Glückwunsch! Deine Unterstützung wurde an den Autor gesendet
Scène de théâtre en hommage à Claude François

Scène de théâtre en hommage à Claude François

Veröffentlicht am 11, März, 2022 Aktualisiert am 11, März, 2022 Kultur
time 16 min
0
Liebe ich
0
Solidarität
0
Wow
thumb Kommentar
lecture Lesezeit
0
Reaktion

Auf Panodyssey kannst du bis zu 30 Veröffentlichungen im Monat lesen ohne dich anmelden zu müssen. Viel Spaß mit 29 articles beim Entdecken.

Um unbegrenzten Zugang zu bekommen, logge dich ein oder erstelle kostenlos ein Konto über den Link unten. Einloggen

Scène de théâtre en hommage à Claude François

Dans cette pièce de théâtre, intitulée "LE MATCH DU MILLENAIRE (AU MOINS !)" et publiée aux éditions de la P'tite Hélène, j'ai imaginé que quatre illustre défunts se retrouvaient dans un espace-temps entre l'ici-bas et l'au-delà et qu'ils attendaient d'aller au Paradis.

 

Parmi eux, se trouvent le chanteur Claude François, disparu le 11 mars 1978, il y 44 ans aujourd'hui.

Lien vers le site de l'éditeur : LE MATCH DU MILLÉNAIRE (au moins !) (laptiteheleneeditions.com)

Scène 4 : Nouvel arrivant !

PREMIERE PARTIE

BRAMANTE, RENE DESCARTES, GEORGES GUYNEMER, CLAUDE FRANCOIS, LE YOUTUBEUR, PERTUBATEURS 1, 2 et 3.

BRAMANTE, RENE DESCARTES, GEORGES GUYNEMER et CLAUDE FRANCOIS sont dos au public, assis en tailleur et regardent l'écran. La planète Terre disparaît et le fond blanc avec des lignes bleu ciel réapparaît.

CLAUDE FRANCOIS (se relevant): Bon, les amis... Je crois que l'heure est venue de nous dire de nouveau au revoir.

BRAMANTE (se relevant, déçu) : Eh oui, Claude... Ça ne sera encore pas pour cette année...

RENE DESCARTES : (après s'être relevé, dépité) : Pourtant, ça aurait été parfait... On est en 2020, comme un 20 sur 20 à l'école... Une certaine perfection... Mais non... La cinquième branche de cette étoile se promène encore quelque part sur Terre....

GEORGES GUYNEMER (restant assis) : Ou n'est pas encore née, va savoir...

CLAUDE FRANCOIS : Oui... Tout cela n'est pas très réjouissant...

BRAMANTE (fataliste): Il ne nous reste plus qu'à reprendre nos activités... Que fais-tu en ce moment, Claude ?

CLAUDE FRANCOIS (heureux) : Je suis en Amérique du Sud. Il y a un petit jeune qui perce dans la musique et je suis sa carrière. J'adore ses rythmes ! Et toi, René ?

RENE DESCARTES (après un temps, lassé) : Toujours en Suisse. L'accélérateur de particules, c'est toujours aussi fascinant. Je suis les découvertes au plus près des chercheurs. Et toi, Georges, quel programme ?

GEORGES GUYNEMER (mécaniquement) : Il y a bientôt un salon international de l'aéronautique. Au Bourget. Il s'annonce prometteur. J'y serai. Comme toujours. Je découvrirai les nouveaux prototypes. J'ai hâte. (Un temps.)

BRAMANTE : Allez, Georges, relève-toi. (Il l'aide à se relever). Je suis sûr que tu vas découvrir plein de choses intéressantes à ce salon... Tu vas suivre...

RENE DESCARTES (le coupant) : Tout le problème est là, Bramante ! Nous sommes des suiveurs, désormais ! J'en suis à ma cinquante-deuxième thèses ! Je suis les travaux de recherche d'une foultitude de chercheurs aux quatre coins du monde ! (Tombant assis.) Je n'en peux plus !

