Doute, exclusion et loyauté
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Doute, exclusion et loyauté
Après ces informations sur mon fonctionnement de HPI et éventuellement d’autisme, je poursuis les rendez-vous avec la psychothérapeute, afin de mieux comprendre mon fonctionnement et aussi comment les autres fonctionnent. J’ai un profil cognitif différent de 98% de la population, alors forcément quand vous apprenez ceci à 40 ans, ça explique beaucoup de choses, mais pas suffisamment.
Sur le moment j’ai eu un grand soulagement, ça y est j’avais des réponses à mes questionnements. Mais quelque chose persistait au fond de moi, il me manquait des pièces. Ma sérénité n’aura duré que 4 mois, avant qu’à nouveau je sois envahie de questions. J’avais laissé cette histoire de possible TSA (Trouble du Spectre Autistique) derrière moi, en me disant c’est bon, tu as déjà eu un diagnostic, des réponses, passe à autre chose. Mais non, le doute chez moi, n’est pas permis. Vivre dans l’incertitude est impossible, ça m’angoisse.
J’en reparle avec ma psychothérapeute et finalement, je décide de contacter le CRA (Centre Ressource Autisme) de ma région (il en existe 1 dans chaque région). A cette époque j’habite la plus grande ville de la région et le centre s’y trouve. En avril 2018, sans vraiment grand espoir, je dépose mon dossier. Je ne m’attends pas à une réponse rapide, vu les délais extrêmement longs pour les adultes (cf. article précédent). 1 mois plus tard, le secrétariat me contacte, me pose des questions et m’informe que je peux passer un pré-diagnostic. C’est un entretien avec une psychologue de l’équipe pluridisciplinaire et soit elle estime qu’il n’y a pas de TSA possible et ça s’arrête là, pour le CRA. Libre à moi, si je ne suis pas convaincue d’aller voir dans le privé. Soit, elle perçoit quelque chose et là je peux passer les tests officiels au CRA. Rendez-vous pris fin juin 2018. L’entretien dure environ 2 heures et je serais informée d’ici 1 mois de la suite. Pour l’instant, je suis agréablement surprise de la prise en charge rapide, même si pour le moment, ça reste “superficiel”. 3 semaines plus tard, la psychologue m’appelle et m’informe que mon profil est atypique et que je vais pouvoir passer les tests. Que l’on me contactera en septembre après les vacances.
Mi-septembre, la secrétaire m’appelle pour fixer 4 entretiens. Le 1er se fera avec ma mère, mon père et/ou les deux. Ce n’est pas obligatoire, mais eux se souviennent sûrement de choses quand j’étais petite. Je n’en avais pas encore parlé à mon père. Le 2e se fera avec une psychologue et pourra, si je le souhaite, être filmé. Le 3e avec un psychiatre, c’est d’ailleurs lui qui établit le diagnostic final. Et enfin le dernier avec toute l’équipe qui m’a reçu, pour les résultats. La secrétaire me propose 1 date en octobre, 2 en novembre et la dernière en décembre. Je lui demande “de cette année, 2018 ?” Oui oui, avant la fin de cette année. Je vous avouerai que je n’y croyais pas. J’étais parti pour 2-3 ans de délai et finalement en quelques mois, ça sera fait.
Ma mère passera 2h30 le matin avec la psychologue et 1h30 l’après-midi. Je n’y assisterai pas, c’est le protocole.
Début novembre, au travail, mes relations avec certaines collègues et une en particulier se dégradent. Je ne comprends pas ce qui se passe. Qu’ai-je fait de mal ? Est-ce que je l’ai blessée ? D’autres collègues s’accordent à me dire que je n'ai rien à me reprocher, mais il n’empêche que je me sens exclue. Déjà que ça faisait un moment que je me posais des questions sur mon avenir professionnel, mais là je suis encore plus perdue. Cette mise à l’écart, me fait beaucoup de mal. J'apprendrai des mois plus tard que cette collègue m’a attribué des intentions, qui ne m’ont jamais traversé l’esprit. J’avais échangé quelques semaines auparavant avec elle sur le travail. Je suis foncièrement honnête et loyal, quand je dis quelque chose, il n’y a pas de sous-entendu.
Malheureusement, elle, en a vu.
crédit photo : Image par Gerd Altmann de Pixabay