

Chapitre 8 : En coloc' avec Hadès
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Chapitre 8 : En coloc' avec Hadès
Durant les mois suivants,
Juliette s’enlise dans des sables mouvants, noirs et collants comme une nappe de pétrole.
Elle sèche les cours, erre dans les rues pour s’y perdre et semer le malheur qui semble lui coller à la peau, s’y nicher même, comme porté au creux de ses entrailles.
Pendant plusieurs mois, elle fait semblant de partir au lycée, planquait son sac derrière la petite chapelle au bout de la rue La Fontaine et déambulait dans les rues piétonnes. S’asseyant dans les parcs, pendant des heures, pour détricoter le passé et ressasser les nombreux “et si...” si elle ne les avait jamais rencontrés ? Et si, elle n’était pas rentrée dans cette foutue chambre ? Et si, elle était restée à Vichy, dans les bras de Florent ? La vie serait certainement rose pailletée, au lieu de cette couleur anthracite qui entourait chacune de ses respirations, chacun de ses pas traînants. Ses parents, depuis leur retour de Biarritz, ne la « reconnaissent plus » selon leur propre expression. Si tenter qu’ils ne l’aient déjà connue, mais c’est un autre sujet. Il est donc décidé qu’elle irait consulter un psy.
Un psy que sa mère connait, évidemment. Alors, elle raconte des histoires pour justifier « son état ». Des faux problèmes de gamine, avec son père - coureur de jupons, avec le lycée, avec ses copines, ou avec sa mère. Elle meuble, pour s’entraîner à une normalité apparente. En réalité, cela lui permet de construire la légende dont elle allait entourer son existence pour ne jamais voir la pitié que l’on réserve aux victimes. Elle n’en est pas une, c’était elle qui était allée dans cette piaule sordide. Elle qui avait une jolie robe en dentelle qui soulignait la rondeur de ses seins. Elle encore qui avait tenté le diable par son idiote naïveté. Juliette préfère se convaincre de son unique responsabilité dans cette histoire sordide d’hymen déchiré parce que c’est le seul moyen pour elle de continuer à respirer.
Quand on est petite, on nous raconte, puis on se raconte à soi-même des histoires de prince charmant, de « première fois » magique, dans un cercle de papillons, de roses et de poussière d’étoiles. Certainement pas à une miteuse chambre au lit crasseux et à trois crapauds dégueulasses. Alors elle décide de taire cet épisode à tout jamais, d’essayer de l’enfouir comme on s’empresse d’oublier un violent cauchemar.
Les jours et les nuits s’étirent ainsi, dans un brouillard de psychotropes et d’anxiolytiques jusqu’à une après-midi de maraude où elle aperçoit un jeune homme duquel il semble émaner la même aura de souffrance qu’elle reconnait comme sienne. Et c’est, simplement, comme si elle le retrouvait, tel un frère ou une âme-sœur. Un être asexué, né homme visiblement, mais qui aurait pu être une femme, tant Juliette, ne voulait plus envisager de masculinité dans son monde.
Lui, avec son manteau de chagrin semblait lui parler de l’intérieur…Ils s’apprivoisent de loin, comme deux chats sur le même territoire, en décrivant chacun, une ronde, pour ne pas effrayer l’autre puis, un jour qui ressemblent à tant d’autres finissent par s’asseoir à la terrasse d’un bistrot.
Elle prend un café crème, lui une bière.
“Une bière ? Bizarre” tique l’esprit de Juliette
Elle ne s’était pas vraiment interrogée sur son sexe, son âge, son prénom ou toutes les questions que se posent probablement les gens en se rencontrant. Du fond de son gouffre étouffé, abrutie par les médicaments
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