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Chapitre 4 : Le don d’Alnor

Chapitre 4 : Le don d’Alnor

Pubblicato 12 mag 2024 Aggiornato 12 mag 2024 Fantasy
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Chapitre 4 : Le don d’Alnor

 Les larmes d’Alnor coulaient à flot, il ferma les yeux serrant la main du vieil homme contre lui. « Si seulement j’étais arrivé plutôt » se dit-il.

  • .. suis content... d’avoir pu... assister à une... magie si belle. Le vieil homme avait du mal à parler.
  • NON, JE REFUSE. Vous n’êtes pas encore MORTTT.

Alnor, qui tenait fermement la main du vieil homme, se mit à léviter entouré de cercles magiques, il entraina le sage avec lui. Alnor percevait la vie s’échapper du vieux sage. Une explosion de lumière eu lieu autour d’eux puis ils se reposèrent. Alnor ouvrit les yeux et regarda le Sage.

  • Je suis désolé.

Le sage ouvrit les yeux d’un coup prenant une grande bouffée d’air. Justinia toujours en larme serra son père et Alnor contre elle.

  • Tu l’as sauvé n’est-ce pas ? demanda-t-elle dans un sanglot.
  • Oui mais...
  • Mais quoi jeunot ? Si tu crois que je voulais mourir tu te fourre le doigt dans l’œil alors ne culpabilise pas. Dit-il en s’asseyant.
  • Ah et bien il a retrouvé son mordant, bravo Alnor, lança joyeusement Ustard. Il se tut face au regard perçant de son beau-père.
  • Alors ? Pressa le Sage, pourquoi es-tu désolé ?
  • Je ne m’excuse pas de vous avoir sauvé mais d’avoir encore laissé ma magie déborder.
  • Bah ce n’est pas grave ça, je suis en vie c’est le plus important.

Justinia et Ustard regardèrent le sage en se frottant les yeux.

  • Quoi vous vouliez que je clamse vous ou quoi ? Pourquoi vous me regardez comme ça ?
  • T’as fait quoi exactement Alnor ? Demanda Ustard stupéfié

Le Sage les regardait à tour de rôle s’en rien y comprendre.

  • Quand j’ai utilisé ma magie dehors, j’ai visualisé comment pouvait être la fontaine, puis le jardin aux meilleurs de leurs formes. J’ai plus ou moins pensé la même chose pour le Grand Sage. Je ne l’ai pas guéri à proprement parler, je l’ai...
  • Restauré, coupa le Sage tu m’as restauré au meilleur de ma forme ? N’est-ce pas ?
  • Oui, répondit Alnor tout penaud.

Justinia et Ustard continuaient de dévisager le sage béatement.

  • Bon, dit-il agacé, vu leurs têtes d’ahurie à ceux-là, tu m’as rendu un peu plus jeune c’est ça ?
  • ..
  • Un peu ? Dit Ustard, c’est un euphémisme ! Il regarda sa femme, il doit être plus jeune que nous là non ?

Justinia était toujours sous le choc, que son père soit vivant était une réjouissance sans pareil, mais le voir rajeunir ainsi semblait irréaliste.

  • Plus jeune que vous ? S’écria le sage, par ma barbe, comment est-ce possible une magie aussi puissante !? Je pensais que tu m’avais rendu 10 ou 20 ans, dit-il en regardant Alnor, donne-moi le miroir dans le meuble là-bas.

Il désigna un joli meuble en bois au fond de la pièce, Alnor s’exécuta et lui tendit le miroir. Le Sage faillit en lâcher le miroir.

  • Ma barbe, certes plus courte mais tellement soyeuse et ce noir de jet, j’avais oublié que j’avais les cheveux et la barbe si noir… Quel exploit, vraiment !
  • Vous aviez quel âge Grand sage ?
  • J’avais 120 ans, tu m’as rajeuni de 90 ans !

