Chapitre 14 : Jeux d’Ombres

La nuit était tombée sur le logis, plongeant chaque pièce dans une atmosphère feutrée et mystérieuse. Marbella, après avoir passé une partie de la journée à surveiller ses participants, ressentait un mélange de satisfaction et d’incertitude. Les mots qu’elle avait lus dans le carnet de Yoann continuaient de la hanter, brouillant ses pensées avec une insistance qu’elle n’aimait pas admettre.

Dans sa chambre faiblement éclairée, Marbella s’assit, prenant un moment pour réfléchir. Elle avait prévu chaque détail de cette rencontre, mais les sentiments de Yoann représentaient une variable imprévue. Ils ne pouvaient pas seulement être ignorés, mais peut-être utilisés à son avantage.

« Je pourrais facilement le rallier à ma cause », pensa-t-elle en regardant la lueur de la lampe vaciller. « Mais il va falloir que je sois prudente… très prudente. »

Elle savait que d’autres participants, comme Amélisse et Badou, avaient déjà commencé à montrer des signes de méfiance. Pour la première fois, elle envisagea d’agir différemment, de prendre de nouvelles mesures. Se levant, elle se dirigea vers la porte, un plan en tête.

Dans la bibliothèque, Amélisse était plongée dans un livre, mais ses pensées étaient ailleurs. Elle sentait que quelque chose n’allait pas avec Ivana (Marbella). Leurs échanges manquaient de sincérité, comme si Ivana portait un masque. Amélisse referma le livre, se demandant combien de temps elle pourrait supporter cette atmosphère oppressante.

Pendant ce temps, Yoann s’était isolé près de la fenêtre de sa chambre, relisant les lignes qu’il avait écrites plus tôt. Les mots qu’il avait couchés sur le papier n’étaient pas seulement pour lui ; ils étaient un moyen de se rapprocher d’Ivana, de comprendre cette femme énigmatique qui l’obsédait de plus en plus.

Puis, soudain, Marbella décida d’organiser une activité nocturne improvisée. Elle réunit le groupe dans le salon, où un feu crépitait doucement dans la cheminée. « J’ai pensé que nous pourrions faire une activité spéciale ce soir, » annonça-t-elle, un sourire mystérieux aux lèvres. « Quelque chose qui pourrait éveiller vos inspirations les plus sombres… »

Les participants échangèrent des regards curieux. Marbella leur distribua des papiers et des stylos. « Écrivez une histoire, un secret ou un souvenir, quelque chose que personne ici ne connaît. Ensuite, chacun lira son texte, et nous devinerons qui l’a écrit. »

Yoann lança un regard intrigué vers elle, tandis qu’Amélisse haussait un sourcil, hésitante. La nuit serait longue, et Marbella comptait bien découvrir ce qu’ils cherchaient à cacher.