CHAPITRE XX
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CHAPITRE XX
Où l’égalité hommes femmes se prouve dans les faits
Ce matin-là, le maire reçoit un appel interne du bureau de l’adjointe à la culture, Marjorie Voltary.
Il ne peut s’empêcher de visualiser immédiatement la beauté indécente de ce membre de l’équipe municipale.
La longueur interminable de ses jambes lui donne une force de conviction incomparable.
Ce que ne gâche certes pas sa capacité incontestable de calculs de pouvoir.
Il lui indique qu’elle peut venir sur l’instant, et se rend compte, mais trop tard, qu’elle savait qu’il en serait ainsi, consciente de son pouvoir…
Elle entre dans son bureau, avec la souplesse prédatrice d’une femme d’une intelligence supérieure et d’un physique à couper le souffle.
Hypnotisé par son regard et charmé par une voix lui susurrant des mots dont il ne retient que la musique, il s’abandonne au souvenir d’une certaine chaleur ressentie au fantasme du thème musical du crissement des bas de son interlocutrice.
A l’évidence, le Maire ne l’écoutant manifestement pas, elle met fin à la partie charmeuse de son intervention, et lui laisse reprendre son souffle.
« Très chère, je vous remercie sincèrement de vos compliments et de votre fidélité à notre projet municipal. Que proposez-vous donc, pour faire bénéficier notre ville d’un attrait supplémentaire ? »
« Monsieur le Maire… »
« Je vous en prie. Appelez-moi Michel, comme pendant nos campagnes. »
« Cher Michel, je suis heureuse de constater que vous n’avez pas oublié ma présence à vos côtés… »
Le silence tout juste décent qui suit cette phrase rend le maire fier à en sourire.
« Nous n’avons pas développé de nouveaux évènements depuis 2 ans. » reprend-elle.
« Vous avez su donner à notre cité une image culturelle reconnue internationalement. Nous avons organisé plusieurs manifestations et expositions qui ont attiré de nombreux artistes étrangers et de nombreux médias. »
Le Maire se souvient des brochures et documents de présentation qui sont devenus collector grâce à la photo de son adjointe…
« Il est certain que l’année est chargée et que nous conservons un excellent rythme d’activités, mais nous approchons des élections et une nouvelle manifestation porterait aux nues notre image de haut lieu de culture. »« Nous avons localement plusieurs peintres dont le talent est indéniable, et j’ai rencontré 2 auteurs par l’intermédiaire de ma compagne qui s’intéresse de longue date aux évolutions artistiques. »
« Cependant, comme je vous le rappelais précédemment, je ne dispose pas du temps et des moyens en personnel pour mettre en place ces nouvelles activités. En outre, mes activités professionnelles ne me laissent pas suffisamment de temps pour rencontrer et faire la critique et le choix des artistes.
Ma compagne est, elle, dans le milieu et connait déjà tous ces artistes qu’elle suit, tant pour son entreprise d’édition que pour le plaisir de découvrir toutes ces nouveautés. Je dois vous avouer qu’elle m’assiste avec indulgence dans mon activité municipale. »
Le Maire, même sur le petit nuage des sous-entendus qu’il fantasme, n’est pas né de la dernière pluie. Il sait cependant qu’il acceptera et qu’elle le sait tout
autant !
« Pourriez-vous me faire passer son CV ? » tente-il de reprendre la main.
« Le voici, Très Cher Michel.»
« Mais je crois que cela ne signifie pas grand-chose pour ce type de fonction. Il est indispensable que vous la rencontriez pour juger par vous-même de ce qu’elle apportera à notre équipe. »
Il n’a pas le temps de répondre qu’il est déjà invité pour le soir même et qu’il a donné son accord sans la moindre parole…