Chapitre 8 : Les Premiers Flocons et les Derniers Doutes
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Chapitre 8 : Les Premiers Flocons et les Derniers Doutes
Chapitre 8 : Les Premiers Flocons et les Derniers Doutes
L'automne avait doucement cédé la place à l'hiver, et les premiers flocons tombaient silencieusement dans la nuit, recouvrant la campagne d'un voile blanc et pur. Marbella McKenzie, emmitouflée dans son parka noir, les mains protégées par des mitaines assorties, se préparait à quitter ce qui avait été son refuge pendant des années. Sa vieille Opel Ascona rouge, fidèle malgré son âge, était prête à l'emmener vers le dernier acte de son plan. Accrochée à l’arrière, sa caravane, qui avait abrité tant de rêves et de frustrations, oscillait légèrement sous le poids de la neige naissante.
Elle s’installa derrière le volant, un sourire aux lèvres, et commença à fredonner une mélodie joyeuse. Elle jeta un dernier coup d’œil au paysage qui l’entourait, sachant pertinemment qu’elle ne reviendrait jamais ici. « Si je réussis, et que les futures publications marchent, à moi le petit chalet », murmura-t-elle, s’imaginant déjà dans un cadre idyllique, loin de tout. Un sourire rêveur étira ses lèvres, bien qu’elle ignore encore les épreuves qui l'attendaient.
La route vers le logis médiéval était longue et sinueuse. Elle roulait prudemment, jetant de temps à autre un coup d'œil dans ses rétroviseurs pour vérifier que la caravane suivait bien. Tandis que le paysage défilait, elle réfléchissait à l'emplacement idéal pour s’installer. « Cet endroit est parfait », se dit-elle en arrivant enfin à destination. Le logis, entouré par la forêt et à l'abri des regards, lui offrait la discrétion nécessaire. « On ne verra pas que je suis là, et quand j'aurai les manuscrits, je n’aurai qu’à décoller en mode incognito. »
Elle se mit à sourire d’un air narquois, satisfaite de son plan. Après s’être garée à l’abri des regards, puis descendit de la voiture pour s’assurer que tout était en ordre. La neige crissait sous ses bottes alors qu’elle faisait le tour de la caravane, vérifiant minutieusement que rien ne manquait. Satisfaite, elle prit son téléphone et enregistra quelques vidéos du lieu, des images qu’elle enverrait aux participants pour les enthousiasmer davantage pour le lendemain. Tout semblait se dérouler à la perfection.
Mais tandis qu'elle préparait les vidéos, quelque chose la troubla. Elle repensa à Amélisse, l'une des participantes. Elle avait remarqué que cette dernière paraissait différente, moins enthousiaste que les autres. Elle avait affiché une attitude réservée, presque distante, comme si un nuage planait au-dessus d'elle. Un frisson d’inquiétude la traversa. « Qu'est-ce qui s'est passé ? » se demanda-t-elle, son esprit commençant à tisser des hypothèses. « A-t-elle découvert le pot aux roses ? »
Elle secoua la tête, essayant de se débarrasser de cette pensée intrusive. « Non, c’est ridicule. Elle doit simplement avoir des soucis personnels en ce moment, cela n’a rien à voir avec moi. » Pourtant, le doute s’était insinué dans son esprit, minant doucement sa confiance. Elle prit une profonde inspiration, tentant de se calmer. « Il faut que je me calme, que j’arrête ma psychose », se dit-elle en remontant ses cheveux d’un geste nerveux.
Malgré ses efforts pour se convaincre, une petite voix au fond d’elle-même continuait de chuchoter des avertissements. Elle chassa ces pensées d’un revers de main, décidée à se concentrer sur l’objectif. « Demain est un grand jour », murmura-t-elle, comme pour se donner du courage.
Alors que la nuit s’épaississait et que les flocons de neige devenaient plus épais, elle rentra dans sa caravane pour se préparer pour la nuit. Mais même dans le confort relatif de son lit, le doute persistait, grattant à la porte de son esprit, comme une ombre tapie dans l’obscurité. Demain, tout allait se jouer.
