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Chapitre 6 - Mon ange gardien

Chapitre 6 - Mon ange gardien

Pubblicato 10 lug 2021 Aggiornato 1 feb 2022 Viaggi
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Chapitre 6 - Mon ange gardien

           

             Je regrettais le fait de ne pas avoir encore d’ailes. Le parcours que j’avais entamé deux heures plus tôt me paraissait interminable. C’est simple, je n’avais à aucun moment changé de chemin. C’était un tout droit perpétuel qui avait le don de me taper sur les nerfs. Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir demandé mon chemin. Mais à chaque fois, on me répondait tout droit sans aucune autre indication. Comme s’ils s’en fichaient de savoir où j’allais ; comme s’ils ne voulaient pas que je connaisse l’endroit de la destination.

             En tout cas, je n’en pouvais plus, mes jambes ne supportaient plus mon poids, pourtant non conséquent. Soixante-dix kilos tout mouillés et me voilà à bout de souffle après deux petites heures de marche. Et ça souhaite devenir un ange… Quelle endurance pathétique !

— Je n’aurais pas dit mieux !

— Qui me parle ?

— Moi !

— Qui ? Moi ? demandais-je en regardant autour de moi.

— Tu ne me vois pas ?

— Non, pas le moins du monde.

— Bon… Je constate que même au paradis les choses ne changent pas…

— Du coup qui es-tu ?

— Ton fidèle ange gardien, Ael !

— J’ai un ange gardien ? Et depuis quand ?

— Depuis toujours, je veille sur toi depuis ton plus jeune âge.

— Ah bon ? Bah ce n’était pas flagrant…

— Commence pas à me charrier toi aussi ! Déjà qu’à l’école tout le monde trouvait que je n’étais pas doué alors si tu t’y mets…

— Désolé, c’est juste la surprise. Mais alors pourquoi j’étais très souvent triste si tu étais là ?

— Malheureusement, nous n’avons ni le pouvoir ni le droit d’intervenir sur vos vies. Nous sommes juste là pour vous conseiller. Nous sommes un peu votre inconscient si tu préfères.

— Ah oui d’accord, on est très loin de Joséphine ange gardien alors…

— Celle qui claque des doigts tout le temps ?

— Oui.

— M’en parle pas, elle m’énerve. Elle nous fait passer pour des incapables avec ses tours de magie. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé… Mais rien ne se passe…

— Du coup qu’est-ce que tu fais là ? Les anges gardiens ne sont pas censés veiller sur les vivants ?

— Bah si ! Mais tu es encore vivant !

— Bah je suis au paradis pourtant.

— Pas vraiment. Tu es plus un visiteur, non un résident.

— Hein ?

— Pour faire simple, ton âme a comme lieu attitré pour l’instant la Terre. Donc officiellement, tu es toujours en vie. Et comme l’archange, quelque peu agaçante, te garde, tu n’as pas changé de lieu.

— Archange agaçante ? Oh ! Tu parles D’Azrael ?

— Qui d’autre veux-tu que ce soit ?

— Donc tu ne l’apprécies pas.

— Tu vas comprendre pourquoi dans trois, deux, un…

             Azrael était en train de voler à fond la caisse. Lorsqu’elle nous vit sur le côté, en train de discuter, elle essaya de ralentir sa progression. Cependant, sa vitesse la fit perdre l’équilibre et elle effectua un roulé-boulé sur le sol. L’archange arriva, d’une marche déterminée et tendit le doigt vers Ael, enfin peut-être.

— Qu’est-ce que tu fiches ici Ael !? Tu n’as plus la charge de cet humain !

— Bonjour déjà ! Moi aussi je suis content de te voir Azrael…

— Tu peux le voir ? demandais-je.

— Bien sûr, je suis un archange cher Joseph, j’ai tous les pouvoirs.

— Modeste en plus de ça…

— Toi je ne t’ai pas sonné, va faire joujou avec tes semblables !

— Pourquoi tant de méchanceté Azrael ? questionnais-je.

— Je te dirais, mais plus tard, actuellement nous avons d’autres chats à fouetter.

             Elle me prit par le bras et m’entraîna dans le couloir que j’avais parcouru précédemment. Ael nous suivait à la trace, essayant de se faire le plus petit possible afin de ne pas éveillait les soupçons de sa présence. Mais l’archange de la mort le connaissait, si bien qu’une minute après le départ, elle se retourna et me fit valser sur le côté.

— Mais pourquoi tu nous suis ? l’interrogea Azrael, sur un ton accusateur.

— J’aimerais venir avec vous…

— Tu n’as pas les trempes pour ça !

— Parce que lui il les a peut-être ? Ce n’est même pas un ange !

— Baisse ce doigt ! Il est bien plus un ange que tu ne le seras jamais.

— Oh ! Quand même… Az… laisse-le venir avec nous, dis-je en me grattant la tête.

             Elle tourna le regard vers moi et ses yeux d’un bleu glacial me firent le même effet que lors de notre première rencontre. Je ne bougeais plus, de peur de m’attirer ses foudres. Après quelques secondes à nous regarder dans le blanc des yeux, elle soupira et accepta la présence d’Ael.

             Elle m’aida à me relever et nous reprîmes notre route. L’ange de la mort marchait d’un pas convaincant et presque impossible à suivre. Cependant, comme appelé par une envie soudaine, je décidai de l’interrompre dans sa marche.

— Dit, comment faire pour que je puisse voir Ael ?

— Tu ne peux pas, seul un ange peut le voir.

— Oh, c’est triste…

— Mais ne t’en fais pas, tu vas très bientôt en devenir un.

— Ah chouette !

— Ouais trop bien… Maintenant avance.

             Elle accéléra le pas ce qui m’obligea à quasiment courir pour arriver à son niveau. Mes jambes n’étaient pas encore rétablies de la marche précédente et je grimaçais à chaque pas entamé. Mais ce n’était pas ce qui me préoccupait à la minute.

Mon cerveau divaguait vers des tas de pensées liées aux anges. Je m’imaginais avec des ailes, volant au-dessus de la Terre, occupé à narguer et à mettre des bâtons dans les roues à ceux qui m’ont fait du mal. Je serais peut-être un ange diabolique qui sait… Est-ce qu’au moins cela existe ? Après tout, Lucifer ne serait pas classé comme tel ? Je connaissais si peu de chose sur ma prochaine vie, j’espérais avoir des cours de rattrapage.

Justement, ils n’allaient pas tarder puisqu’Azrael s’arrêta devant une porte. Elle l’ouvrit et une lumière aveuglante vint me piquer les yeux. On rentra et, une fois mes yeux habitués à l’éclairage, je distinguai que l’on était dans une sorte de dojo.

L’entraînement pour me faire ange allait démarrer et mes jambes étaient déjà sur le point de s’écrouler. Je vais souffrir mais ce sera pour la bonne cause. Je m’assis donc par terre en tailleur et écoutai la leçon de l’ange débuter.

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