Chapitre VIII
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Chapitre VIII
Krys resta interdit durant de longues secondes, jusqu’à ce que Pat et ses amis disparaissent. La lune était haute dans le ciel, éclairant faiblement cette ruelle déserte hantée par deux spectres silencieux. Soudain, le son strident d'une sirène retentit, annonçant le début du couvre-feu et la fin de cette éprouvante journée.
L'adolescent qui sentait ses forces l'abandonner se laissa tomber au sol et s'y étendit. Les bras écartés et la tête tournée vers les hauteurs, il observa quelques instants le ciel nocturne. Les nuages qui le couvraient avaient un aspect différent et cela n'était pas de très bonne augure. Ils s'épaississaient à vu d'œil, se boursoufflant et s'étalant de façon désordonnée. Ils s'assombrissaient également, comme si ces cotons célestes s’imprégnaient de la noirceur du ciel nocturne. Ces nuages mutants qui planaient au dessus de la cité apportaient la pluie, une pluie acide et dévastatrice qui allait lentement ronger Accalmia.
Soudain, Krys sentit un corps chaud et tremblant se blottir contre le sien. S'arrachant à ses observations météorologiques, il abaissa ses yeux sur Kaleb qui, la tête posée sur sa poitrine, pleurait silencieusement.
- Je suis désolé Krys, sanglotait-il.
- Ce n'est rien cloporte, répondit l'adolescent en fermant les yeux, ce n'est rien...
- Tout est de ma faute ! Si je n'étais pas sorti pour te chercher, rien de tout cela ne serait arrivé !
- Et pourquoi me cherchais-tu ?
- Par ce que je voulais te montrer la plante, renifla le petit garçon, elle avait fleuri...
À ces mots, l’orphelin rouvrit les yeux et les posa sur Kaleb qui faisait tourner entre ses doigts squelettiques ce qui restait de la fleur.
- Dommage, murmura-t-il en souriant distraitement, j'aurai bien aimé voir ça. Ça devait être magnifique...
Puis la brume de fatigue qui enveloppait son esprit se dissipa et, réalisant soudain où il était, il se redressa d’un coup, manquant de bousculer son petit frère.
- Il faut y aller cloporte. le pressa le jeune garçon. Le couvre-feu est déjà installé et si les patrouilles nocturnes nous trouvent, on sera dans de beaux draps.
Se relevant péniblement, il se mit sur ses pieds chancelants et, réprimant une grimace de douleur, il se mit à avancer en boitant. Kaleb à ses côtés lui tenait la main, serrant tristement dans l'autre la dépouille de la fleur.
- On pourra l'enterrer ? demanda-t-il timidement.
- Oui, mais on le fera à l’extérieure de la cité.
- Oh, dis, il y a d'autres fleurs de l'autre côté des remparts ?
- Oui cloporte... Des tas et des tas.
Le petit infirme, rassuré, se mit à rêver de ce champ fleuri que lui vendait son grand frère, un sourire lointain fiché aux lèvres. Krys l'observa quelques secondes, apaisé, quand soudain le son incertain d'une voix féminine lui parvint. S'arrêtant brusquement – à la plus grande surprise de Kaleb – il tendit l'oreille, perplexe.
Cela provenait d'une ruelle proche que Krys reconnut comme étant celle où était le commerce de Motéma. Hésitant, il oscillait entre l’envie d'en avoir le cœur net et celle de rentrer avec son petit frère. Dans son état, il était plus logique qu'il décidât de partir sans s’en soucier, mais quelque chose en lui le retenait. Alors quand l'image du visage de la douce commerçante lui effleura l'esprit, il se décida.
- Cloporte, je veux que tu rentres à la remise sans tarder et que tu m'y attendes sans bouger.
- Mais, Krys... et toi ? Pourquoi ne viens tu pas avec moi ? demanda le petit infirme inquiété par le ton solennel de l'adolescent.