GEORGES GUYNEMER (se rasseyant) : Moi non plus ! J'ai beau avoir visité l'espace avec Thomas Pesquet et testé tous les prototypes d'avions, de voitures, de motos, je n'en peux plus... (hurlant et regardant au-dessus de lui) JE VEUX ALLER AU PA-RA-DIS !!

BRAMANTE : Je vous comprends, les copains... Moi aussi, il m'arrive de... Mais bon... J'aime tellement les arts que je n'aurais pas assez de toutes nos éternités réunies pour en faire le tour... (s'enthousiasmant) Architecture, peinture, sculpture, littérature ! Rendez-vous compte !

RENE DESCARTES : C'est certain, Bramante, mais... Tu ne peux plus les pratiquer toi-même... Tu es un simple... spectateur ! Tu te rends compte ? Moi, je commence à en avoir assez de vivre toutes ces découvertes scientifiques par procuration...

BRAMANTE (soupirant) : J'ai l'impression que nous avons déjà eu cette conversation des milliers de fois... Et toi, Claude, tu es le dernier venu ici... Comment vis-tu...

RENE DESCARTES (le coupant) : Je ne suis pas certain que le verbe « vivre » soit le plus adapté...

BRAMANTE : Alors que proposes-tu pour traduire avec des mots ce qui nous arrive dans cet « environnement » entre la Terre des hommes et le Paradis de Dieu ?

SILENCE.

GEORGES GUYNEMER (se relevant et déambulant) : C'est comme traverser un océan à la nage, après s'être crashé avec son avion. On traverse cet espace en espérant atteindre un jour l'autre rive. Mais sans certitude.

BRAMANTE : Tu as raison. (à CLAUDE FRANCOIS) Alors, Claude, comment traverses-tu cette période ?

CLAUDE FRANCOIS : Eh bien... Je dirais que... Je suis assez heureux, au final.

LES TROIS : Vraiment ?

RENE DESCARTES : Mais comment une chose pareille est-elle possible ? Tu prétends être heureux ?

GEORGES GUYNEMER : Toi, le « mal aimé » ?

CLAUDE FRANCOIS : Eh bien... Je suis libre de mes mouvements, personne ne me traque... De toute façon, j'en avais assez de courir d'un plateau de télé à un concert... Ici, je peux être au plus près des artistes, partager leurs rêves, leurs folies... M'enthousiasmer de leurs réussites, admirer leurs trouvailles... Et... Il me suffit d'aller en France et je constate aussitôt que ce que j'ai fait de mon vivant est toujours présent... Donc, oui, globalement, cet « environnement entre la Terre des hommes et le Paradis de Dieu », comme tu dis Bramante, me va plutôt bien...

SECONDE PARTIE : L'ARRIVEE DU YOUTUBEUR

On entend alors un éclair tonitruant, tandis qu'un orage phénoménal apparaît sur l'écran.

Les quatre s'agitent en tous sens.

LES QUATRE (parlent successivement, voire simultanément, grande agitation pendant toute la durée de l'orage.) : Il arrive ! La cinquième branche ! C'est le signal ! Ça y est ! C'est le grand jour ! Où est ma branche ? Et la mienne ? Je l'avais il y a cinq minutes ! Doucement, messieurs, laissons le nouveau arriver... On va enfin savoir !

L'orage sur l'écran perd en intensité, jusqu'à ce que le ciel retrouve progressivement ses lignes bleu ciel, comme des projets de nuages.

UNE VOIX HORS SCENE : Eh ! Oh ! Il y a quelqu'un ? Mais pourquoi il fait noir tout d'un coup ?

BRAMANTE : Cachons-nous ! Ne lui faisons pas peur !

BRAMANTE, RENE DESCARTES, GEORGES GUYNEMER et CLAUDE FRANCOIS se cachent.

