

Chapitre 4 : Rencontre à la pleine lune
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Chapitre 4 : Rencontre à la pleine lune
Blake et Poema descendaient les escaliers quand Jack apparut devant eux.
- Vous en avez mis du temps, c’est de ta faute, hein ? sourit l’ami du prince en le pointant du doigt.
- Je vois que tu es très heureux de me revoir, d’habitude, tu ne fais pas tant de blagues.
- Bien sûr que je suis content, tu nous ramènes enfin ta chérie.
- Est-ce si évident que nous sommes ensemble ? C’est peut-être écrit sur mon front ?
- C’est surtout parce que vous vous tenez par la main !
- Les enfants, le dîner est près ! les interrompit la mère de Jack.
- On arrive, maman ! Et arrête de nous appeler comme ça ! Nous sommes adultes, je te signale. Vous deux, suivez-moi, on va dans la cuisine. On y sera plus tranquille que dans la grande salle où mangent les clients.
- À vos ordres, capitaine ! s’écria Blake en faisant le salut militaire.
- Si je ne vous connaissais pas, je penserais que vous êtes frères, observa Poema.
- Tu trouves qu’on se ressemble ?! s’offusqua Jack en prenant un air choqué.
- J’espère que c’est encore une blague, renchérit l’ancien prince.
- Cette jeune fille a raison, tout le monde ici sait que vous avez grandi ensemble, vous êtes des frères de cœur, rit Élise en les voyant entrer dans la cuisine.
- Honnêtement, sans vous, je ne sais pas ce que je serais devenu, alors merci Jack, merci à toi et à toute ta famille, vous pouvez m’embêter autant que vous le voulez si ça vous fait plaisir, je m’adresse à toi aussi, Poema, fit Blake avec un clin d’œil.
- Asseyez-vous à table, les pria la mère de Jack.
Elle n’était pas seulement la patronne de l’auberge mais aussi la meilleure cuisinière du royaume !
- Tu n’as pas oublié de nous dire quelque chose, monsieur le prince ? Allez ! le pressa son ami.
- Poema, je peux…?
- Oui, vas-y, je crois que tout le monde l’a déjà compris, alors…
Dans un élan de joie, Blake la serra contre lui, heureux de pouvoir annoncer à ses amis la nouvelle. Il se reprit en rougissant et déclara :
- Voici, Poema ! Ma bien-aimée !
- Enfin !!! s’exclama le groupe.
- Maintenant, on peut commencer le repas ! Et s’il-te-plaît Fannie, sers-nous tous quelque chose à boire ! tonna l’oncle de Jack en faisant signe à la serveuse (qui venait de rapporter les plats vides laissés par les clients).
- Oui, sers-nous d’abord, nous avons une fête à célébrer ! Tu peux manger avec nous si tu veux, acquiesça Élise.
- Entendu !
Ils bavardèrent joyeusement en dégustant le délicieux repas préparé par la mère de Jack : poissons, salades, fruits de mer, pain, sucreries, tout y était.
Blake raconta comment il avait rencontré Poema à ceux qui n’avaient pas entendu l’histoire (Jack étant son meilleur ami, il connaissait déjà l’intégralité du récit). Il n’oublia pas de cacher la véritable identité de la sirène (il n'avait mis au courant que son frère de cœur).
Il fallait le reconnaître : leur rencontre était l’œuvre du destin.
- La première fois que je l’ai vue, c’était quand j’ai pris la mer seul pour la première fois, Jack n’était pas là pour m’aider. Je m’étais encore enfui du palais, une journée ordinaire donc.
Ce qui fit rire la table entière.
- Parle moins fort, les clients risquent de t’entendre. Nous sommes les seuls à savoir que tu es l’ancien prince, faudrait pas que l’un des clients nous entende, le prévint Kaï (le cadet).
- Tu as raison, bref, elle nageait, euh…
Comment leur expliquer ce que Poema faisait au beau milieu de l’océan ?
- Il m’a sauvée de la noyade ! J’étais tombée par-dessus bord et le bateau sur lequel je me trouvais est parti sans moi, ajouta la jeune fille pour le sortir de l’embarras.
- Mais quel courage ! fit Jack, faisant mine d’être impressionné malgré le fait qu’il connaissait la vérité.
En réalité, Poema était sortie des profondeurs des océans pour voir la pleine lune et avait aperçu une lumière sur la surface de la mer. En s’approchant, elle avait vu que cette lueur provenait d’une petite lanterne tenue par un homme debout sur une barque. Curieuse, elle s’était avancée vers lui et, sans penser aux avertissements de sa famille concernant la cruauté des humains, le salua.
Aaron, surpris de découvrir une belle femme dans l’eau alors qu’il se trouvait très loin de la côte, lui avait fait signe de grimper sur sa barque. Quand il vit le visage de Poema, il ne put ouvrir la bouche tant il était émerveillé. Non seulement elle était sublime, mais en plus, il avait l’impression de la connaître depuis toujours. Il ne remarqua même pas qu’il venait de rencontrer une sirène, occupé à fixer ses beaux yeux bleus.
