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Épisode 13 : Digne d'elle

Épisode 13 : Digne d'elle

Pubblicato 11 lug 2024 Aggiornato 3 ott 2025 New Romance
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Épisode 13 : Digne d'elle

POV Logan


Garé sur le parking devant le lycée, je prenais quelques minutes pour me préparer à ce qui pourrait bien être le rôle de ma vie. Je devais être suffisamment convaincant pour que Lili soit en sécurité. Pour que Morgan ne trouve aucune raison de la faire souffrir.


Je fermai les yeux, la tête en arrière contre le siège de ma voiture, respirant profondément. Je repensais à ces dernières 24 heures et j’étais complètement perdu. Confus. Incapable de chasser ces images cauchemardesques de mon esprit. Cette vision de Lili dénudée me hantait. Son air hagard pareil à celui d'une poupée brisée, ivre ou sous l’emprise de drogues. Son regard noyé de larmes. Ses joues enflammées par la fièvre portant les traces d’un maquillage ruiné. Ses gestes lents et incertains. Que lui était-il arrivé ?


Le reste de la journée était complètement flou, comme un mauvais rêve dont il est impossible de se réveiller. Secoué par les menaces de Morgan et l’horreur de la situation, j’effectuais mes tâches tel un automate, vide et perdu. Je me souvenais être entré dans les vestiaires bruyants sous les railleries de mes coéquipiers qui me félicitaient pour ma pseudo-relation avec la cheffe des pom-pom girls ; l’eau de la douche qui agressait ma peau déjà rouge et sensible et qui, pourtant, ne semblait pas assez chaude pour éliminer toutes ces conneries ; le monologue du coach sur mes prouesses et les retours positifs des recruteurs. Après ça, j’étais rentré chez moi et m’étais enfermé dans ma chambre, ruminant et faisant les cent pas tout en essayant de joindre Ryan. Ce n’était que vers minuit, après un énième renvoi sur sa messagerie, que j’avais enfin décidé de sortir. Je devais le voir. Je devais lui parler. Et je savais exactement où il était.


Sans trop réfléchir, jétais allé chez Ethan. On devait s’y retrouver pour une soirée tranquille avec quelques filles, mais il n’y avait personne. La rue était étrangement silencieuse, sans même une voiture mal garée sur le trottoir. En parcourant le chat de l’équipe, j’avais découvert qu’ils s’étaient finalement donné rendez-vous au Dean’s, le bar officiel des Faucons depuis plus de quatre décennies. Le proprio, ancien receveur des Faucons dans les années 80, l’avait transformé en véritable QG pour les joueurs. C’était le seul endroit où nous pouvions boire de l’alcool sans être emmerdés par notre âge, à condition tout de même d’avoir plus de 16 ans. Je n’y avais pas remis les pieds depuis la rentrée. Depuis que j’avais posé les yeux sur Lili.


Pour une raison qui m’échappait, j’avais décidé de faire un détour par chez Lili. Je savais que je ne devais pas m'approcher d’elle, la laisser tranquille, mais j’avais ce besoin insupportable de l’apercevoir. Même quelques secondes.


Quelle surprise de découvrir la voiture de mon meilleur ami dans son allée !


Mon premier instinct avait été de descendre de ma Ford pour cogner à la porte et exiger une explication, mais au lieu de ça, j’étais resté là, le regard dans le vide, à frapper le volant, évacuant ma colère en hurlant comme un fou.

Je me sentais pitoyable. Cet enfoiré m’avait demandé de tenir à l’écart, seulement pour pouvoir se rapprocher d’elle. Je lui avais fait confiance et il m’avait trahi comme un lâche. Je bouillais de rage, prêt à lui mettre mon poing dans la gueule, à lui cracher ses quatre vérités et à le sortir de chez elle la tête la première. Mais agir de la sorte ne m’aurait jamais aidé à conquérir Lili. Je devais m’accrocher à ce baiser incroyable. Lui rappeler cette alchimie qu’il y avait entre nous pour lui faire réaliser que j’étais celui qu’elle désirait vraiment. Toutefois, ce n’était pas encore le bon moment. Avant de tenter quoi que ce soit, je devais la mériter. Je devais devenir digne d’elle.