Entre un personnage jeune, lunettes de soleil sur le nez, short long, baskets, maillot de basket. Le YOUTUBEUR.

LE YOUTUBEUR : Mais je suis tombé où, moi ? C'est un ketru de guedin !

Il cherche, regarde dans toutes les directions. S'arrête devant l'écran.

LE YOUTUBEUR : Tiens, il serait pas mal, cet écran, dans mon salon... (déambule) Bon... Je suis où, moi ?

En file indienne, entrent BRAMANTE suivi de RENE DESCARTES, GEORGES GUYNEMER et CLAUDE FRANCOIS. Ils tiennent chacun leur partie d'étoile.

CLAUDE FRANCOIS (bas, aux autres) : Vous avez vu comment il est habillé ? On dirait qu'il n'est pas comme nous. Et son morceau d'étoile, il est où ?

BRAMANTE (aux autres) : Chaque chose en son temps. Présentons-nous tout d'abord à lui. Mais... ne lui faisons pas peur, n'évoquons pas tout de suite son nouvel état... Il n'a peut-être pas encore compris...

BRAMANTE tousse pour indiquer leur présence. LE YOUTUBEUR se retourne en sursaut.

LE YOUTUBEUR (pour lui-même) : Mais c'est qui encore, eux ? Je suis tombé dans une secte ou quoi ? (haut) Les gars. Salut à vous.

BRAMANTE  : Soyez le bienvenu... monsieur. Je me présente : Bramante, architecte et peintre italien de la Renaissance, ici depuis le 11 avril 1514. Enchanté.

LE YOUTUBEUR : Enchanté...

BRAMANTE sort de la file et va se placer derrière CLAUDE FRANCOIS. Ainsi de suite jusqu'à la fin des présentations.

RENE DESCARTES : René Descartes, philosophe et mathématicien français. Ici depuis le 11 février 1650. Enchanté.

LE YOUTUBEUR : Enchanté...

GEORGES GUYNEMER : Georges Guynemer, aviateur français, as des as, abattu au combat le 11 septembre 1917.

LE YOUTUBEUR : Abattu ? Enchanté...

RENE DESCARTES (bas à GEORGES GUYNEMER) : On a dit qu'on ne lui faisait pas peur !

GEORGES GUYNEMER : Désolé...

CLAUDE FRANCOIS : Claude François, chanteur français, ici depuis le 11 mars 1978... Enchanté.

LE YOUTUBEUR : Enchanté... mais connais pas.

CLAUDE FRANCOIS : Pardon ?

LE YOUTUBEUR : Vous vous présentez comme si vous étiez connus, mais je n'en connais pas un seul d'entre vous... En même temps, j'ai arrêté l'école en 5ème, donc bon... (un temps) En tout cas, vous êtes de bons comédiens, si je connaissais vos personnages, je suis sûr que je vous reconnaîtrais !

CLAUDE FRANCOIS (irrité) : Même moi ? Vous ne me reconnaissez pas ? Je suis, enfin j'étais devrais-je dire, Claude François quand même...

LE YOUTUBEUR : C'est un prénom composé, c'est ça ? Tu t'appelles Claude-François, comme il y en a qui s'appellent Jean-René ou Jules-Eric, c'est ça ?

CLAUDE FRANCOIS : Euh... Non... C'est mon prénom et mon nom. Claude François. Mais vous... enfin tu peux m'appeler Claude... Je suis connu quand même... Et comme ça ? (Il chante a cappella le refrain de la chanson « Alexandrie Alexandra » et en interprète la chorégraphie avec les bras. Le YOUTUBEUR l'observe, imperturbable.) Non... Rien ?...

LE YOUTUBEUR (réfléchit): Non... Ah ! Si ! J'y suis ! Oui ! Bien sûr !

CLAUDE FRANCOIS (aux autres) : Ah ! Il me reconnaît !

LE YOUTUBEUR : Oui, tu reprends les tubes de M. Pokora, c'est ça ? Ma mère est dingue de ce type !

