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"Le Déni", extrait 2 : la vie de travailleuse free-lance

"Le Déni", extrait 2 : la vie de travailleuse free-lance

Veröffentlicht am 22, Juni, 2025 Aktualisiert am 22, Juni, 2025 Romance
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"Le Déni", extrait 2 : la vie de travailleuse free-lance

Caroline pense au reste de sa journée et au travail qui l'attend. Rentrer chez elle. Ranger ses courses. Faire un peu de ménage. Avancer dans le projet de traduction sur lequel elle est en train de travailler. Elle doit le rendre dans une dizaine de jours - heureusement, elle a le temps de s'y mettre calmement, mais mieux vaut ne pas attendre la dernière minute.

Et puis, si elle peut encore décrocher une ou deux petites missions sur le côté, ce sera bienvenu. Elle a bien quelques économies derrière elle, mais pas une fortune, et les revenus d'une travailleuse free-lance sont aléatoires. Elle ne peut pas se permettre le luxe de rester trop longtemps sur le banc de touche sans aucune mission. Heureusement pour elle, elle travaille avec plusieurs agences et elle a même réussi à dénicher quelques clients directs - dont celui qui lui a donné sa mission actuelle. Grâce à cela, elle a assez peu de temps morts. Mais c'est parfois compliqué de jongler avec les attentes de tout le monde.

Le problème, c'est souvent que soit on reçoit d'un seul coup plus de propositions de mission que l'on pourra jamais en traiter, soit on reste des semaines entières sans en recevoir une seule, pas même une petite. Le flux de travail n'est pas régulier et pas vraiment prévisible non plus. Cela rend difficile l'organisation d'une vie et aussi la gestion d'un budget. Généralement, elle met ses temps morts à profit pour se chercher de nouvelles opportunités.

L'avantage de son mode de vie, c'est qu'elle peut travailler de n'importe où - de chez elle, d'un café, dans le train, en voyage. Il lui est arrivé de travailler de la terrasse d'un café sur l'une de ces agréables placettes que l'on trouve à Venise. Mais franchement, ce n'est pas la solution qu'elle préfère. C'est ce qu'on met en avant pour montrer la souplesse du travail en free-lance, mais la réalité, c'est que l'on est vite distrait par son environnement et qu'il y est très difficile de se concentrer comme il le faudrait.

Et puis, quel est l'intérêt de se trouver à la terrasse d'un café ou sur une plage si c'est pour ne pas en profiter parce qu'on est en train de travailler ? On fait croire aux gens qu'ils peuvent mener de front travail et loisirs. On prétend avoir le meilleur des deux mondes. On croit tout avoir parce qu'on a les deux, mais en fait on n'a rien parce qu'on ne profite d'aucun des deux. Il ne faut pas toujours croire ces influenceurs sur YouTube qui se mettent en scène en train de travailler sur leur laptop la nuit au bord d'une piscine. Couchés sur le ventre de préférence. Ou alors chez eux, mais là encore, couchés, vautrés, ou au mieux assis en tailleur sur leur lit ou sur leur canapé.

Pour Caroline, le meilleur endroit pour travailler reste le bureau dans un coin de son salon. Même si son ordinateur est un laptop et pas l'une de ces antiques et monstrueuses tours de bureau, et même si elle peut à l'occasion l'emmener avec elle en déplacement. Elle s'est même permis le luxe d'une chaise ergonomique.

La véritable souplesse, pour elle, consiste plutôt à travailler quand elle veut et à être maîtresse de ses horaires et de son rythme. Elle peut travailler la nuit, faire ses courses quand elle veut le jour, prendre le temps de faire des démarches administratives, d'aller chez le médecin ou chez le dentiste, de participer aux réunions des associations dans lesquelles elle s'est engagée, de mener pour elles quelques actions ou de consacrer une après-midi entière à faire du shopping avec Amina, à lui rendre visite chez elle ou à tchater sur Messenger avec Élodie, son autre amie. Pour le reste de la famille, il y a WhatsApp.

Alors certes, elle garde les contraintes d'une charge de travail. Il ne faut pas croire que la liberté est totale, elle ne l'est jamais. Qu'elle travaille pour les autres ou qu'elle travaille pour elle-même, pour son boulot ou pour son ménage, elle garde une certaine quantité de travail à fournir, une certaine qualité à maintenir, des échéances à respecter.

Mais elle peut organiser ses modules de travail, de loisir et de repos à sa guise selon ce qui lui convient, s'interrompre quand elle en a envie ou quand elle en a besoin, n'importe quand, sortir quand elle veut, n'importe quand, rentrer quand elle veut, n'importe quand, reprendre quand elle veut ou bien quand elle peut, n'importe quand - du moment que cela ne nuit ni à la quantité, ni à la qualité, ni à la ponctualité de son travail - bosser en pyjama, s'épargner les trajets boulot-domicile, les heures de pointe et leur stress, les accidents de la route et le risque d'en avoir, les têtes cafardeuses des usagers des transports en commun, la cohabitation avec des collègues et avec un petit chef... les sales piques, les regards torves, les sourires mielleux, le harcèlement, les ragots de bureau. Fini tout ça. Désormais, elle a les relations qu'elle veut avec qui elle veut, où elle veut, quand elle veut et comme elle veut. Elle a la vie sociale qu'elle veut. Il faut bien le dire : ce sont des choses qui n'ont pas de prix.


Crédit image : © dmitriyag - 123RF

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