- Viens avec moi au palais ! dit-il enfin.
Poema, qui avait eu une réaction similaire à la sienne, eut un doute mais décida de lui accorder sa confiance et grimpa à bord de la barque du prince.
- Vous…? Vous êtes une sirène ?
- Oui…
- Je m’appelle Aaron. Et vous ?
- Je suis Poema.
- J’aimerais beaucoup vous inviter chez-moi, est-ce possible ? lui avait-il demandé en lui prenant la main, doucement et délicatement de peur de l’effrayer ou de lui faire du mal.
- Je peux…?
- Bien sûr que vous pouvez… Acceptez-vous mon invitation ?
- Oui.
Disant cela, Poema utilisa sa magie afin de devenir humaine. Des milliers d’étincelles s’échappèrent de sa queue de sirène aux écailles brillantes couleur turquoise, et des jambes la remplacèrent.
Le prince l’avait enveloppée dans un drap, extrêmement gêné de la voir ainsi découverte, et la prit dans ses bras pour la protéger du froid.
- Dites-moi si vous préférez que je ne vous serre pas contre moi… C’est juste que…
- Non, non, cela ne me dérange pas.
- Il n’y aura pas de problèmes de votre côté si vous me suivez ?
- Ne vous inquiétez pas, le peuple de la mer est occupé à fêter la pleine lune, comme vous le voyez, elle est légèrement rose. Cela n'arrive que très rarement ! Ils ne remarqueront même pas mon absence.
- C’est drôle, j’ai l’habitude de quitter le palais en cachette, vous aussi ?
- Oui, je n’aime pas être enfermée chez moi dans les profondeurs, j’ai envie de découvrir le monde !
- Pourquoi ai-je l’impression de vous avoir déjà rencontrée par le passé ? J’ai fait la connaissance d'une petite sirène farceuse il y a des années, est-ce que…?
- Alors c’était sûrement vous, ce garçon que j’avais croisé il y a quelques années ! Je suis l’une des seules sirènes à avoir rencontré un humain, donc je pense que celle que vous avez vue ne pouvait être que moi… J’avais donné un collier à cet enfant, cela vous dit quelque chose ?
- Vous parlez de ce collier ? fit Blake en sortant de sa chemise blanche une chaîne dorée sur laquelle pendait une perle de nacre.
- Oui ! C’est bien ce collier-là, je suis si heureuse de vous revoir ! s’exclama Poema en le regardant dans les yeux.
Le prince se pencha vers elle, attiré par une force invisible. Revoir la jeune sirène sous cette atmosphère romantique lui donnait du courage, et il ne pouvait s'empêcher de vouloir se rapprocher d'elle. Il se passa la main dans les cheveux en tremblant, puis prit une longue inspiration avant de s’approcher des lèvres de la sirène.
- Je… Je peux…?
Mais avant qu’il n’eût le temps de l’embrasser, leur poids fit basculer la barque et ils tombèrent à l’eau. Aaron ne savait pas nager à cause de la peur de la mer qu’avaient les habitants du palais (heureusement, ce n’était pas le cas de tout le monde). Ils craignaient tellement que leur prince ne se fasse enlever par des créatures marines qu’on ne le laissait jamais sortir, et il ne comprenait pas encore pourquoi, mais ça, vous le savez déjà.
La mer était plutôt agitée et le pauvre jeune homme se débattait tout en cherchant Poema du regard. Ce n’était pas pour lui mais pour elle qu’il était inquiet.
La sirène l’attrapa la seconde d’après et l’enlaça.
- Merci, avait murmuré Aaron en toussant.
Avec sa magie, Poema remit la barque en place et aida le garçon à y monter.
Trempés, les jeunes gens se regardèrent en souriant.
Blake, je veux dire Aaron, avait écarté la mèche de cheveux qui cachait le visage de Poema et l’avait embrassée.
Ce fut leur plus belle nuit.
Cependant, en arrivant au palais, certains se mirent à dire du mal de la sirène : même si personne ne connaissait sa véritable identité, beaucoup s’en doutaient et la harcelaient. Sirène ou pas, personne ne voulait que Poema soit princesse. C’est pourquoi Blake n’avait confié son secret qu’à Jack, il voulait éviter les conflits même s’il faisait confiance à la famille de pirates. Ces derniers connaissaient les rumeurs sur Poema, mais tant que le garçon ne leur en avait pas parlé, ils respectaient son souhait.
Blake était loin de se douter du scandale qui se préparait.
Il regardait Poema avec amour, heureux d’être en sa compagnie.
À la fin du repas, il tira sa bien-aimée par la manche.
- Poema, tu me suis ?
- On va où ?
- C’est encore une surprise !