CLAUDE FRANCOIS : Euh... non... C'est plutôt l'inverse, en fait... C'est M. Pokora qui a repris mes plus grands tubes... (bas) Il en a si peu à lui, le pauvre...

LE YOUTUBEUR : Ah... Alors... Je ne vois pas... (un temps) Ah  si ! Bien sûr ! J'y suis ! Tu sais, si tu es fan de mes vidéos Youtube et que tu veux en faire une, tu n'as pas besoin de t'agiter comme ça... Tu likes, tu partages, tu m'écris et je vois ce que je peux faire... Et les gars, c'est pareil pour vous. Vous êtes mes invités. Je pourrai faire de la pub pour votre troupe de théâtre ou (bas)... votre secte.

SILENCE. Les quatre se placent côté à côte, face au YOUTUBEUR.

BRAMANTE (au YOUTUBEUR) : Voilà... Et vous, vous êtes...

LE YOUTUBEUR : Ici depuis... (il regarde sa montre) le 11 juin 2020. Je suis Le Youtubeur, enchanté.

LES QUATRE : « Le Youtubeur » ??

LE YOUTUBEUR : Oui, tout le monde m'appelle par mon pseudo « le Youtubeur ». Je fais des vidéos et les gens, surtout les jeunes, aiment bien. Je leur lance des défis à la con... Ils appellent ça des « challenges » et... ça paye plutôt bien... Mais dites, je pense à un truc...

LES QUATRE : Oui ??

LE YOUTUBEUR : Il faut qu'on soit un 11 quelque chose pour être accepté dans votre groupe ?

RENE DESCARTES : Non... Pourquoi ?

LE YOUTUBEUR : Je vous ai écouté et, autant vous délirez sur les années, autant vous êtes tous venus ici un 11. C'est marrant.

GEORGES GUYNEMER (aux trois autres, chuchotant) : C'est vrai ça... On ne s'était jamais fait la remarque...

RENE DESCARTES (aux trois autres, chuchotant) : Je ne crois pas aux coïncidences...

CLAUDE FRANCOIS (aux autres, chuchotant) : Mais pourquoi onze ?

BRAMANTE (même jeu) : Je ne sais pas... Ça pourrait être comme nos deux jambes engluées sur Terre... Des immenses bâtons tendus vers le ciel, je ne sais pas...

LE YOUTUBEUR : Faut dire si je vous ennuie...

BRAMANTE : Non ! Non ! Continuez... Que faisiez-vous avant d'arriver... ici... ?

LE YOUTUBEUR : Je ne sais pas ce qui s'est passé. J'étais en train d'écrire un message en traversant la route et... je me retrouve ici... On est où, au juste ?

RENE DESCARTES : On est... quelque part.

LE YOUTUBEUR : Merci... Et où, plus précisément ?

RENE DESCARTES : Entre... La Terre et le Ciel... en quelque sorte...

LE YOUTUBEUR : Dans un avion ?

GEORGES GUYNEMER : Non ! Ça, je vous le garantis !

SILENCE

BRAMANTE (au YOUTUBEUR) : Et... Où l'avez-vous mise ?

LE YOUTUBEUR : Quoi donc ?

RENE DESCARTES : Eh bien, vous savez... On l'a toute eue en arrivant ici...

LE YOUTUBEUR : Non, je ne vois pas... L'impression d'être chez les dingues ?

BRAMANTE (bas à RENE DESCARTES) : Nous ne tirerons rien de lui ! De toute évidence, c'est une erreur d'aiguillage. Ça n'est jamais arrivé mais il peut y avoir des erreurs, comme partout. D'ailleurs, regarde-le. Il n'a même pas revêtu le costume blanc que nous avons reçu en mains propres lors de notre arrivée... Et ses mains, justement ! Regarde ses mains, il ne l'a pas !

