2020, j'ai fait tomber le masque
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2020, j'ai fait tomber le masque
2020, une année sombre pour bon nombre de Français. Enfermement. Isolement. Privation… En un mot : enfer. Pour certains, tout ceci n’était qu’un complot de plus de nos chers dirigeants visant à nous contrôler, à nous briser. Pour d’autres, le fol espoir de voir le monde changer pour laisser une chance à la Terre de cicatriser.
Pour moi, 2020 a été synonyme de métamorphose et de guérison. À l’instar de notre belle planète qui savourait ces brefs instants de repos et de la nature qui, après des années de lutte acharnée contre la pollution et le bruit, reprenait doucement ses droits.
En 2020, j’ai fait tomber le masque. Je me suis libérée de ce carcan qui m’étouffait. Je me suis évadée de cette case dans laquelle je me sentais beaucoup trop à l’étroit…
Permettez-moi de poser le contexte : 2019, burn-out. Descente aux enfers. Plus de job, plus de cerveau, plus d’envies. Un neurone sur cinq. Voilà tout ce qui fonctionnait. La machine était passée en mode survie. Avec, en guise d’alarme, un foutu haut-parleur qui me harcelait. C’est ta faute ! Dégonflée ! T’avais un super boulot et tu as tout gâché ! Abrutie par les médicaments, je me laissai bercer par ce bruit entêtant. Des mois durant. Le temps défilait sans que je m’en aperçoive. Sans que j’en garde le moindre souvenir, la moindre trace. Seulement ce goût amer d’échec et de honte.
Le 17 mars 2020, lorsque le confinement pointa son nez et que tous paniquaient à l’idée de rester enfermés, j’étais loin de me douter de ce que j’allais traverser. Pas de sortie entre amis ? Pas de problème, je préfère la compagnie de mon lit. Pas de shopping ? Aucun souci, mon pyjama est très confortable… ça ne changera rien à ma vie.
Et puis, étrangement, le brouhaha ambiant s’est adouci laissant place au silence. Dans les rues. Dans ma tête... Un calme salvateur. Reposant. La culpabilité d’être incapable de quitter mes pénates disparut : je n’étais plus la seule. Tous étaient prisonniers. Comme moi.
Nombreux sont ceux qui ont dû s’adapter, apprendre à vivre autrement, à travailler autrement. De chez eux, dialoguant à travers leurs écrans. Pour beaucoup, cette période a été un calvaire, mais pour moi, elle a été salutaire. Cette pause m’a permis de reprendre goût à la vie, et ce, grâce à la présence de mon mari qui me rassurait. Qui imposait un rythme à mes journées. Un sens à mon existence… À ses côtés, je me suis reconstruite. Je me suis relevée. Pas-à-pas. Jour après jour.
L’artiste intuitive — qui sommeillait en moi, étouffée par toutes ces injonctions sociétales — se libéra de ses chaînes. Comme cette enfant qui jadis peignait sur les murs de sa chambre, je retrouvai le plaisir de créer. Mot après maux. Sans aucune pression. Me délectant du pouvoir cathartique de l’art.
Au départ, je composais juste pour moi. Des dessins. Des écrits…, tout ce que mes mains — merveilleuses alliées du cerveau humain — me permettaient de produire, de modeler. Des « œuvres » destinées à aucun public. Totalement dénuées de sens.
Alors, soudainement submergée par le désir d’accorder de la valeur à mes réalisations et le besoin de les partager, je me suis ouverte aux autres. J’ai tiré ma révérence au syndrome de l’imposteur et à ce perfectionnisme maladif pour ne jamais plus asphyxier ma créativité. Pour laisser libre cours à mon imagination et ainsi, gommer les frontières de notre univers et partir en quête de nouvelles aventures… tout en restant confinée dans mon foyer douillet.
Texte de L.S. Martins (581 mots).
Image par joseph_Berardi de Pixabay : Sculpture Masque Larmes Bronze - Photo gratuite sur Pixabay
Bernard Ducosson 26 days ago
Jackie H 26 days ago
Jean-Christophe Mojard 3 months ago
Bernard Ducosson 1 year ago
Snakecroqueur 1 year ago
Al De Leerey 1 year ago
Beau petit témoignage d'une renaissance artistique.
Chris Falcoz 1 year ago
L. S. Martins 1 year ago
Bernard Ducosson 1 year ago
L. S. Martins 1 year ago