Tout le monde resta coi Alnor le premier. Les pensées se bousculaient dans sa tête, tous tournaient autour de lui, il se senti vaciller et tomba dans les pommes.

 

            Alnor entendit des voix lointaines, comme dans un songe, il ne pouvait déterminer s’il rêvait ou s’il était réveillé. Il essayait de bouger pour se pincer mais cela lui était impossible.

« Il a besoin de repos, avec toute la magie qu’il a faite aujourd’hui… », « il a un don extraordinaire, c’est sûrement lui… »

Il n’arriva pas à se focaliser suffisamment longtemps sur la conversation, seules des bribes se frayèrent un chemin dans son subconscient. « Repos ! » Alnor senti une douce chaleur et s’endormi profondément.

            Une agréable odeur de pâtisserie tira Alnor de son sommeil. Il émergeait lentement, essayant de se remémorer ce qui avait précédé son sommeil. Ses souvenirs, encore quelque peu brumeux, il se leva en trombe en criant :

  • LE GRAND SAGE où est le grand sage ? Il va bien ?

Ustard s’approcha de lui, il le rassura tout en le forçant à se rassoir.

  • Il va bien ne t’en fait pas, reste tranquille, tu as dormi longtemps, tu as utilisé beaucoup de magie en peu de temps, ton corps n’y est pas habitué.
  • Où est-il ? S’enquit Alnor. Il va vraiment bien ? Je l’ai vraiment sauvé, ce n’était pas un rêve ?
  • Ah pour l’avoir sauvé ça oui, tu l’as fait, tu lui as même donné une seconde vie ! Je te rappelle que tu l’as rajeuni !

Alnor se senti rassuré, il se rendit compte qu’il n’était plus sur le canapé où il s’était assoupi mais dans un grand lit aux draps bleu marine.

  • Pourquoi je suis dans ce lit ? Je me suis assoupi à peine quelques heures !
  • Ahahah, non tu n’as pas dormi quelques heures mon grand. Tu as dormi pendant deux semaines. Myrdrid a dépoussiéré cette chambre juste pour toi.
  • Myrdrid ? Demanda Alnor interloqué ?
  • Oui c’est le nom du grand sage. Fit Ustard en faisant une tape dans le dos d’Alnor.

Alnor comprenait mieux l’origine du prénom de son ami Merinedred maintenant. D’ailleurs en parlant du loup, celui-ci déboula dans la chambre à toute vitesse et se jeta sur le lit de son ami.

  • On s’est fait vachement de souci pour toi tu sais ! Myrdrid nous a dit que c’était normal mais bon avec Lila on était quand même très inquiet. On a veillé sur toi à tour de rôle. Dit-il fièrement en bombant le torse.

Alnor rigola devant les poses que prenait son ami puis le remercia lui et Ustard. Il se tourna vers l’embrasure de la porte qui semblait vide et lança.

  • Merci à toi aussi Lila, tu peux rentrer tu sais, pas besoin de te cacher derrière le mur.

Lila toute penaude fit son irruption dans la chambre et dit timidement :

  • Tu savais que j’étais là ? Comment ?

Merinedred et Ustard semblaient tout aussi étonnés, ils n’avaient manifestement pas remarqué sa présence non plus. Alnor se mit à rougir en répondant.

  • J’ai… vu ton, aura.
  • Mon aura ?
  • Oui, c’est bizarre à expliquer mais je vois comme des ondes de couleurs qui émanes de vous.
  • Tu veux dire que nous aussi tu vois notre aura ? Demanda Merinedred.
  • Oui !
  • Depuis longtemps où… depuis ton réveil ? Interrogeât Ustard.
  • Euh… Depuis mon réveille…

Ustard, perplexe s’apprêta à reprendre la parole, mais Alnor préféra changer de sujet pour le moment.

  • Alors tu appelles ton grand père par son prénom maintenant ? Demanda-t-il en regardant Merinedred. Tu ne lui attribues plus de sobriquet désobligeant comme « vielle ermite taré » ?