LE YOUTUBEUR : Eh ! Eh ! Je vous entends ! De quel aiguillage vous parlez ? On n'est pas dans une gare ! Et je n'ai pas quoi en mains, à la fin, vous allez me le dire ?

CLAUDE FRANCOIS : Ton morceau d'étoile ! Tu ne l'as pas !

LE YOUTUBEUR : Mon morceau d'étoile ?

GEORGES GUYNEMER (présentant et agitant son morceau d'étoile) : Ton morceau d'étoile !

LE YOUTUBEUR : Ah ! Ça ! Vous parlez de ce truc piquant qu'on m'a filé entre les pattes quand j'ai traversé la rue ? Oh ! Je l'ai viré illico ! C'est comme ces fringues blanches ! Je n'allais quand même pas les échanger contre ma tenue de basket !

GEORGES GUYNEMER : Quoi ? Tu l'as jeté ? C'est ça que tu nous dis ?

LE YOUTUBEUR : Bin oui, je l'ai balancé, quoi.

RENE DESCARTES, BRAMANTE et GEORGES GUYNEMER courent vers l'endroit par où LE YOUTUBEUR a fait son entrée. CLAUDE FRANCOIS fait quelques pas.

CLAUDE FRANCOIS (désignant son costume) : C'est vrai que c'est très moche, pas de paillettes, rien... Mais moi je n'avais pas le choix... Je suis quand même arrivé ici complètement à poils !

GEORGES GUYNEMER (depuis le hors-scène) : Claude ! Dépêche un peu !

CLAUDE FRANCOIS (courant) : J'arrive !

On les entend depuis le hors-scène. Le Youtubeur reste sur scène et semble ne pas comprendre, les mains sur les hanches..

LES QUATRE : Alors, tu vois quelques chose ? Il fait si noir ici ! Non, rien ! Mais ce n'est pas possible ! Pourquoi a-t-il fait une chose pareille ? C'est les générations actuelles, que veux-tu... Ils ne gardent pas, ne stockent pas... Oui, mais quand même tu ne meurs pas tous les jours, tu peux faire un effort !

LE YOUTUBEUR (haut) : Pardon ? Qui est mort ?

PERTURBATEUR 2 : C'est fou, ça ! Le mort ne sait même pas qu'il est mort !

PERTURBATEUR 3 (situé assez loin des deux autres dans la salle) : Oui, c'est comme quand tu es débile ! Tu es le seul à ne pas le savoir ! Taisez-vous !

PERTURBAEUR 1 : Tais-toi ! Moi j'aime bien Claude François ! Avec un peu de chance, il va chanter avant l'ouverture du match ! Comme aux States !

On entend les quatre faire les cent pas, chercher...

LE YOUTUBEUR (pour lui-même) : Ils sont chelous, quand même...

LES QUATRE : Ah ! Je l'ai ! Oh ! Oui, tu as raison ! Enfin ! Ah ! Les copains ! Nous allons enfin pouvoir compléter la phrase !

On les entend se congratuler, se prendre dans les bras les uns des autres.

Ils font leur retour sur scène, avec de grands sourires.

 

LE YOUTUBEUR : Eh ! Les gars ! Vous avez gagné un match ou bien ?

Les quatre ne se soucient pas du YOUTUBEUR. Ils assemblent leurs différents morceaux d'étoile aux couleurs de l'arc-en-ciel.

BRAMANTE (lisant) : « Un jour, grâce à la cinquième branche, vous aurez une chance... de gagner un match. »

CLAUDE FRANCOIS : Un match !

RENE DESCARTES : Alors ça, je ne l'aurais pas parié !

SILENCE. Puis tous se tournent vers LE YOUTUBEUR.

GEORGES GUYNEMER : Heu... Tu parlais d'un match, c'est ça ?

LE YOUTUBEUR : Moi ?

GUYNEMER : Oui, toi... Juste avant qu'on ne lise ce message, tu as parlé d'un match...

LE YOUTUBEUR : Oui, enfin... c'était juste une expression.