Les heures avaient filé et un plan s’était formé dans mon esprit. Assis dans ma voiture, entouré par la pénombre et le froid, j’avais réfléchi toute la nuit à une solution pour le problème Morgan. Il était crucial que je fasse disparaître les vidéos et photos, et je savais que piquer le smartphone de Morgan n’était pas une possibilité. Elle était beaucoup trop futée pour ça. Non, j’avais besoin d’un expert. Il était temps pour moi de m’intéresser aux affaires familiales, quelles qu’en fussent les conséquences. Mon père était un passionné de technologies – seul point commun entre nous – et avait fait fortune dans la sécurité informatique. Nul doute que dans son équipe, je pourrais dénicher quelqu’un pour m’aider. Et si cela signifiait renoncer à Lili, alors je n’hésiterais pas. Cela me briserait, mais je pourrais me consoler de la voir épanouie. Même si c’était dans les bras de ce traître de Ryan !


À 8 heures du matin dimanche, ma décision était prise. J'étais résolu à me plier aux exigences de mon père : accepter le mariage arrangé et le poste chez Cohnrad Industries. J’étais prêt à tout sacrifier pour Lili.


Toc toc toc.


Je rouvris les yeux et découvris Morgan postée juste devant ma porte, se recoiffant dans le reflet de la vitre. Je pris une profonde inspiration, vidant mon esprit et revêtant mon masque d'impassibilité, puis sortis.


―Bonjour, mon chéri. J’espère que tu n’as pas oublié notre petite discussion de samedi… me susurra Morgan en s’accrochant à moi.


Elle me sourit, mais avec l’expression la plus venimeuse que je lui connaissais. Et à cet instant précis, j’ai su. J’ai su que j’avais fait le bon choix.


Je hochai la tête, mais n’ajoutai rien. J’attrapai mon sac resté sur le fauteuil arrière de ma voiture, laissai Morgan s’enrouler autour de mon bras puis me dirigeai vers le lycée.


Que le spectacle commence…


POV Lili


Le lundi matin arriva trop rapidement. La veille, je m’étais abandonné à un repos salvateur sous le regard protecteur d’Anny, voyageant de mon lit douillet au sofa du salon, perdue entre quelques moments de lucidité et des cauchemars. Et malgré l’épuisement et ce mal de cœur, une paix étrange m’habitait. Soulagée d’un poids que je portais docilement depuis la mort de ma mère.


M’ouvrir et parler à Ryan de tout ce qui s’était passé en Californie m’avait libérée. J’étais encore fragile et je savais pertinemment qu’il me faudrait beaucoup de temps pour retrouver ma confiance et laisser un garçon m’approcher plus que Logan ne l’avait fait. Mais j’avais le pressentiment que j’étais sur la voie de la guérison.


― Prête pour une nouvelle semaine de cours ?


Anny passa un bras autour de ma taille et, blotties l’une contre l’autre, nous franchissions les portes du lycée. Curieusement, je n’avais eu aucune nouvelle de Logan depuis notre baiser. Pas un message. Pas un appel. Mais était-ce vraiment si surprenant ? La façon dont j’étais partie, dont j’avais réagi, aurait fait fuir n’importe qui.


― Un penny pour tes pensées, me murmura Anny en resserrant son étreinte.

― Ça n’en vaut pas la peine, crois-moi… soufflai-je en rougissant.

― Logan ? me demanda ma meilleure amie avec un sourire triste.


Décidément, elle semblait me connaître par cœur et pouvait lire en moi comme personne ne l’avait fait avant.


― Logan… avouai-je honteuse.