Merinedred rougit comme une pivoine.

  • N… non il est trop classe en fait. Même s’il a un peu mauvais caractère, mais sa magie est géniale !
  • Je suis impatient de voir ça ! S’extasia Alnor en se levant d’un bond.

 

Alnor arriva en toute hâte dans le salon, cherchant des yeux le grand sage. La déception le gagna rapidement car la pièce était vide. Une légère pointe de frustration envahi Alnor, il avait sauvé un grand sage de renom qui avait accepté de le prendre comme disciple et il avait fallu qu’il perde connaissance pendant deux semaines. Le jeune homme s’en voulait beaucoup d’avoir perdu du temps et craignait que Justinia et Ustard aient peur de lui ou le prennent pour un monstre, mais en même temps il avait quand même sauvé la vie de quelqu’un.

Pour la 1ère fois de sa vie Alnor savait qu’il avait déjoué le destin, il avait un étrange nœud au creux de l’estomac, comme si cela n’allait pas être sans conséquence dans l’avenir. Après tout, la magie repose en grande partie sur les lois alchimiques, toutes actions a des répercussions. Alnor se rappela une très vieille légende qui disait qu’un battement d’aile de papillon pouvait engendrer un typhon à l'autre bout du monde.

« Mais alors quelle serait les conséquences pour avoir sauvé la vie du grand sage ? »

            Alnor fut tiré de ses interrogations, Justinia était rentré dans la pièce et se lança vers Alnor en le serrant dans ses bras, Justinia était au bord des larmes.

  • J’ai eu si peur que tu ne te réveille jamais, je suis heureuse que tu sois enfin tiré de ton long sommeil.
  • Vous ne m’en voulez pas alors ?
  • T’en vouloir ? Pourquoi ? Pour avoir sauvé la vie de mon père ? Allons ne te fait pas d’idée saugrenue. Je te suis infiniment reconnaissante, de plus mon père s’entends presque bien avec mon mari maintenant et tout ça grâce à toi. Elle fit un bisou sur la joue d’Alnor, qui se mit à rougir.
  • Monsieur Myrdrid et Ustard on trouvait un terrain d’entente ?
  • Oui ! Toi ! Alnor perplexe leva un sourcil, Justinia, amusée, reprit. Oui, toi et tes capacités magiques, mon père les qualifies même de « hors normes ».

Des pas précipités interrompirent la conversation, Myrdrid, plus fringuant que jamais, déboula dans la pièce se jeta sur Alnor et lui ébouriffa les cheveux avec vigueur. Ustard arriva également, suivi de ses enfants. Tandis que Myrdrid le grand sage s’extasiait sur la magie d’Alnor et commençait à lui expliquer comment il allait l’entrainer, Justinia et Ustard était également en proie à une discussion très animée, leurs yeux pétillaient comme des enfants qui attendent d’ouvrir leurs cadeaux. Ils s’approchèrent finalement de lui à la fois sérieux et impatients. « Qu’ont-ils en tête » s’interrogeât Alnor, il lui semblait clair qu’il s’apprêtait à lâcher une bombe et il la redoutait terriblement. Tout le monde l’avait pourtant rassuré mais le creux dans son estomac continuait à lui signifier qu’un malheur allez arriver, il reconnaissait très bien les signes, il avait ressenti exactement la même chose quand la faucheuse lui prit son père brutalement devant ses yeux.

Il avait sauvé le grand sage et de plus l’avait rajeuni, il s’attendait aux conséquences qui en découlerait. Il serait surement banni de leur famille avec un prétexte bidon du genre « c’est pour ton bien ». Ils jouaient tous aux gentils mais il n’était pas dupe, la douleur qu’il ressentait était suffisamment explicite. Ils s’apprêtaient surement à vivre les dernières heures de bonheur avec ces personnes qu’il considérait comme sa famille.

  • Alnor ? Youhou ? ALNOR ?

