Faire le vide CHAPITRE X
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Faire le vide CHAPITRE X
CHAPITRE X : L’ENQUETE
Le corps sans vie de Manu fut retrouvé le lendemain. Le visage de la victime était méconnaissable. Il avait fallu attendre les résultats des tests ADN afin de connaître l’identité du mort.
Les invités furent libérés mais ne dirent absolument rien d’intéressant aux agents présents, rien d’exploitable non plus lors des dépositions les jours qui suivirent. En même temps, il n’y avait que des gros bonnets qui pouvaient se payer une ribambelle d’avocats aussi pourris que doués. La police avait déjà eu vent d’histoires pas recommandables concernant Manu mais aucune preuve n’avait fait son apparition pour étayer ces « on dit ». Les perquisitions dans la maison de Manu n’avaient pas donné grand-chose. La porte avait été défoncée par un engin explosif « fait main », des débris avaient causés des dégâts sur les corps des personnes présentes, mais les blessures n’étaient pas mortelles malgré le sang répandu au sol, sur les meubles et les murs. C’est sûr que l’aménagement du sous-sol était particulier : paravents proposant des peintures lubriques, murs anti-bruit : Manu avait dû être un sacré chaud lapin ! Et ces bourges de l’étage se préparaient à la sauterie de l’année, jusqu’à ce que quelqu’un vienne interrompre leurs plans. Mais qui était ce quelqu’un ? Là était la question.
La police avait également interrogé l’entourage de Manu : les parents revenus précipitamment de vacances, étaient dévastés : on ne pouvait rien en tirer. Loïc Villon, le meilleur ami, avait un sacré alibi : pour impressionner sa petite amie il l’avait emmenée dans le resto chic du coin, qui faisait également hôtel. Les serveurs se souvenaient particulièrement de la beauté éclatante de la jeune fille ce soir-là, un peu moins de son compagnon à dire vrai. Anastasia Bajenov avait confirmé. Les deux se trouvaient chez la mère d’Anastasia lorsque la police les avait cueillis et interrogés. Pas de contradiction dans les déclarations, Madame Bajenov confirmait également. La gamine était connu dans le milieu du tir sportif, et elle pratiquait son sport dans le même club que Manu. On était donc allé poser quelques questions au président du stand de tir. Rien ne sortit de cet entretien : Nastia était la sportive rêvée, et Manu un jeune agréable et discret.
L’enquête était au point mort. La balistique n’avait rien apporté non plus, comme si l’arme n’existait pas et que les balles étaient sorties de nulle part. D’après le rapport d’autopsie, Manu avait été sévèrement torturé : coups sur l’ensemble du corps, impacts de balles aux genoux, marques de strangulation. C’était une balle en pleine poitrine qui était à l’origine de la mort. Mais le pauvre gars avait souffert avant son dernier soupir, c’était une certitude.