L'orphelin se tourna vers lui et, le couvant du regard le plus rassurant qu'il put, il lui ébouriffa affectueusement les cheveux.
- J'ai quelque chose de très important à faire. Mais je te promets que je rentre dès que j’en aurai terminé.
-Tu, tu feras attention ? renifla le petit garçon qui se souciait de l'état de son grand frère déjà salement amoché.
- Je te le promets.
Puis, après une dernière étreinte, Kaleb se détacha de l'adolescent et s'évanouit dans la nuit. Quand Krys ne discerna plus le son de sa claudication, les traits de son visage s’assombrirent et il se tourna vers la ruelle d'où s'élevaient toujours des éclats de voix. Enfin, après une dernière hésitation, il s'y engouffra.
La face opaline de la lune éclairait faiblement un véhicule des forces de l'ordre garé près de l'étal de la commerçante. C’était une sorte de fourgon noir blindé qui se détachait à peine de l’obscurité, surplombé de sirènes qui ne hurlaient qu'en cas d'extrême urgence. Deux soldat casqués et armés de fusils encadraient le véhicule tandis qu'un troisième, derrière l'étal, parlait à Motéma.
« Je ne comprends pas ce que vous me reprochez messieurs. disait-elle visiblement mal à l'aise.
- Je vous le répète encore une fois mademoiselle Sanza, nous vous demandons de nous suivre sans plus attendre. lui répondit le soldat d'une voix autoritaire. »
Mais la jeune femme qui serrait convulsivement sa béquille et qui se balançait nerveusement sur son unique jambe, le regardait toujours indécise.
- Je refuse de vous suivre tant que vous ne m’aurez pas dit la raison de votre venue. finit-elle par dire.
- Les ordres sont les ordres, répondit-il visiblement agacé. Si le gouvernement vous considère comme nuisible c'est qu'il y a une raison...
- Moi ?! "Nuisible" ?! s’offusqua Motéma. Mais monsieur, il y a forcément une erreur ! Je suis une honnête citoyenne qui…
-Vous êtes bien mademoiselle Motéma Sanza ? Une jeune femme ayant perdu sa jambe droite dans un accident d'exploitation et qui, en raison d’une faiblesses pulmonaire a dû cesser de travailler dans les décharges ?
- Oui. acquiesça-t-elle, défiante.
- Alors il n'y a pas d’erreur. Vous êtes bien une infirme malade incapable de travailler et d’œuvrer pour le bien de la cité... vous rentrez bien dans la catégorie des "indésirables". Vous n’êtes qu’une bouche inutile qui ôte le pain de celles des autres citoyens, un déchet qu’il faut éliminer. Maintenant, au nom des autorités et de la politique du Grand Nettoyage, nous vous ordonnons de nous suivre.
Empoignant la jeune femme par le bras, il l'entraîna de force à sa suite. Mais Motéma qui comprenait ce qui était en train de se passer se débattait violemment, tout en lui hurlant de la lâcher. Mais le soldat, sourd à ses supplications et imperturbable, aidé d'un de ses collègues, emportait la jeune commerçante. Le coffre ouvert du fourgon qui l'attendait avidement était comme une gueule béante, prête à l'engloutir pour ne jamais la relâcher.
Soudain, Krys qui avait jusque là observé la scène de loin, surgit des ténèbres et vint se jeter sur les ravisseurs de la jeune femme. Percutant un soldat de son épaule, il lui fit lâcher prise, permettant ainsi à la commerçante de se soustraire aux mains du second homme. Motéma, surprise, se tourna vers l'adolescent qui venait de se poster devant elle afin de faire rempart aux régulateurs.
Les trois hommes vêtus de noirs, après quelques instants de flottement durant lesquels ils restèrent stupéfaits, s'approchèrent du jeune garçon.
- Que fais tu là mon grand, à cette heure ?
-Tu devrais être chez toi, en train de dormir. Tu n’as rien à faire ici.