Les quatre personnages s'approchent du YOUTUBEUR, lentement.

LE YOUTUBEUR : Vous me faites flipper, les gars, là... On croirait une équipe de... fantômes !

RENE DESCARTES (en colère) : Nous ne sommes pas des fantômes !

BRAMANTE (catégorique) : Nous refusons ce mot créé par les humains ! Ce n'est pas parce que, avec René, nous avons voulu habiter quelques années dans des manoirs en Écosse ou des maisons abandonnées que nous méritons cette appellation !

RENE DESCARTES : Exactement ! Il y a eu des siècles très longs et nous avons pu être un peu... agacés par la présence des humains mais... « fantômes » n'est pas un qualificatif acceptable !

BRAMANTE : Voilà ! Nous sommes des... escargots !

LE YOUTUBEUR : Des... escargots ? C'est un nouveau mot pour dire « maboules » ?

BRAMANTE : Non, jeune homme, nous sommes, comme qui dirait... morts depuis un certain temps et...

LE YOUTUBEUR (riant et le coupant) : Morts ? Sérieux, les gars ? Et moi aussi, du coup, j'imagine ?

BRAMANTE : Évidemment.

LE YOUTUBEUR (riant toujours) : OK, OK, admettons... Allez, continuez à m'amuser, ça me donnera des idées pour une prochaine vidéo. Donc, vous êtes des escargots morts, c'est ça ? On vous bectera à Noël ?

BRAMANTE (imperturbable) : Non, nous prenons notre temps comme des escargots et nous... ne sommes pas encore arrivés au Paradis...

LE YOUTUBEUR : Ou en Enfer. Du coup.

GEORGES GUYNEMER : Pardon ?

SILENCE. Les quatre se regardent.

LE YOUTUBEUR : Moi, je dis ça, je dis rien... Mais dans mes vieux cours de catéchisme, on m'a toujours expliqué ça... Donc à moins que vous n'ayez déjà reçu un avis, un mot sous la porte ou je ne sais quoi... Rien ne semble décidé entre Paradis ou... Enfer.

RENE DESCARTES (après un temps) : Il a raison, les copains... Nous n'avons jamais vraiment eu... le temps d'en discuter sereinement... mais, si l'on en croit les textes officiels, qui font foi dans le domaine, hein... Eh bien, l'Enfer est une hypothèse à ne pas négliger...

GEORGES GUYNEMER : Tu veux dire avec les flammes et tout ça ?

BRAMANTE : Oui, l'Enfer promis par la Bible et décrit par Dante, si on s'est mal comportés. L'Enfer, quoi.

CLAUDE FRANCOIS : Et vous pensez qu'on pourrait... enfin, je veux dire... Moi, je suis clean, je n'ai rien à me reprocher, perso...

RENE DESCARTES : Tu es sûr, Claude ?

CLAUDE FRANCOIS : Oui, bon... Je n'ai pas toujours été très réglo-réglo avec mes femmes, mes gosses et les impôts... Mais bon... (il regarde GEORGES GUYNEMER) Moi, je n'ai tué personne !

GEORGES GUYNEMER : Mais... mais... c'était en temps de guerre ! Ça ne compte pas !

CLAUDE FRANCOIS : Je ne sais pas s'il y a des dérogations en haut lieu...

LE YOUTUBEUR : Si vous voulez, je peux vous laisser en famille...

LES QUATRE : Tu bouges pas !!!

LE YOUTUBEUR : Ok, ok...

BRAMANTE : Bref, bref ! Les copains, soyons logiques, nous avons tous des choses à nous reprocher et même le plus saint de tous les humains aurait sa place en Enfer, donc arrêtons de déverser nos mauvaises actions ainsi.

RENE DESCARTES : Tu as raison... Soyons... cartésiens.

GEORGES GUYNEMER : Ah ! Ça, c'est drôle !

