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Chapitre 5.3 Confrontation

Chapitre 5.3 Confrontation

Pubblicato 22 giu 2025 Aggiornato 22 giu 2025 New Romance
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Chapitre 5.3 Confrontation


Ronan prépara ensuite de la même manière chacune des situations échafaudées et la mémoire de l’ordinateur regorgea bientôt de plus de refus qu’il n’en faudrait à une personne pour déprimer irrémédiablement.


— Dis, chérie, tu n’as pas envie de faire la sieste avec moi ?

— Non.

— J’ai dit à mes parents que nous allions dîner chez eux dimanche, es-tu d’accord ?

— Non.

— Tu devrais te laisser pousser les cheveux, cela te va mieux.

— Non.

— Tu ne vois pas d’inconvénient à ce que j’invite les dix autres joueurs de l’équipe ?

— Si.

— Tu devrais goûter les tripes, elles sont excellentes !

— Non.

— Tu as tort, tu sais.

— Non.

Apprendre à recevoir un non sans s’offusquer, c’est pouvoir dire non à son tour sans risquer de vexer.

— Tu viens avec moi faire les courses ?

— Non.

— Tu veux que je t’offre le kit du joyeux bricoleur pour ton anniversaire ?

— Non.

Il y a comme cela des non qui font plaisir à dire quand ils sont acceptés.

— Tu veux faire une partie de Scrabble avec moi ce soir ?

— Oui.


Encore une erreur. Décidément, n’est pas programmeur qui veut. Pourtant, à la lecture de ce « oui », Ronan sentit que c’était un vrai « oui », pas un « oui, si tu veux ». Il en eut du plaisir pour celui à qui il était destiné.

En se rasseyant dans le vieux fauteuil pour s’imaginer à la place de son héros malgré lui, Ronan s'aperçut que l'on s'affairait dans la maison, et une odeur de pin des Landes vint sournoisement lui caresser les narines. Là, avachi au milieu de l'arène, les effluves boisés remontèrent jusqu'à son cerveau, mettant un peu plus à mal son centre nerveux de l'égocentrisme. Il se trouva bientôt dans la position un peu ridicule de celui que la bêtise a rendu égoïste, ou que l'égoïsme a rendu bête, à force d'avoir vu tout un chacun attelé à sa propre tâche autour de lui sans même s'imaginer qu'il pouvait oser prétendre à l'une d'entre elles.


Habituellement, cette odeur agissait sur lui comme la sonnette sur le chien de Pavlov ; ce dernier salivait et se dirigeait vers sa gamelle, lui se levait et se dirigeait vers son atelier. Il se trouvait toujours quelques bricolages à terminer pour paraître utile pendant une heure ou deux. Il avait besoin de s'agiter comme un employé inactif qui aurait craint son patron.

Aujourd'hui, le seul fait de prendre un outil en main lui aurait semblé ridicule. Il aurait eu l'air de calquer son emploi du temps sur celui de Mathilde, de la suivre comme un petit chien. Non, vraiment, il ne voulait pas lui mettre la puce à l'oreille. De rage, il se rabattit alors sur les mots croisés, froissant juste ce qu'il fallait le journal pour lui faire porter le chapeau sans que Mathilde ou Pierig puissent s'apercevoir de la tension qui l'habitait.


« On peut le monter seul, mais on ne peut le mettre en scène qu'à deux », en six lettres.

Il trouva immédiatement, mais n'alla pas au bout de sa pensée ; l' « autre » avait encore frappé et il avait visé le point faible du moment. La grille de mots croisés prit sèchement son envol pour finir sa course et sa carrière sur une pile de magazines « à recycler ». Le sourire du mannequin de couverture avait fini de briller, son heure était passée, il redevenait pâte à papier en puissance.


Toujours aussi excédé, pourtant sans rien montrer du bouillonnement qui l'habitait, Ronan reprit son clavier en main, déplaça ses personnages comme s'il s'agissait de soldats de plomb pour les mettre en présence l'un de l'autre au milieu du salon. Il inventa un aspirateur, un escabeau, deux ou trois produits à tout faire et des chiffons en pagaille qu'il alla fourrer dans les mains de Julie et il ralluma le feu sous sa soupe virtuelle.

Après quelques secondes d'adaptation, les deux cobayes se mirent à s'animer, tel le rat blanc et le rat noir que l'on déposerait au centre d'un labyrinthe et que l'on surveillerait de haut pour parier sur le chemin qu'ils emprunteraient.


Ronan ferma les yeux, compta jusqu'à trente et les ouvrit de nouveau.

Ce qu'il lut dans le petit texte qui s'inscrivait sous ses yeux ne lui plut pas. Julie et Valentin devant la grande baie du salon, la première aspergeant et frottant tour à tour la partie basse de la vitre pendant que Valentin, debout sur l'escabeau, s'occupait de la partie haute. Les traînées de liquide dégoulinant du haut étaient balayées en bas, dans une complicité qui frôlait l'humiliation pour Ronan.


« Ai-je créé Julie de la même taille que Mathilde ? » se demanda curieusement Ronan, soupçonnant même l'ordinateur, son ordinateur, de se moquer de lui. Il devait pourtant se rendre à l'évidence : Julie portait les mêmes habits que sa femme, elle lui avait servi de modèle dans la conception de son personnage. Valentin n'était pas resté insensible, lui.

