Chapitre 5
Su Panodyssey puoi leggere fino a 10 pubblicazioni al mese senza effettuare il login. Divertiti 9 articles da scoprire questo mese.
Per avere accesso illimitato ai contenuti, accedi o crea un account cliccando qui sotto: è gratis!
Accedi
Chapitre 5
On entre dans une autre maison, nos vêtements sont trempés et je commence à avoir froid. Akseli continue de chercher avec entrain d’autres morceaux de papier.
— Qui te dit qu’il y en a d’autres ? demandé-je
— Un poème de quatres lignes ? Ça n'a même pas la technique d’un haïku donc forcément y en a d’autres !
Je décide de le laisser à son activité, je sors de la maison et m’assois sur le petit escalier en pierre à la sortie de celle-ci. Contrairement à lui, la situation m’inquiète. Ce matin j’ai pu en revenir, pourquoi ce n’est pas le cas maintenant ?
“Rebecca”
Je sursaute en entendant mon prénom, je regarde autour de moi mais il n’y a toujours rien. Foutue brume ! Mon coeur rate un battement quand Akseli crie de joie en m’informant qu’il a trouvé une autre partie. Je fais mine d’être aussi enthousiaste en lui demandant de quoi ça parle cette fois.
Des sourires peints, des yeux sans éclat,
captifs des fils, ils revivent chaque pas.
Sous la lune froide, leurs gestes s'effritent,
spectres de bois dans une valse maudite.
— Quelle gaieté, soufflé-je.
— Et si y avait une partie dans chaque maison ? suppose t-il
— Akseli… Il reste pas mal de maisons…
— Raison de plus pour toutes les faire ! Allez hop !
Il me prend par le bras et me relève avant qu’on aille dans une autre maison. Je ne prends même pas la peine de rentrer et m’assois sur le muret.
Tourne, tourne les marionnettes,
Fils de soie et silhouettes.
Chut, chut, les enfants,
Le marionnettiste est méchant.
J’arque un sourcil en entendant le début de la comptine. Quelqu’un nous fait une blague c’est pas possible…
— T’as entendu ? demandé-je
— Toujours pas, dit-il en sortant, rien dans celle-ci !
Je le regarde s’éloigner en direction d’une autre maison, je déclare forfait en restant à ma place. Mes vêtements sont trempés, foutu pour foutu, autant continuer. Je soupire en me levant avant d’aller rejoindre Akseli.
“Rebecca !”
Je me tourne rapidement en dirigeant ma lampe torche partout. Je crois apercevoir la silhouette d’un enfant courir en rigolant. Je décide de le suivre en faisant attention où je mets les pieds. Le rire se tait, la silhouette a disparu. Je me retrouve face aux escaliers menant à la clairière. Je lui tourne le dos en me demandant où se trouve mon ami.
— Akseli ! crié-je.
Aucune réponse.
— Mais c’est pas vrai ! pesté-je
Je continue de l’appeler, je finis enfin par avoir une réponse et je me dirige vers la maison où il se trouve, il a de nouveau un papier dans ses mains et le secoue fièrement devant moi.
— Je t’écoute, dis-je rassurée de l’avoir retrouvé.
Les doigts osseux tirent, détachent et resserrent,
esprits enchaînés, brisés par la terreur.
Chaque mouvement, un écho de douleur,
souvenirs volés dans un cauchemar sans heure.
— Plus ça va, plus c’est joyeux, ironisé-je.
— Problème… Les autres maisons n’avaient rien. Et si tu regardes sur ce papier, c’est indiqué trois sur quatre. Ça signifie qu’il en reste une !
— Sauf qu’apparemment, tu les as toutes faites…
— Pas faux, mais on doit la trouver, elle se trouve bien quelque part ! s’enthousiasme t-il.
Je lève les yeux au ciel. Je regrette de l’avoir emmené ici, surtout la nuit. Mon lit me manque soudainement et avoir des vêtements secs aussi. On sort de la maison en réfléchissant où peut se trouver la dernière page. On avance dans la rue avant qu’une idée me vienne en tête.
— T’as déjà vu une ville sans église ? questionné-je.