RENE DESCARTES : Et je peux savoir ce qu'il y a de drôle ?

GEORGES GUYNEMER : Eh bien ! Tu es le grand René Descartes, le philosophe qui a défendu une pensée rationnelle, logique... et, alors que tu es coincé dans cet univers tout sauf rationnel depuis des siècles, tu retournes à tes premières amours !

BRAMANTE : Écoutons Descartes, il a peut-être une solution.

RENE DESCARTES : Merci... Il faut nous concentrer sur le message de l'étoile... Il parle d'un match à gagner... De quoi peut-il s'agir ?

GEORGES GUYNEMER : Aucun de nous n'est sportif...

CLAUDE FRANCOIS : Je peux peut-être participer à un télé-crochet à la télé... Mais... Il me faudrait changer d'état...

Tous les regards se tournent vers le YOUTUBEUR.

LE YOUTUBEUR : Quoi ?

CLAUDE FRANCOIS : Vu ta tenue, toi, le sport... Ça te parle peut-être, non ? Tu ne te rendais pas à un match par hasard quand tu... nous as rejoints ici ?

PERTURBATEUR 1 : Ah ! Tu vois ! Nous avons bien fait d'attendre ! Il va y avoir un match !

LE YOUTUBEUR : Non... Je venais simplement d'apprendre qu'une des deux équipes qui participait au tournoi en autonomie que j'organise déclarait forfait pour la finale... J'étais en train de leur écrire que.... (il regarde les quatre et parle lentement) c'était embêtant... car je devais en urgence... constituer.... une équipe de... (compte avec son doigt les quatre personnages puis lui-même) 5....

A ce moment-là, un ballon de basket-ball roule sur la scène. Un message y figure. RENE DESCARTES s'en saisit.

RENE DESCARTES (lisant) : Jouez ce match et gagnez votre place au Paradis.

LE YOUTUBEUR : C'est drôle ça... Le Paradis... C'est exactement ce que j'ai promis au vainqueur...

CLAUDE FRANCOIS : Mais... Je n'ai jamais joué au basket-ball !

BRAMANTE : Il n'existait même pas à mon époque !

GEORGES GUYNEMER : Nous devons essayer ! Allons sur Terre et… nous verrons si nous retrouvons notre corps ou pas ! Ça fait des siècles que les mortels ont peur des « fantômes », c'est le moment de prouver que nous ne sommes pas méchants et que nous voulons seulement aller au Paradis !

Les quatre quittent la scène en courant. LE YOUTUBEUR reste seul.

UNE VOIX HORS SCENE : Allez, LE YOUTUBEUR, viens avec nous, nous avons besoin de toi !

LE YOUTUBEUR (pour lui-même) : Je devrais peut-être leur dire qu'en vrai, je n'ai pas de places pour la NBA ni pour le Paradis... Dans quelle panade je me suis fourré, moi ?

LA VOIX HORS SCENE : Alors, tu viens ?!

LE YOUTUBEUR : J'a.... J'arive !

LE YOUTUBEUR hésite et les rejoint en courant.

NOIR.

Enfin, cette pièce devant être jouée en juin 2020 en a été empêchée par le confinement.
J'ai donc fait jouer une partie de l'ensemble par... des Playmobils !

 

D'autres textes disponibles sur mon blog : www.jaimecrire.Over-blog.com

 

D'autres textes sur mon blog : www.jaimecrire.over-blog.com 

lecture 203 Aufrufe
thumb Kommentar
0
Reaktion

Kommentar (0)

Dir gefallen die Artikel von Panodyssey?
Unterstütze die freien Autoren!

Die Reise durch dieses Themengebiet verlängern Kultur
Mr Plankton
Mr Plankton

Des larmes, de la vie, encore des larmes, encore de la vie...Ce film est bouleversant.De l'origine de la vie à...

Adélice Bise
1 min

donate Du kannst deine Lieblingsautoren unterstützen

promo

Download the Panodyssey mobile app