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Chapitre 21 Un nouveau souffle

Chapitre 21 Un nouveau souffle

Pubblicato 7 feb 2022 Aggiornato 12 feb 2022 Cultura
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Chapitre 21 Un nouveau souffle

En tournant la tête, Stéphanie remarque sa mère en pleurs seule dans son coin. Des jeunes étaient pailletés sur leurs habits. Elle s'excuse auprès de ses amies, mais quelque chose de grave avait du se passer. Stéphanie était assise sur un cube en bois au risque de se salir avec la poussière. Elle dissimule sa tête entre ses mains.
— Oh Pierre ! Un morceau de ma vie est parti avec toi. Tu étais humble et moi, j'ai été malhonnête avec Didier.
— Maman ?
Stéphanie découvre le visage attristé de sa mère. Valérie ignorait sa présence et espérait que ses paroles n'étaient pas entendues ou incomprises surtout.
— Que se passe-t-il ?
Mince ! Que dois-je lui dire ? C'est à la maison qu'on t'expliquera. Je n'ai pas la force pour te le dire !
— C'est papa ? C'est cela ?
— Mais non !
Les mots ne sortent pas de la bouche. Stéphanie a vu Pierre quelques minutes auparavant. Comment lui révéler le décès de Pierre sans la brusquer ni l'affecter ? Aucun lien affectif n'existait entre eux. Indisposée à lui dire, Stéphanie itère de nouveau avec la question. Cela ne la concernait  ni ne la touchait. Anéantie, Valérie fond en larmes. Stéphanie se loge dans les bras de sa mère incapable de parler. Une réaction de contrecoup. Valérie lui caresse les cheveux. Sa voix s'entrecoupe avec ses pleurs et finit par prononcer :
— Nous ne reverrons plus Pierre.
— Quoi ? Il est mort ?
Stéphanie comprend vite, Valérie ne le nie pas et confirme. La jeune fille est un peu atterrée. Il n' y a pas si longtemps, il était encore là parmi eux.
— Je suis désolée, maman.
Stéphanie réalise et camoufle sa peine. Elle balaye du revers de sa main ses larmes. Pourquoi pleurer pour quelqu'un qu'elle ne connaissait pas ?
— Comment Matthieu va le prendre ?
— Je redoute ma chérie justement sa réaction.
— Maman, on mangerait bien une seconde crêpe, en attendant papa . Que fait-il ?
Valérie acquiesce sans réponse et elles s'attablent de nouveau. Stéphanie cherche à distraire sa mère. Valérie essuie le visage et relève la tête . Des personnes l'observent, intriguées par ses sanglots un jour de fête. Des personnes chuchotent à propos de la mort d'un homme. Valérie se penche et mange son dessert.
— Ne t'occupe pas de ce qu'il y a autour de toi.
— J'ai l'impression d'être au centre d'une arène ou une bête sauvage à épier. C'est très désagréable.
— Fais abstraction. Hum, comme c'est bon.
Matthieu se déplace jusqu'à sa mère comme un pantin désarticulé. Son teint blafard, perturbé et perdu, il s'assit face à sa mère.
Il bredouille :
— J'ai vu papa... enfin, tu me comprends...
La gorge le noue. Il baisse les yeux et il tremble. Valérie vient à côté de lui, elle lui tient la main.
— Stéphanie le sait.
Valérie effleure du bout de ses doigts sa chevelure. Elle voudrait lui témoigner sa compassion. Prise par son chagrin, elle ne souhaiterait pas le perdre encore. Cette épreuve pouvait les rapprocher, c'était du moins, son espoir.
— Maman, je t'en prie, nous ne sommes pas seuls.
Valérie se retire et se met en retrait. Enfin, Matthieu lui parle. La nouvelle produit l'effet d'une catapulte, elle se lance dans les airs et la chute fracasse. L'harmonica entraîne dans une danse joyeuse. Didier chemine vers eux et leur demande de rentrer. Au retour, Matthieu marche auprès de sa mère minée par son comportement. Lui, si emporté, tout s'aplanit d'un seul coup. Sa mère ne réclame que de l'entraide. Didier a encouragé Matthieu dans ce sens de franchir le pas vers elle. Amer et aigri, sa pudeur l'empêche d'avoir un geste tendre envers elle et garde un ressentiment. Chacun est dans le recueillement. Ils passent devant la gériatrie en face de la cidrerie. Des petits vieux se reposaient à l'ombre et devant eux, une plate-bande fleurie enivre et embaume les insectes d'un nectar succulent de pollen. Ils évitent un rond-point et contourne par les venelles. Matthieu peut enfin piquer son sprint. Un faisceau de rayons de soleil inonde le visage de Valérie et met en lumière ses larmes qui ruissellent. Sa chevelure cuivrée resplendissait. À l'extrémité de la rue, un homme vêtu d'un habit étriqué et aux pieds des babouches se tient près d'un arbuste rabougri. La bouteille de vin, il chantonne et il lance des paroles invectives avec sa bouche pâteuse. Il était incompréhensible. Il échappe à une glissade en titubant sur le trottoir. C'était un ancien agent immobilier. Sa fiancée lui a posé un lapin pour apprendre finalement qu'elle le trompait depuis quelques mois. Il vivait aux crochets de sa mère étant devenu un chômeur. Il proférait son nom, tout le quartier l'entendait.