— Maintenant que tu le dis…
— Une ville sans cet édifice, ça me paraît vraiment bizarre…
— Alors cherchons la ! propose t-il.
On se met d’accord avant de se demander par où aller. On se retrouve à une intersection. D’un côté on a les escaliers menant à la clairière et de l’autre, on y est pas encore allé. Par déduction, on prend le chemin qu’on a pas encore emprunté. On s’étonne que la brume s’atténue à l’approche d’un bâtiment. On se regarde avant de voir l’édifice. Seul le clocher est encore debout. Le reste ? Détruit.
— Presque plus de brume devant un bâtiment religieux ? dit Akseli surpris.
— Beldem n’a pas fini de nous surprendre…
On s’avance vers l’église, on contourne le mur du clocher et on doit se frayer un chemin parmi les débris de pierres et de charpentes.
— Vas trouver un papier dans ce bordel, soufflé-je.
Akseli ne perd pas de temps en commençant à s’immiscer parmi les ruines en pointant sa lampe torche un peu partout. Je m’assois sur un petit pan de pierre en l’observant.
“Rebecca !”
Je ferme les yeux en me pinçant la lèvre. Ce n’est que mon imagination, je suis fatiguée, ce n’est donc pas réel. Je me masse la nuque, mes muscles commencent à se contracter à cause du froid. Si je ne tombe pas malade, c’est un miracle ! J’entends Akseli pester de ne pas le trouver.
—Il y a un endroit qu’on a pas vérifié, dis-je.
— Lequel ?
— La clairière.
— Oh pas bête ! répond t-il enjoué, on y va !
Je me lève difficilement, mon corps devient de moins en moins coopératif. On rebrousse chemin avant de monter les escaliers pour aller à la clairière. Je suis parcourue d’un frisson, mon intuition me dit qu’on ne devrait pas être ici. Akseli s’avance en regardant partout, je reste sur mes gardes jusqu’à ce qu’il m’annonce qu’il l’a trouvé.
— Enfin… soufflé-je.
Il revient vers moi et lit ce qu’il y a de marqué.
Dans ce théâtre de l'éternelle nuit,
les rires étouffés se mêlent aux cris.
Le marionnettiste, maître des âmes damnées,
orchestre les ombres, éternelle sinistrée.
Quand il termine la lecture, on entend le rire des enfants. Je tiens le bras d’Akseli tout en regardant autour de nous. Cette fois-ci, son enthousiasme disparaît. On finit par sursauter en voyant les silhouettes se dessiner devant nous. Les enfants se tiennent de chaque côté de la clairière. Mon rythme cardiaque ne cesse de s’accélérer et mon cœur rate un battement en voyant apparaître un homme au centre. Akseli et moi nous avons un mouvement de recul et tous les signaux d’alerte se mettent à sonner dans ma tête.
— Cours, me dit Akseli.
Il me prend la main avant qu’on se mette à courir. On descend les escaliers en trombe, on part en direction du pont sans nous retourner alors que le rire des enfants ne cesse de se rapprocher de nous. La brume s’atténue et on retrouve enfin le pont menant à Vallione. On le traverse puis une fois de l’autre côté de la rive, les rires s’arrêtent. On tombe à genoux, essouflés.
— Putain, c’était quoi ça ? me demande Akseli.
— J’en sais rien et je ne veux pas savoir !
On lève la tête quand on entend le bruit d’un moteur. Les flics. On se relève rapidement avant de nous diriger chez nous. Je me dépêche d’ouvrir la porte et on entre en catastrophe dans la maison. Je referme à clé et je me laisse tomber au sol.
— C’était le speed run le plus incroyable que j’ai fait, balance Akseli avant de se mettre à rire.
— J’ai cru que notre heure était arrivée bordel ! Et toi tu rigole ?!
— On a survécu ! Et j’ai les feuilles ! dit-il en les secouant.
— Tu les as ramenés ?
— T’as cru que j’allais les laisser là-bas ? s'étonne-t-il, je me suis fais chier à les chercher, c’était pas pour les laisser ensuite !
— Tu n’aurai pas dû…