Le matin se leva doucement, enveloppant le logis médiéval d'une lueur pâle, et elle a pu sentir l’excitation monter en elle. C'était le jour tant attendu, celui où tout allait commencer. La neige tombée pendant la nuit recouvrait encore le sol, rendant le décor aussi idyllique que stratégique pour son plan.
Elle s’était levée tôt, bien avant l’arrivée des participants, pour s'assurer que tout était en ordre. Elle choisit avec soin la chambre dans laquelle elle déposerait ses affaires, ses vêtements, livres, et surtout les manuscrits qu’elle comptait subtiliser. Cette pièce, située dans un coin reculé du logis, offrait l’anonymat parfait. « Ils ne doivent surtout pas savoir que j’ai une caravane », se dit-elle en souriant. C'était l'une des nombreuses précautions qu'elle avait prises.
Elle se faufila ensuite dans la salle de bain du logis pour se préparer. Face au miroir, elle vérifia sa coiffure avec minutie, assurant que sa teinture noire n’avait pas déteint. Son visage réfléchi dans le miroir lui renvoya l’image de la femme qu’elle avait créée, Ivana Guest, et non celle de Marbella McKenzie. Le contraste entre son ancienne vie et ce nouveau rôle la fit sourire. Elle s’habilla avec soin, optant pour une robe léopard, assortie à des créoles dorées, des bottes marron et des collants beiges. La touche finale fut son maquillage, appliqué avec une précision presque chirurgicale. « Parfait », murmura-t-elle en s’observant une dernière fois.
La cuisine avait été équipée la veille par le traiteur : le petit-déjeuner du lendemain et les repas du jour attendaient sagement d’être servis. Elle parcourut brièvement la pièce pour s'assurer que tout était en ordre avant de se lancer dans une autre étape cruciale de son plan. Elle sortit discrètement une petite caméra, qu’elle avait préparée à l’avance, et la cacha avec soin dans un pot de fleurs placé dans un coin de la salle commune. Satisfaite de son camouflage, elle fit de même dans chacune des chambres des participants, cachant les caméras dans des endroits stratégiques, là où personne ne penserait à regarder.
Une fois son travail terminé, elle s’installa confortablement dans un fauteuil en velours du salon, avec un livre à la main et une tasse de café dans l’autre. Le décor somptueux, les tapis épais et les rideaux lourds créaient une ambiance chaleureuse et rassurante. Le feu crépitait doucement dans la cheminée, et tout semblait en place pour accueillir ses "invités". Mais derrière cette tranquillité apparente, un plan machiavélique se tissait.
Tout en feuilletant distraitement les pages de son livre, elle sortit discrètement son téléphone pour jeter un coup d’œil aux dernières publications de ses participants. Chacun d’eux paraissait excité à l’idée de ce stage, mais elle scrutait leurs mots avec une attention particulière, à la recherche du moindre signe d’hésitation ou de trouble. Elle savait qu’elle devait rester sur ses gardes, surtout après ce qu’elle avait ressenti concernant Amélisse la veille.
Amélisse n’avait rien posté récemment, mais elle ne pouvait s’empêcher de repenser à son comportement étrange. « Peut-être que je me fais des idées », se murmura-t-elle en jetant un rapide coup d’œil à la porte d’entrée, guettant l'arrivée des premiers participants. Elle but une gorgée de son café, tentant de se calmer, mais une tension persistait au fond de son estomac. Ce n’était pas le moment de faiblir.
Elle rangea son téléphone et se concentra sur son rôle. Il était impératif qu’elle incarne parfaitement Ivana Guest, la mentor littéraire que tous attendaient. Chaque geste, chaque mot devait être calculé pour maintenir l’illusion. Le décor était planté, les acteurs prêts à entrer en scène. Il ne restait plus qu’à attendre que le rideau se lève.