Le Dragon en Costard Gris
Le Dragon en Costard Gris

La photo a été prise près de Monplaisir Lumière à Lyon, puis réinventée selon mon inspiration.
Le Dragon en Costard Gris.
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aujourd'hui,
c’est le jour où l'Orient allume une bougie de plus,
orthodoxe et poussiéreuse, saint Georges,
le géomètre de la bravoure.
ici, l'odeur du thé froid est ma seule liturgie,
avec le bruit d'un corbeau qui râpe l’aube.
mon dragon n’a ni souffre ni queue barbelée.
il est bien plus doué.
il ronronne juste sous le sternum,
entre deux pulsations.
un maître de conférences sur l'art de
l'autodestruction souriante.
il crache le doute,
ce brouillard tenace sur les vitres de l'âme,
le cynisme confortable qui me chuchote :
« rentre. tu as assez essayé. »
ses yeux, deux flaques tièdes de
« à quoi bon » et de « pas capable ».
l’armure que je revêts n'est pas d'or,
mais l'authenticité nue,
celle qui tremble,
qui sue,
qui n'a pas peur de la laideur provisoire du combat.
la lance n'est pas de fer,
elle est d’une patience rogersienne,
d’une acceptation non négociée.
le cheval blanc s'appelle regard d'une Lumière pure.
il s'élance, parce qu'il sait,
dans sa croupe tendue,
que je suis le seul, je suis le lieu.
l'empathie est le seul éperon qui
ne blesse pas le flanc du progrès.
la victoire n'est pas d'abattre la bête,
c'est de monter, malgré la lassitude qui colle à la peau.
c'est de comprendre que le monstre est
une vieille version de soi-même,
un cri de détresse que l'on n'a pas encore traduit en lumière.
je me bats pour l'acte d'être.
pour le simple et déchirant fait d'exister sans excuse.
et je sais, Père, si Ta Présence ne s’était pas tenue,
colonne de chaleur dans ma plus inconsolable tristesse,
mon cœur aurait déménagé.
mon âme, fatiguée de chercher une porte,
se serait simplement fondue dans l'enfer.
un enfer sec, sans flammes, fait d’asphalte froid et de vacuité.
mais j'ai tenu.
grâce à Toi,
l'épaule du chevalier s'est appuyée contre la mienne.
le dragon s'est juste baissé,
fatigué de son propre vide.
la victoire n'est qu'un murmure :
la tâche recommence demain, avec la même lance,
affûtée par le regard.
j'ai tenu.
c'est tout.
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— dato
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