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Eth Miscuàth : Daniel Muriot V1 [Décédé]

Eth Miscuàth : Daniel Muriot V1 [Décédé]

Published Nov 26, 2025 Updated Dec 13, 2025 Adventure
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Eth Miscuàth : Daniel Muriot V1 [Décédé]

Cette histoire est celle de Daniel Muriot. Si vous aussi vous désirez prendre part à une aventure, sachez qu'elle sera forcément différente, même si vous prenez le chemin de Eth Miscuàth. Il en sera tout autant pour la version d'un même personnage en cas de décès que pour la ligne conductrice d'un même scénario pour une autre héroïne ou un autre héros. Texte original, illustrations IA.

Eth Miscuàth

Le réveil

Cette saloperie de réveil méritait amplement une sanction exemplaire et, en un sens, c’est ce qu’il reçut. Une claque magistrale l’envoya valser contre le mur en papier peint d’un autre âge, le faisant taire dans une dislocation métallique. Satisfait, Daniel allait replonger sous les couvertures lorsque dans un recoin de sa conscience, des rouages ébranlèrent sa quiétude et le déclic se fit tout aussi violemment : il ne possédait pas de réveil-matin. Il ouvrit les yeux et se dressa sur ses coudes, repoussant les draps qui protestèrent dans un assaut poussiéreux. Le papier misérable était une horreur visuelle, et cette odeur rance qui soudainement le prenait à la gorge n’était certainement pas celle de sa chambre quand la lavande était en fleurs. Tout ce qui l’entourait était un carnage visuel et olfactif. Des lés de papier peint étiraient des arabesques oranges et marrons tout en reproduisant des motifs grotesques, dégoulinants de décrépitude. Aucun sens ne semblait émerger de ces entrelacs que venait souligner une frise tout aussi déconcertante. Le plafond ne venait absolument pas corriger cette horreur esthétique. Il étirait une sale couleur, autrefois blanche, mais dont la teinte principale paraissait hésiter entre le jaune sale et le gris suranné. Juste au-dessus du lit, une ampoule nue pendait d’un câble électrique ocre, exhibant fièrement son filament, tel un fœtus métallique prisonnier dans sa cage de verre. Un coup d’œil rapide à la table de nuit n’avait rien de très réjouissant non plus. Une lampe rouge dont l’abat-jour sale témoignait d’une accumulation de crasse laissée au fil du temps. Plus loin, dans un coin de la chambre, presque peiné de se retrouver là, un valet de chambre voûté, en bois mité, portait avec négligence quelques habits. Un pantalon avachi sur sa barre centrale, et une veste froissée sur des épaules mitées, dont l’une menaçait de tomber. La salle de bain restait dans une pénombre timide tant le jour lui-même n’osait pas rentrer dans la pièce exiguë. Le simple vitrage d’un seul tenant de la fenêtre filtrait le soleil avec toute la conscience professionnelle que pouvait procurer une vitre qui n’avait pas connu de nettoyage depuis sa pose au milieu du châssis.

Daniel jeta ses jambes hors du lit en repoussant ce qui servait de draps à ce lit improbable. Nu comme un ver dans une chemise de nuit trop petite, il posa distraitement son pied droit dans ce qui pouvait ressembler à des restes de repas laissés à l’abandon juste avant de se coucher. Constatant les dégâts, le seul réflexe qui lui vient fut d’essuyer son pied à côté du paquet nauséabond. Vraisemblablement, la moquette n’en était plus à une salissure près. Il déglutit tant bien que mal et sa bouche pâteuse lui laissa aussitôt un souvenir métallique sur la langue et ses gencives semblaient vouloir absorber ses dents. Il rompit le silence avec les seuls mots qui lui virent à l’esprit : « Putain, qu’est-ce que je fous là ? »


Sa tête ne le faisait pas souffrir et c’était déjà beaucoup. Toutefois, il se sentait profondément épuisé, particulièrement nauséeux, mais, en dehors de sa sensation de pétrin dans la bouche, il ne ressentait pas le lendemain de cuite. Évitant soigneusement l’étrange purée au bas du lit, Daniel prit son courage à deux mains pour se redresser et marcher jusqu’à la salle de bain. En passant près du valet de chambre, il ne reconnut rien de ses affaires. Non pas qu’il se souvenait de sa tenue de la veille, ou de l’avant-veille, mais des vêtements jusqu’aux chaussures, rien n’était à lui. Encore un truc à mettre sur la feuille mentale titrée : « C’est quoi ce bordel ? ». Il avait soif. Soif dans sa gorge, soif sur son visage, soif sur son corps qui semblait ne pas avoir connu la douche depuis un moment.

La salle de bain se voulait plus rassurante que le nid à microbes sur lequel il marchait depuis son réveil. Le carrelage, en assez bon état, devait y être pour quelque chose. La cuvette des toilettes était abaissée, ce qui était peut-être préférable. La douche relevait d’un simple bac dans un coin avec un rideau douteux pour en faire le tour. Le truc irrévocablement ignoble, toujours prêt à venir se coller sur la peau tel un linceul détrempé sur un cadavre encore chaud. Daniel détourna le regard. Son besoin le plus immédiat était de regarder son visage dans le miroir moucheté qui surplombait le lavabo et de l’asperger d’eau froide. Un poinçon de panique lui piqua le cœur juste une seconde avant d’apercevoir une tablette avec serviette, savon, brosse à dents. S’il passa rapidement sur les deux premiers éléments, la brosse nécessita une plus longue attention avant de se convaincre qu’elle était réellement neuve. Un ridicule tube de dentifrice y était attaché et un opercule en aluminium semblait dire : « aie confiance ! ». Daniel tourna le robinet en espérant y voir de l’eau claire plutôt qu’un filet saumâtre, et il accueillit l’eau avec un sourire de satisfaction. Son portrait dans le miroir lui rendit son sourire.

L’eau était véritablement fraîche, une bénédiction. Un petit tour du côté du logo rouge lui confirma qu’il avait aussi de l’eau chaude. Un bon point pour l’hôtel, si toutefois l’endroit en était un. Daniel s’aspergea plusieurs fois le visage d’eau froide et revigorante. L’effet fut immédiat et ses souvenirs jaillirent comme des points noirs sous la pression. La route introuvable pour arriver à Gascq ! Il avait raté de nombreuses fois l’embranchement au long de l’interminable langue de bitume entre Seignosse et Hossegor. Même en mettant un panneau stop, un feu rouge et un rond-point à trois branches, il n’était pas certain qu’un automobiliste trouve le panneau indiquant la destination de la ville. Quant au GPS, il jouait aux abonnés absents dès lors qu’on s’enfonçait entre les rangs de pins maritimes. Tout en s’épongeant le visage, Daniel revint s’asseoir sur le lit. Il retraçait l’itinéraire jusqu’à cette chambre. Cette maudite route, et après ? Le restaurant ! Oui, le restaurant, ou plutôt la gargote en bordure d’un lac. Affamé, il s’y était arrêté en demandant s’il était encore loin de Gascq. Il y avait le gars derrière le comptoir, la cuisinière qui faisait également office de serveuse. Le vieux fumeur de pipe dans un coin ; qui fumait à l’intérieur. Puis, il y avait cette femme aussi. Une jeune femme, brune, a

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