- Je ne vous laisserai pas emporter cette femme. répondit Krys d'un ton péremptoire.
-Tu n'as pas à interférer avec ça, gamin. Maintenant écarte toi et va-t-en sans faire d’histoire.
Mais l'adolescent qui n'esquissait pas le moindre geste les défia hardiment du regard. Le soldat dont le visage était caché par la visière teintée de son casque commença à s'impatienter et, poussant violemment l'orphelin, il s'empara de nouveau de Motéma.
Krys qui n'avait pas l'intention de se laisser faire se jeta sur le bras de l'homme et le mordit sauvagement. Réprimant un cri de douleur, le régulateur repoussa la jeune garçon qui se fit projeter au sol, avant de se tourner vers ses collègues restés en retrait.
- Occupez-vous d'elle, moi je me charge du morveux. On les embarque tous les deux.
Hochant docilement la tête, les deux subordonnés s'approchèrent de la jeune femme effrayée qui tentait de les repousser à l’aide de sa béquille levée. De son côté, l'homme se tourna vers Krys qui venait de se relever d'un bond et, s'emparant de la matraque qui pendait à sa ceinture, il le mit en joue.
L'adolescent l'observa quelques secondes avant de s’élancer vers Motéma qui était menacée, mais l’officier, plus rapide, lui barra la route. Faisant décrire à sa matraque un arc de cercle dévastateur, le régulateur manqua de lui briser les côtes. Mais Krys, d’un agile bond en arrière, évita la trique et se mit hors de portée du soldat sans visage. Dès que ses pieds rencontrèrent de nouveau le sol, il se propulsa vers l'avant et enserra la taille de l’homme de ses bras entaillés. Le percutant violemment, il le fit basculer en arrière. Perdant l'équilibre, le régulateur s'étala de tout son long sur le sol, mais, avant que l'adolescent n'eût le temps de s'échapper, il lui attrapa le poignet.
Pour se défaite de son étreinte, Krys lui donna un violent coup de talon dans le casque et, faisant un bond en arrière, il se mit hors de sa portée. Puis, s'emparant d'une barre de fer qui traînait au sol, il se tourna vers les agresseurs de Motéma.
Levant son arme de fortune au dessus de sa tête, il l'abattit violemment sur le dos d'un régulateur qui poussa un hurlement de douleur. Lâchant la jeune femme, ce dernier fit volte face et, au moment où il se tourna, Krys lui assena un violent coup de barre au niveau de la tête. Un craquement sourd résonna dans la ruelle et le casque, qui avait absorbé le choc, se déforma. La visière teintée se fissura et éclata, entaillant profondément la joue du soldat. Ce dernier, sonné, tituba quelques instants avant de retirer rageusement son casque cabossé, dévoilant à la lueur de la lune ses traits si longtemps cachés.
Des cheveux bruns coupés à ras encadraient ce visage blafard aux yeux gris tourmentés. Le sang écarlate qui s'échappait de sa joue entaillée accentuait la blancheur maladive de la peau de cet homme visiblement torturé et hanté.
Se tournant vers Krys qui s’attaquait déjà à son collègue, le soldat au visage se jeta sur lui et lui enserra les bras. L’entraînant à l'écart, il le plaqua violemment contre le fourgon, son avant bras contre son torse afin de l'immobiliser. Puis, plongeant ses yeux d’un gris d'acier tourmentés dans ceux noirs et luisant de rage du jeune garçon, il lui dit d'une voix angoissée :
- Petit qu'est-ce qui te prends ? Si tu continues comme ça ils vont te tuer. Il est encore temps pour toi de t'enfuir... Si tu pars sans faire d'histoire je ne dirai rien aux autres…
- Lâche moi !! fulminait Krys qui se débattait avec virulence.
-Arrête gamin. De toutes façons tu ne peux rien pour cette femme.