Didier ordonne:
— C'est quoi ce drôle de zigue ! prenons l'autre raccourci.
Ils se dérobent et détalent jusqu'à la maison. Une fois de retour, Didier se plaint, car il souffre à cause de sa colonne vertébrale. Il s'affale sur le sofa. Il n'avait pas randonné des kilomètres, mais il fallut aider à soulever le corps de Pierre. Valérie lui servit un remontant bien frais et il insiste pour un massage pour son dos.
— On fait ça tout à l'heure. Là, je n'ai pas le courage de bouger.
Les enfants sont dans leurs chambres respectives. 
La peur de l'inconnu.
Elle s'assombrit.
Valérie s'assit auprès de lui. Didier l'attire vers lui pour qu'elle pose sa tête sur son torse. Puis, elle relève la tête et l'embrasse fougueusement. Elle le chevauche.
— Cela serait immoral de faire ici.
— Désolée...c'est inapproprié aussi.
— Non, je n'ai pas dit ça. C'est la base d'un couple. Le seul bémol, c'est le lieu et les enfants au-dessus. Tu imagines s'ils nous voient dans nos ébats. Je sais ce que tu endures ma chérie. Je te soutiens, tu le sais.
— Nous ne sommes pas à l'époque glaciaire, les hommes préhistoriques, tu crois qu'ils avaient d'intimité pour s'accoupler ?
— Surtout avec plusieurs candidats...
— Peu civiliser aussi. Pas comme nous.
Didier la convoite. Il caresse ses jambes nues et passe sa main masculine sous la robe.
— Viens dans la chambre, j'ai autant envie que toi mon chéri.
Valérie guide Didier. Une fois dans l'intimité, il embrasse sur la nuque ; sa main au niveau du cou ; elle pose sa main sur la sienne. Puis, leurs bouches n’étaient pas loin l’une de l’autre. Elle ferme les yeux. Il déboutonne sa chemise.
—Détends-toi mon amour. Je me languis de toi. Tu m'as manqué Valérie.
Didier s’assit sur la chaise et il la déshabille du haut et du bas. Il jette les vêtements. Elle garde encore sa culotte noire en dentelle. Debout, elle replie une de ses jambes sur le genou de Didier et s’accole à lui. Il parcourt tous les moindres recoins ; les contours de sa peau par des baisers et des caresses sensuelles avec ses mains masculines. Valérie ferme les yeux, elle sourit par chaque instant de plaisir partagé. Leurs corps bouillonnent de chaleur et ils augmentent leurs libidos. Didier écrase sur les lèvres sur celle de Valérie et d’une main lui glisse sa culotte. Valérie enlève sa jambe et Didier se relève pour se dénuder. Ils vont jusqu’au lit, Valérie se couche et Didier se met au-dessus d’elle à califourchon. Leurs respirations se répandent dans toute la chambre. Le feu de la passion se consume.
Matthieu jouait à la PlayStation et Stéphanie écoutait la musique. Cela couvrait leurs plaintes orgasmiques. Fatigués par leurs séances, ils dégoulinent de sueur. Valérie s'empare de son peignoir pour se doucher. Les vingt-cinq degrés à l'extérieur les chauffaient.
— Attends ! Il t'a parlé un peu, Matthieu.
— Il est toujours dans sa carapace, mais il ne m'a pas incendiée cette fois-ci. c'est un progrès.
—Il faut qu'il retrouve l'équilibre dans sa tête.
— Oui, je vais me doucher chéri.
— Si tu veux, on pourrait le voir ensemble.
— Oui, on peut.
Didier possédait la qualité de la patience davantage que Valérie. Il était plus compétent pour apaiser les conflits. Elle était un peu gauche dans sa manière d'être.
Lorsqu'elle se change, Didier tartine une tranche de pain de gelée. Valérie le surprend par derrière lui et embrasse le lobe de ses oreilles.
— Je ne savais pas qu'après l'amour, tu étais affamé !
— C'est surtout faim de toi ! Es-tu prête pour que nous parlions avec Matthieu.
Valérie ânonne. Matthieu se sert un verre de jus d'orange. Didier devance.
— Matthieu, il faut qu'on te parle.
— De quoi ?
— De Pierre.
Rien que citer son nom, Matthieu adopte une attitude de repli. Il refuse d'entendre. Une émotion lui survint, il détourne la tête.
— Je n'ai rien à dire sur le sujet.
Didier fait signe à Valérie d'agir.
—Je suis désolée.
— Et moi donc, maman.
Matthieu étouffe ses sanglots. Valérie pose sa tête contre son dos et l'enlace.
— Je t'aime mon fils. Didier n'est pas ton père biologique, mais n'oublie pas qu'il t'a accepté et cela restera.
— Je sais tout ça, mais j'aurais préféré l'apprendre de ta bouche. Pourquoi ne l'as-tu pas...
—C'est compliqué à aborder le sujet sans brutalité avec parcimonie...Je suis gourde, je n'arrive pas à briser la glace entre nous.
Valérie se bloque de nouveau, son passé la paralysait. Elle s'excuse encore une fois. Son antécédent la marquait de ses déboires familiaux. La mort de Pierre ouvrira les portes vers Matthieu à condition que le secret porté dans les tréfonds n'émerge pas.
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