Ma nuit chez Rimbaud (poèmes)
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Ma nuit chez Rimbaud (poèmes)
L'été dernier, je suis retourné à Charleville Mézières, pour la première fois depuis plus de 15 ans, et j'ai retrouvé le musée Arthur Rimbaud modernisé ainsi qu'une ribambelle de fresques murales aux quatre coins de la ville. Des artistes de street art, venus du monde entier, illustrent en effet depuis 2015 des poèmes de Rimbaud. Gros choc esthétique et besoin absolu, farouche, d'écrire pour graver dans le marbre de l'encre numérique mes impressions de passant séduit.
J'ai passé cette nuit dans une chambre où la présence d'un Pinocchio m'a rappelé que Charleville est également la capitale mondiale de la marionnette.
Voici le résultat.
"L'homme aux semelles de vent
Venu d'un siècle révolu
Rencontre un poète aspirant
En un siècle à l'image dévolu."
Ma nuit chez Rimbaud
Racontons, ce soir, en vers et en chantant fort
Par les rues, par les champs, par le vent et les temps,
Mon voyage au milieu des ruines du plus fort
Des Poètes - là-bas, il y a bien mille ans.
Humer son bois, toucher son air, frapper ses eaux
Qui passent et oublient ses voix qui les chantèrent.
Parler aux murs, répondre aux nues, plonger plus haut
Vers ses gouffres sans voix où l'amour est amer.
Et attendre. Et attendre. Une seconde molle
Noyée dans l'herbe jaune au creux de Charleville...
...Est venue m'emporter comme on emporte un fou
Dans une nef sans fleurs où naissent les froufrous.
Va ! m'ordonna Arthur. Loin d'ici ! Fuis ce monde,
Attache tes chansons à ces mâts sur ces ondes
Qui s'envolent pleins d'or et chante ! Oh voyant, chante !
Oublie jusqu'à l'oubli qui sur Terre nous hante !
Puis, dans ma nuit, perdu comme on perd ses régates,
Mes yeux se sont ouverts brillants comme une agate.
J'ai ouvert la fenêtre et dans la rue sans joie
J'ai chanté... J'ai chanté... Oh oui ! tous mes émois.
Voici quelques petits billets poétiques écrits sur place :
Tout d'abord, j'ai posté ceci dans la boîte aux lettres présente dans le cimetière de Charleville :
Ensuite, dans cette capitale mondiale de la marionnette, j'ai fait une étrange rencontre avec un petit bonhomme en bois :
Et évidemment... J'ai écrit !
Aujourd'hui, j'y suis retourné avec mes élèves de 5eme et j'ai... encore écrit.
Sur la route
D’Arthur
Nos déroutes
Si dures
Caracolent
En l’air,
Farandoles
Des mers,
Et nos yeux
Pleins d’or
Malicieux
Adorent.
Nous sommes partis sous la pluie,
Heureux comme des bohémiens,
Notre oeil sur la route endormi
Peint sur la Grande Ourse un chemin.
Bref, Arthur Rimbaud attend les collégiens de Pont ☺️☺️☺️☺️☺️.
Et en conclusion, je laisse la parole à Arthur :
D'autres textes, poétiques ou non, sur mon blog : www.jaimecrire.over-blog.com
A vos commentaires !
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