Il examina furtivement sa femme, elle peinait effectivement à atteindre le haut de la fenêtre. Était-ce parce que Ronan la regardait ou était-ce comme cela chaque fois, mais elle semblait forcer sur ses muscles comme pour culpabiliser son mari. Le pire était que Ronan ne pouvait pas intervenir, il ne devait pas même s'apitoyer. Mathilde aurait pu en faire des tonnes, se parer de ses plus belles grimaces pour gagner quelques centimètres, il n'aurait pas pu dresser un cil.


De rage, il s'assit sur le sofa, jeta un œil sur l'ordinateur qui emmagasinait toujours ses oui et ses non, et alluma machinalement la console jeu de Pierig. Il crut percevoir un très léger bémol dans le geste répétitif de sa femme, comme si l’essuie-glace avait sauté un pignon ; de même, l’arrêt brutal de Pierig et son inquiétude non dissimulée ne lui avaient pas échappé.

« Pourquoi ai-je allumé ce truc ? » se demanda Ronan, en faisant mine de savoir parfaitement ce qu’il faisait. « C’est malin, maintenant si je l’éteins, ils vont se moquer de moi. »


Il n'avait jamais joué de cet instrument, mais finalement, et avec un rien de sournoiserie, il se dit qu’il tenait peut-être là un moyen de provoquer une brèche dans la belle complicité entre sa femme et son fils.

Le petit homme apparut sur l’écran, l'air confiant comme d'habitude, mais cet imbécile ne pouvait pas savoir qu’il y avait un néophyte aux commandes. Pierig, l'aspirateur en main, dirigea discrètement son sillage vers l'écran.


A la première embûche, le petit homme se fit défoncer le portrait, cependant il retourna au feu sans état d’âme alors que le programme affichait une vie de moins. Pendant ce temps, la fraction du tapis juste derrière Ronan était l’objet d’un nettoyage minutieux, aspirée à en décoller les poils de laine, comme pour dénicher de manière systématique et insistante la moindre poussière ou le dernier des acariens qui auraient pu trouver refuge par là.

Mathilde examina la diversion de son mari dans le reflet de la vitre qu'elle nettoyait et eut un soupir en voyant le désarroi de Ronan. Elle aspergea son image sur la vitre avant de la frotter comme pour le remuer dans sa tête puis lâcha à son fils : « Tu as fini ? », qui fut instantanément suivi par un « presque » de Pierig.


La console de jeu proposait maintenant un piège inextricable au joueur, Pierig le savait, il avait tout essayé en vain avant de trouver par hasard la solution. Il ne pouvait pourtant pas le dire à son père. Celui-ci bloquait désespérément au milieu du troisième monde et la princesse pouvait continuer à tricoter en l'attendant.

Tout en usant la laine, Pierig cherchait furieusement un moyen de sauver son père sans paraître tricher pour autant. Mathilde, qui avait compris son manège, le laissait faire, préférant le risque de perdre le tapis à celui de lui faire perdre la face.


— J’ai oublié de rappeler à mon copain qu’il vienne sortir Athos ! dit soudainement Pierig en proie à une nouvelle excitation et en se dirigeant vers le téléphone fixe de la maison.

Mathilde ne répondit rien, doutant de la justification de son fils, mais jugeant l’enjeu bien plus important.

Le copain décrocha à la première sonnerie, sembla-t-il. Pierig lui rappela qu’il devait passer dans la journée pour promener le chien et qu’il pouvait emprunter sa cartouche de jeu puisque lui était absent. Il s'ensuivit alors une longue et patiente description du point délicat et des opérations à accomplir, en laissant à son père le temps d’essayer les manœuvres simultanément.


Mathilde fut curieuse de savoir comment son fils s'était débrouillé pour réussir sa ruse. Depuis un deuxième combiné elle entendit : « Séance à 14 h, 16 h, 18 h 15 et 20 h 30. Nos tarifs sont les suivants… ».

Le petit homme franchit enfin les portes du quatrième monde… Pierig ajouta que cette partie du jeu lui avait pris plusieurs heures, afin de rassurer son père sur ses capacités. La console demanda à Ronan s’il voulait souffler un peu et enregistrer son score pour revenir plus tard. « Volontiers », répondit Ronan d’une seule touche, assez satisfait de ne pas avoir eu l’air trop cornichon.


Pierig avait à peine mit fin à la conversation qu’un bruit de scooter se faisait entendre et que le copain sonnait à la porte. Tout le monde trouva un peu suspecte la vélocité du motocycliste mais personne ne pût exprimer la moindre surprise, sous peine de paradoxe spatial. Ronan ouvrit la porte d’un pas décidé, remercia le nouveau venu pour le service qu’il leur rendait, en l’absence de Pierig et de sa mère, qui étaient d’ailleurs toujours à côté.


Le copain resta perplexe, Pierig lui avait affirmé que son père serait seul, mais, dans le doute et aussi parce que les adultes ont toujours raison, il écouta attentivement les consignes pour Athos et se vit remettre en prime et avec un clin d’œil une cartouche de jeu. Il n’avait pas de console et il se demanda bien ce qu’il allait en faire. Cependant, aux encouragements chaleureux de Ronan « Bon courage et amuse-toi bien ! », il ne sut répondre qu’un « Merci m’sieur » un peu vaseux.


D’Athos ou du jeune garçon, il aurait été difficile de savoir lequel des deux était le plus pressé de sortir.


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