― Ne t’inquiète pas pour lui. Il a déjà eu à faire à des tarées ! raya-t-elle. Quoique aucune d’elles n’était encore jamais partie en courant juste après l’avoir embrassé sauvagement. Et surtout pas après lui avoir explosé le nez.


En guise de réponse, je lui donnais un léger coup dans les côtes avant d’éclater de rire, mais plus pour ne pas trop penser à la catastrophe que j’avais été vendredi. Anny avait raison : après un tel fiasco, Logan devait sûrement me trouver complètement folle.


― Hey, les filles ! Bien dormi ?


Des bras musclés nous entourèrent par-derrière et une douce odeur de pin et de pluie m’enveloppa dans une chaleur réconfortante.


― Salut, Ryan ! Ça va… et toi ? Tes parents ne t’ont rien dit pour ce week-end ? lui demandai-je en levant timidement les yeux vers lui.


Je sortis de son étreinte pour me tourner vers lui.


― Oh, ma chère Lili… tu crois vraiment que c’est la première fois que je découche après une victoire ? se moqua Ryan. Tu es si mignonne…


Avec une tendresse infinie, il m’attrapa et me serra contre son torse solide, déposant ensuite un léger baiser sur mes cheveux. Le rire qui s’échappa de ses lèvres me fit frissonner de bonheur, sans pour autant susciter la moindre peur ou malaise. Au contraire, je me sentais en sécurité, protégée entre ses bras forts. À l’abri de tout danger.


― Alors, Lili ? Cette gueule de bois ?


Steve apparut devant nous, le regard attristé et confus. Notre proximité, à Ryan et moi, paraissait le tourmenter. Gênée, je m’éloignai de Ryan qui me prit aussitôt la main, entrelaçant nos doigts. Et cela n’échappa pas à Steve, ni à Anny.


― Ça va. Merci… Je n’aurais pas dû forcer sur les cocktails, mais c’est mon péché mignon…


Avec un soupir, Steve se contenta de froncer les sourcils et de secouer la tête, puis il s’en alla vers sa salle de classe, l’air déçu.


― Je vous laisse moi aussi, cria alors Anny s’enfonçant dans la foule. On se retrouve à la cafet’ à midi ?


Avant que je ne puisse lui répondre, elle avait disparu.


― Ne t'inquiète pas pour Steve. Il s'en remettra. Allons-y ! Prête pour le cours d’informatique ? me demanda Ryan sur un ton taquin.


Étais-je prête ? Peut-être pas, mais excitée certainement. J’allais passer les deux prochaines heures avec Logan pour travailler sur notre projet commun. Depuis hier soir, je répétais un petit discours pour lui expliquer mon comportement quelque peu sauvage de vendredi.


J’acquiesçais sans un mot et le suivis dans le couloir. Devant la porte, Ryan m’embrassa la joue et alla rejoindre Camilla, déjà plongé dans son propre monde. Il ne remarqua pas Logan assis au fond de la salle, à côté de Morgan. Il ne vit pas la douleur qui déformait mon visage. Et je ne pouvais pas lui en vouloir.


Ravalant mes larmes et ma frustration, j’entrai dans la classe et allai m’installer. J’aperçus Morgan se pencher vers Logan en gloussant comme une idiote, une main sur sa cuisse et l’autre sur son torse. Que j’étais naïve de croire que notre premier baiser avait la moindre importance. Je n’étais qu’une conquête de plus sur sa longue liste !


― Mlle Menphis, m’interpella M. Ferguson. À partir d’aujourd’hui, vous ferez équipe avec Lucas pour votre projet.

― Quoi ? bredouillai-je en sortant de ma torpeur.

― Ne discutez pas et installez-vous, le cours va commencer, me coupa le professeur visiblement énervé.


Je laissai tomber mon sac sur la table et tirai ma chaise violemment. Dans le reflet de l’écran, je surpris Logan m’observer avec ce sourire insupportable, tandis que Morgan lui susurrait je ne savais quoi à l’oreille. Ces mêmes lèvres que j’avais embrassées avec telle urgence. Un tel besoin. Quelle idiote !