Alnor sursauta, tout le monde le regardait, il était encore parti trop loin dans ses pensées.

  • Ou… Oui ? Dit-il timidement. Que se passe t’il.
  • On te demandait si tu voulais bien t’assoir ? Ustard et moi avons quelque chose à te demander. Justinia montra le canapé, un mélange de joie et de tristesse passa sur son visage.

Alnor s’assit docilement sur le canapé très angoissé, Justinia fit signe à son père qui d’un geste de la main fit apparaitre deux magnifiques fauteuils duveteux de couleur beige. Myrdrid et les enfants partir dans la cuisine tandis que Justinia et Ustard prirent place dans les fauteuils face à Alnor. Ils se regardèrent, se prirent la main puis portèrent leur regard sur Alnor qui semblait se décomposer de plus en plus.

  • Alnor, entama Justinia, depuis que tu es entrée dans notre vie tu l’as totalement chamboulée. Tu es vif, intelligent et tellement serviable, depuis que l’on connait une partie de ton passé nous comprenons avec Ustard d’où vient ta maturité précoce.
  • Mais, continua Ustard, tu restes un enfant, tu devrais avoir des préoccupations de ton âge, tu n’as pas à porter le poids du monde sur tes épaules.

Justinia lâcha la main de son mari et lança d’un ton vif à son père qu’il était temps.

Dans un bang qui fit sursauter Alnor, une petite table ronde, en bois massif et au pieds courbés, apparue entre Alnor, Justinia et son mari, sur celle-ci un bloc de papier se posa bruyamment, la première page vola dans les mains de Justinia qui remercia son père avant de reprendre la parole.

  • Avec Ustard, enfin c’est même son idée au départ, nous avons décidé, si tu es d’accord, de… Justinia marqua une pause et regarda son mari, Alnor avait le cœur qui battait à tout rompre, Ustard regarda sa femme et tous deux dirent en cœur.
  • Nous voulons t’adopter !

Plusieurs semaines étaient passées depuis l’annonce de Justinia et Ustard qui fit l’effet d’une bombe dans la tête d’Alnor, lui qui s’était imaginé tout et n’importe quoi sauf ça ! Alnor, en pleure, accepta sans se faire prier, tous ses doutes balayer d’un revers de la main.

C’était aller très vite, les papiers nécessaires à l’adoption ayant été réunis pendant le sommeil prolongé du jeune garçon. Le projet de l’adopter avait été décidé avant qu’il fasse démonstration de sa magie au grand sage, et même après cela ils n’avaient pas changé d’avis. Maintenant c’était officiel, il était un membre à part entière de leur famille, il était le fils de Justinia et d’Ustard, et bénéficiait comme tout le reste de la famille du grade de citoyen d’honneur d’Elinedéra !

            La vie d’Alnor avait pris un tournent que personne n’aurait pu prévoir. Il passait principalement son temps chez Myrdrid ; son grand père ; qui lui apprenait les bases de la magie. Bien qu’Alnor maitrisait quelques sorts basiques, il reproduisait surtout ce qu’il avait appris dans les manuels à sa disposition. La magie qui lui était propre, était puissante et magnifique mais brut. Depuis qu’il avait sauvé le grand sage, il avait réussi à réutiliser sa magie spatiale que rarement, principalement quand il était en proie à une vive émotion, Alnor avait volontairement placé un verrou émotionnel sur ses propres pouvoirs, il restait convaincu au fond de lui que de trop user de son don, entraînerait des répercussions à un moment ou un autre, de plus il n’avait pas reparlé du fait qu’il voyait les auras, non seulement des êtres vivants mais aussi de tout ce qui dégageait de la magie. Pour être plus spécifique, il voyait des bribes de magie qui entourait tous ce qui en était pourvu, il pouvait ainsi distinguer malgré un obstacle, une personne ou un animal.

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Image de couverture par Marina Grynykha sur UnplashImage source sur

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