À force de se tortiller, l'adolescent parvint à extirper un bras de l'étreinte du soldat. Alors, portant sa main à son visage, il enfonça son doigt dans l'entaille sanguinolente qui barrait sa joue. Poussant un hurlement de douleur, l'homme se rejeta en arrière et Krys en profita pour s'éclipser.
L'adolescent s'empara de nouveau de sa barre de fer et se jeta sur le dernier régulateur qui était sur le point d’enfermer la commerçante dans le coffre du fourgon. Le frappant à la nuque, Krys parvint à lui faire lâcher prise. Puis, dans un ultime élan et utilisant ses dernières forces, il enfonça son arme de fortune dans le flanc du soldat casqué. L’acier déchira son uniforme et pénétra la chair avant que l’homme, poussant un cri de douleur, n’arrêtât sa course destructrice en la retenant.
Sans attendre que le régulateur retirât la barre sanguinolente de ses côtes, Krys attrapa le poignet de Motéma et l'entraîna à sa suite. Ils s'enfuirent tous les deux, laissant derrière eux les trois soldats hébétés qui se remettaient lentement de leur surprise. Deux des régulateurs s’élancèrent alors rageusement à leur suite tandis que le troisième, celui au visage, demeura près du fourgon. Il s'assit pesamment contre le véhicule, le regard tourné vers les cieux où les nuages de pluie poursuivaient leur conquête. Puis, soupirant douloureusement en pensant au sort des deux fugitifs, il cacha son visage entre ses mains, honteux, quand il croisa le regard réprobateur de la Moral.
Krys et Motéma couraient à travers les ruelles désertes de la cité assoupie. La jeune femme estropiée avait du mal à suivre le rythme effréné de l’adolescent. Mais, le cœur battant à tout rompre à l'idée de se faire de nouveau attraper par les régulateurs, elle s’efforçait de ne pas se laisser distancer. Les soldats casqués qui les suivaient, devancés de plusieurs mètres, les sommaient de s'arrêter. Comme ils n’avaient aucune envie de réveiller tous les bas-fonds d’Accalmia par peur de créer une révolte, ils n’utilisaient pas leur fusil – ce qu’ils auraient bien évidemment fait en temps normal – .
Grâce à sa connaissance de la ville, Krys empruntait des chemins connus de lui seul, coupant à travers des ruelles plongées dans les ténèbres sans hésiter. Bientôt, ils parvinrent à distancer suffisamment les soldats afin de penser à se cacher. Alors, ralentissant, l’adolescent chercha du regard un endroit où ils seraient en sécurité.
- Pourquoi fais-tu tout cela ? demanda soudainement Motéma.
Sans même la regarder, l'adolescent haussa simplement les épaules avant de se murer dans le silence. Depuis toujours, il ne savait pas ce qu'il ressentait pour cette jeune commençante qui l'avait vu grandir. Cette haine viscérale qu'il vouait à tout le monde ? De l'indifférence mêlée de dédain ? Ou bien une pointe d'affection peu commune ? Il ne le savait pas vraiment. Puis, cette femme avait le don d'éveiller les lointains souvenirs qu’il avait de sa mère enfuis au plus profond de son cœur. Avec son visage angélique et sa voix chaleureuse, elle était une touche de douceur dans la froidure de ce monde hostile. Elle lui faisait penser à sa défunte mère et il retrouvait en elle la figure réconforte d’un amour maternel. Quand il l’avait vu menacée, il avait senti son cœur se serrer, comme s’il n'avait pas eu envie de la perdre une seconde fois.
Mais, se gardant bien de lui parler de cet attachement tout étranger qu’il avait pour elle, il se contenta de lui répondre nonchalamment.
- J'sais pas trop. Kaleb à l'air de t'apprécier alors je t’ai aidé sans réfléchir.
