce que je fais, et vous me direz si je le suis…depuis l’enfance, ne me demandez pas quand, certains soirs, parfois pendant des semaines, voire plus, je ne sais pas compter le temps, au moment de m’endormir je me dis à voix haute dans la tête : « c’est pas grave, demain tu te suicides, tu te pends ou autre chose. Donc il n’y a rien de grave. » Et je m’endors. Et le lendemain, je n’y pense plus jusqu’au soir. C’est devenu un exercice tellement récurrent…que la simple image d’une balle de revolver peut me faire « le même effet ». Alors ? »

Je ne l’avais pas vraiment regardé en parlant. Mais mes yeux subitement tentaient d’accrocher les siens sur ce « Alors ? ». C’est que j’attendais sincèrement la conclusion de l’expert. Ses yeux étaient embrouillés. Comme j’étais venue la voir d’urgence, je n’avais pas eu le temps de lui raconter quoi que ce soit. Presque rien. Une fatigue qui me courait sous la peau depuis x temps et qui ce jour-là semblait me paralyser, comme un remède qui se transformerait en poison. Sous la peau, je sentais un liquide, bleu. La fatigue.

« Non. Vous n’êtes pas suicidaire. Mais vous avez réussi à mettre en place un système de survie. C’est tout le contraire d’un état suicidaire… en faisant cela, vous arrivez à arrêter votre cerveau, comme un bouton sur lequel vous appuyez pour arrêter vos angoisses, pour vous donner un temps de repos nécessaire. Par contre, il ne faut pas en abuser. Il serait bon que vous trouviez…d’autres méthodes.

-Ah… »

Je ne l’ai jamais revu, remercié…peut être quand même salué, mais pas sûre.

 

Mais où c’est que j’ai lu hier, ou un autre hier, que l’attente du désir était plus porteuse de plaisir que la jouissance elle-même… ? ah oui, dans l’éphéméride que m’envoit depuis une semaine mon ancien prof de philo recontacté sur un réseau social qui n’a pas besoin de moi pour faire de la pub.

« Le plaisir n’est pas tant alors dans la possession que dans l’attente … Le moment le plus intense du désir n’est pas dans la satisfaction mais dans l’attente de cette dernière et la jubilation s’accroît avec la proximité de l’atteinte ! ».

Où en étais-je… ? ah oui, l’excitation de la lecture de la tribune contre Annie Ernaux. J’y retourne vite fait pour vérifier…

« Décidément, cette « académie » de vieilles huiles rances a franchi un pas de plus dans l’absurdité et l’indécence. Oser nobéliser une écrivaillonne si franco-française et si autocentrée sur sa médiocre personne relève d’un non-sens absolu, au vu de ce qui devrait normalement conduire les Nobel à récompenser une pensée universaliste et un rayonnement universel, une invention créative et une révolution formelle en profondeur de la littérature. Mais cette labellisation à rayonnement mondial, octroyée à Annie Ernaux sur des considérations purement politiques et opportunistes (comme le sont les Nobel de la Paix), constitue surtout une vraie  hérésie, une trahison même de l’esprit qui a présidé à la création de ce prix. (Certes initié par un dynamiteur hors-pair). »

Oui, c’est confirmé, excitation sexuelle. Faut dire que c’est bien écrit quand même, nan ? Quel style. Quel…organe. On aurait envie de.

Pourquoi y résister ?

Parce qu’il y a différentes formes de plaisir. Celle à laquelle je veux goûter, aujourd’hui, n’est pas cette jouissance masturbatoire de l’instant qui. Je veux d’autres plaisirs. De ceux, plus profonds, plus lents, qui se dessinent au calame ou au pinceau ( máobǐ ou fude…mmmm…encore plein de choses à explorer ce matin) et pas au stylo bille ou pire, au clavier, excroissance pénienne tentaculaire qui donne l’illusion de pouvoir se masturber à deux mains. Et je sais de quoi je parle.

D’ailleurs hier je suis tombé aussi sur ça

(sur le page du groupe de La Spirale - Un Ezine pour les Mutants Digitaux ,

 

 

?... !... ?.........

 

Je suis chercheuse. Par diplôme, certes, mais par nécessité surtout. C’est que ce que je sens sous ma peau…je voudrais le décrire assez pour que quelqu'un, me comprenant, me dise enfin si je suis la seule. Tout ça pour me sentir moins seule, quoa.

C’pas faux.

Je n’ai pas la perception construite de façon à répondre egzaktement aux Zexigences Zacadémiques. Mais un moyen terme entre les deux devrait être…trouvable ? Et si je finissais par trouver quelque chose, en faim de compte ? Peut être bien que je serais la première suprise, va s'avoir...

 

 

 

 

 

[1]  Norbert Bon, « Animalus horribilis. Une pulsion détestée », Le Journal des psychologues, 2009/6 (n° 269), p. 70-74. DOI : 10.3917/jdp.269.0070. URL : https://www.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2009-6-page-70.htm

[2] Marc Roudier, « ANNIE ERNAUX : LE NOBEL DE LITTÉRATURE DÉFINITIVEMENT DISCRÉDITÉ », 06/10/2022, dernière consultation le 18/10/2022 à https://inferno-magazine.com/2022/10/06/annie-ernaux-le-nobel-de-litterature-definitivement-discredite/

 

Photo: (ou plutôt tentative de), la nouvelle petite chatte, débarquée cet été dans le jardin. Et restée avec nous. Sur l'image, elle tente de comprendre ce que cette excroissance fait attachée au bout de son corps, indépendante dans ses mouvements et pourtant partie d'elle...notez la patte sur le paquet de mouchoirs maudit et maltraité, mâché, et abandonné comme il se doit tous les matins, à défaut de n'être pas absorbable.

Ne me demandez pas si je suis consciente ou inconsciente de tout ce que j'écris, ne me le demandez plus. Remarquez, ça fait longtemps qu'on n'a pas vraiment osé me le demander. Posé.

lecture 193 readings
thumb 0 comments
2
reactions

Comments (0)

Are you enjoying reading on Panodyssey?
Support their independent writers!

Prolong your journey in this universe Culture

donate You can support your favorite writers

promo

Download the Panodyssey mobile app