Hommage et exercice de style.

La journée était ensoleillée, février était froid. Il était dix-sept heures, Nelson Equis, le col relevé, tentait d'échapper aux rafales. Il franchit une porte vitrée sur laquelle était inscrit "Laboratoires Messenger" au-dessus de sa tête, mais il entra lentement pour qu'un nuage de poussière et de sable puisse le suivre à l'intérieur.

Il y régnait aussi une odeur d'éther et de gel nettoyant. En outre, un écran numérique disproportionné ornait le mur. Il avait une grande tête, en effet aussi grande qu'un chapeau d'homme et mesurant plus de quatre-vingt-trois centimètres de large. Le visage masqué d'un homme d'environ trente-cinq ans, avec une barbe noire d'apparence puissante, accentuait les beaux traits du visage.

Puis Nelson se dirigea vers l'escalator. S'il était impossible de prendre un ascenseur, il était tout à fait inutile d'essayer. Il est plus sûr de dire que même dans les meilleurs moments, ce temps d'attente particulier était trop long. De plus, à cette époque, l'électricité était strictement limitée et son utilisation était interdite pendant la journée. C'était l'une des mesures prises lors de la préparation de la Semaine Verte dans le but de réduire la consommation d'énergie.

Il habite un appartement au quatrième étage d'un immeuble. Nelson, un homme obèse de vingt-neuf ans, souffrant de complications asthmatiques, peine à monter. Il s'épuise plusieurs fois en marchant et doit faire des pauses prudentes. Dans des espaces standards d'un mètre de large à chaque palier, un visage géant est affiché sur le mur près de la cage d'ascenseur ; en bougeant la tête, la caméra enregistre la moindre activité. C'est l'un de ces tableaux dont le sujet a été peint dans une position qui catalyse le mouvement des yeux lorsqu'on passe devant. Ainsi, sous le portrait, la légende utilisée était "Gardez votre carnet de vaccination à jour".

Dans l'appartement de Nelson, une voix synthétique annonçait de nouveaux records dans l'industrie pharmaceutique.
La voix provenait de l'assistant vocal de couleur acide installé dans un coin de son salon. Nelson baissa un peu la musique, mais on pouvait distinguer clairement les mots prononcés. Le volume de l'appareil (l'assistant Visio comme on l'appelle) peut être réduit, mais ne peut en aucun cas être désactivé. Nelson s'approche de la fenêtre. Il est gras et gros, plutôt petit et son obésité est clairement soulignée par le costume bleu, qu'il est obligé de porter en tant qu'avocat. Il avait les cheveux bruns, un visage sanguin, la peau toute desséchée par le gel nettoyant sous la douche et le froid hivernal.

Dehors, même à travers la fenêtre fermée, le monde semblait froid. Dans la rue, de petits tourbillons de poussière virevoltaient et des morceaux de papier, des détritus s'envolaient. Mais bien que le soleil brillât et que le firmament fût d'un bleu vif, tout pa