C’est l’histoire d’un homme de paille,

un homme de paille un peu rêveur,

qui devait monter la garde,

effrayer les oiseaux voleurs.

Car les oiseaux, c’est bien connu,

ignorent qu’il leur est défendu

de picorer les fruits sucrés

que l’homme de paille doit surveiller.

Et tourne, et tourne le moulin,

un peu plus loin sur le chemin.

Il tourne, il tourne et l’empaillé

aime tant le regarder tourner.

Alors il rêve, sous son chapeau,

et oublie un peu les oiseaux

qui en profitent, évidemment,

pour grignoter les fruits sucrés.

« Rêver c’est bien, dit l’homme de paille,

mais je n’ai pu sauver mes fruits !

Rêver c'est bien, mais au travail,

rêver hélas est interdit… »

Et tournent, tournent les moulins,

un peu plus loin sur les chemins.

Ils tournent, ils tournent et l'empaillé

aime tant les regarder tourner.

Il n’est plus garde de fruits sucrés :

« Un travail bien trop ennuyeux ! »

Il vend des moulins colorés,

ceux qui rendent les enfants joyeux.

Des moulins qui tournent

et tournent encore,

de jolis moulins multicolores.

Et l’homme de paille,

sous son chapeau,

peut enfin rêver de nouveau.

« Rêver c’est bien, mais tellement mieux,

dans un travail qui rend heureux… »