― Je peux ? demanda une voix presque inaudible.


En me retournant, je me trouvai nez à nez avec un garçon de taille moyenne, les cheveux gras pris dans une queue de cheval basse, un regard fatigué et fuyant. Lucas était, après Logan et moi, l’un des meilleurs en informatique. Un véritable geek qui ne faisait que confirmer le triste stéréotype.


― Oui, bien sûr, l’invitai-je. Je suis désolée pour ce changement. J’ignore pourquoi nous avons dû intervertir nos binômes au beau milieu du projet…

― Oh, ça ? C’est mon-monsieur Logan je-suis-le-plus-fort qui-qui a demandé à M. Ferguson ce-ce matin. Il vou-voulait travailler avec Morgan, bégaya-t-il en se tortillant les doigts. Mais je-je dois t’a-avouer que ça m’arrange. Cette fi-fille est un mon-monstre. Autoritaire, mé-méchante et stupide.


Lucas me relatait la scène provoquée par Logan avant que je n’arrive, mais je l’entendais à peine, dévastée d’apprendre qu’il avait choisi de m’abandonner pour cette garce au milieu de notre projet, après avoir tant insisté. Après s’être montré si possessif et manipulateur. Tout ceci n’était qu’un jeu pour lui. Et j’étais la grande perdante.


Pendant une fraction de seconde, j’espérai trouver un peu de réconfort auprès de Ryan. Mais il était si absorbé par Camilla que je ne serais pas surprise qu’il n’ait même pas remarqué ce qui venait de se passer.


Je fermai les yeux et pris une profonde inspiration. Mes poings étaient si serrés que mes ongles creusaient des croissants dans mes paumes. La douleur m’ancra dans l’instant présent. Je réprimai mes sentiments, les enfermant au plus profond de moi, puis me concentrai sur la voix de M. Ferguson qui débutait le cours.


Ces deux heures parurent une éternité, rythmée par les gloussements agaçants et les gémissements indécents de Morgan qui me vrillaient les nerfs. C’était insupportable et je n’avais qu’une hâte : quitter cette salle pour me débarrasser de ces deux idiots au plus vite.


Lorsque la sonnerie retentit, je fus soulagée. Cela signifiait que je pourrais trouver refuge quelques heures à la bibliothèque. Profiter de cette atmosphère réconfortante pour réfléchir à la suite. Mais avant, il me restait à discuter avec Lucas de la répartition du travail. Nous n’avions plus que deux semaines pour terminer l’application demandée par M. Ferguson et il y avait encore tant à faire. Lucas avait pris du retard à cause de Morgan et, comme je refusais de développer l’idée que Logan et moi avions eue, j’avais dû me rabattre sur la sienne. Rien de très original, une version tout juste améliorée du jeu Snake disponible sur les vieux téléphones pixélisés et monochromes. Une application qui ne suffirait peut-être pas à briller sur mon CV pour décrocher le stage de mes rêves, mais assez pour obtenir une note convenable. Et c’était tout ce sur quoi je pouvais me concentrer à cet instant.


Dans les couloirs, alors que je me précipitais vers la bibliothèque, j’eus le malheur de croiser le regard de Logan. Il était adossé aux casiers, toujours aussi beau et arrogant malgré l’ombre d’un coquard autour de son œil droit. La preuve que je savais me défendre. Que je n’étais pas qu’une victime fragile. Il m’observait calmement, écoutant d’une oreille Morgan qui était collée à lui, visiblement aux anges.


Malgré la colère qui grondait en moi, je parvins à esquisser un sourire. Un sourire assez tranchant pour que je sente Logan hésiter et me dévisager avec étonnement. Je n’étais pas spéciale pour lui. Je n’étais rien. Mais je ne le laisserai pas me détruire. Plus jamais.


Texte de L.S.Martins (60 minutes chrono, sans relecture).

Image par Darwin Laganzon de Pixabay


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