Se contentant de cette réponse, Motéma lui sourit. Puis, les deux fugitifs s’immobilisèrent quelques instants à la fin d'une ruelle où la jeune commerçante se cacha derrière une fissure qui courait le long d’un mur. Lui recommandant de ne pas faire de bruit, Krys commença à s'éloigner.
- Attends !! le supplia la jeune femme. Et toi, que vas tu faire ?
- Je vais attirer ces deux lurons de l'autre côté de la ville, comme ça tu pourras t’enfuir et rejoindre un lieu sûr.
Attrapant sa main promptement avant qu’il ne s’éloigne, la jeune femme la serra entre les siennes et le remercia chaleureusement. L'adolescent rougit et la retira brusquement avant de se détourner et de s’éclipser. Mais, avant de disparaître, il lui lança par dessus son épaule.
- Au fait Motéma. Tu aurais été une mère parfaite pour Kaleb.
Comme il l'avait annoncé, Krys éloigna le plus possible les deux régulateurs de l'endroit où se trouvait la jeune femme. Au bout de quelques minutes de course-poursuite effrénée, l'adolescent sentit le peu de forces qui lui restait l'abandonner. Alors, les menant à une ruelle qui se divisait en deux, il se hissa le plus rapidement possible sur le rebord d'une fenêtre du bâtiment de séparation en s’aidant des tuyaux de la gouttière.
Quand il fut dissimulé par la façade de l'immeuble, il retint son souffle et attendit perplexe la venue des soldats du haut de son perchoir, espérant ainsi les berner. Mais, au moment où il se pensait tiré d’affaire, il croisa le regard belliqueux de Pat qui le dévisageait depuis la ruelle d'en face. En effet, adossé à une vielle caisse en bois, son bras cassé posé sur une jambe, l’adolescent aux cheveux ocres regardait son rival amusé, un sourire triomphant fiché aux lèvres.
Quand Krys le vit, il comprit immédiatement qu’il était perdu. Alors, fermant les yeux, il attendit, connaissant d’avance le dénouement de cette affaire. Quand les régulateurs déboulèrent tout haletant dans le ruelle et qu’ils virent Pat, ils lui demandèrent de quel côté était parti le fuyard. L’interpelé les regarda et leur répondit nonchalamment qu’il avait emprunté la ruelle de droite. Alors, les deux soldats, forts de ce renseignement s’élancèrent à la poursuite de leur chimère et disparurent dans la nuit.
Quand le son de leurs bottes cloutées sur l'asphalte ne lui parvinrent plus, Krys rouvrit prestement les yeux et, le cœur toujours battant, descendit de la fenêtre d’où il avait entendu toute la scène. S'approchant lentement de Pat, il s'immobilisa face à lui et le dévisagea, ses yeux noirs formant une question muette. Les deux adolescents se lorgnèrent quelques instant en silence avant que l’orphelin ne se décide à parler.
- Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? Pourquoi est ce que tu m'as aidé alors qu'il a une heure à peine on était sur le point de s’entre-tuer ?
Pat lui sourit de son sourire goguenard qui l'avait toujours énervé et plongea ses yeux dans ceux de Krys.
- Toi et moi on est pareil. lui répondit-il simplement. C’est seulement tout à l’heure que je l’ai compris. Il y a quelques années, j'ai perdu ma petite sœur, emportée par la maladie. Elle n’avait même pas trois ans. Aujourd’hui son mal me ronge petit à petit, me dévorant à petit feu, tout comme toi. dit-il en lui montrant une tâche brunâtre qui lui couvrait le dos. On est tous les deux condamnés à crever comme des chiens. Mais toi au moins, tu as encore une raison de vivre, Krys. La mienne s'est envolée avec ma sœur. Désormais, j’attends simplement le moment où je pourrai la rejoindre, priant pour que ce jour arrive rapidement. Alors toi, pour le peu de temps qu'il te reste à vivre, continue de protéger ton frère, puisque toi, tu peux encore le faire. Maintenant, va, va et vis...pour lui.