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Chapitre 2 - Un petit coin de paradis

Chapitre 2 - Un petit coin de paradis

Pubblicato 25 gen 2022 Aggiornato 4 mar 2024 Fantasy
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Chapitre 2 - Un petit coin de paradis

Tout s’arrêta de tourner et je fus projetée sur le ventre contre quelque chose de moelleux et doux où je rebondis. Ouf ! Atterrissage en douceur.

 Mon cœur battait à cent à l’heure mais je me relevai rapidement, ne sachant où j’étais et qui m’y accueillerait. 

A peine debout, j’écarquillai les yeux.

J'étais dans une sorte de pièce, très vaste, vide, au sol bleu irrégulier et cotonneux, et où les murs étaient recouverts de milliers d’écrans noirs. Il n’y avait aucune fenêtre ni ampoules électriques et pourtant, il y faisait clair comme en plein jour. En levant la tête, je compris que la lumière ne venait pas du plafond. Étrangement, ce dernier avait bien l’apparence d’un ciel mais il était obscur, nuageux, incertain. Non. La lumière venait de… nulle part et de partout à la fois.

Je me mis à scruter ce paysage céleste afin de savoir par où j’étais arrivée. Je découvris, surprise, un siège à l’envers qui flottait contre (dans ?) le plafond-ciel. En face, retourné également, je distinguais un immense tableau de bord recouvert de manettes, de boutons colorés et de fils emmêlés. Le tout était hors d’atteinte et ne résolvait de toute façon pas mon problème actuel.

Aucune ouverture n’était visible, aucune spirale, rayon lumineux, menhir… 

Ne pas paniquer.

Je pris une grande inspiration. Il n’y avait rien dans cet immense endroit sauf une porte tout au fond. Enfin non, pas une porte : juste un passage, une trouée dans un mur. Était-ce une issue ? Dans tous les cas, il y faisait drôlement sombre… Un frisson me parcourut et je me fis la réflexion que ce n’était pas le premier de la soirée.

Ni peut-être le dernier…

Que faire ? Où étais-je ? Était-ce dangereux ici ? Valait-il mieux crier à l’aide ou se taire ?... Dans quelle galère m’étais-je encore mise ?

Allez, par ici la visite !

Il fallait bien se motiver un peu, se donner du courage car de toute évidence je n’allais pas pouvoir rentrer chez moi en restant ici. 

Je bougeai donc et j’eus l’impression d’être une astronaute ! Mes pas me faisaient rebondir légèrement sur le sol qui semblait lui-même se déformer au fur et à mesure de mon avancée. On aurait pu croire qu'il était vivant.

Rapidement et sans faire de bruit, j’arrivai devant l'ouverture que j’avais repérée et jetai un coup d’œil discret. A l’intérieur, tout était plongé dans la pénombre. Je distinguais de la lumière plus loin, comme si j'étais à l'entrée d'un tunnel.

On avance la mauviette. Tu n’es plus un bébé qui a peur de l’obscurité, si ?

Je fis un pas prudent en avant. De la lumière diffusa alors à travers des globes de verre, fixés de chaque côté sur les murs ! Je sursautai, cherchant à voir qui avait provoqué cela.

Personne ne semblait là hormis moi.

Je soufflais pour relâcher un peu la tension mais je n'étais qu’à demi rassurée… Je me mis à détailler les lieux sans oser bouger.

Contrairement à la salle précédente, il n’y avait ici ni plafond-ciel, ni sol rebondissant. J'étais dans un couloir, aux murs décorés de tapisseries diverses qui semblaient très anciennes. Sur certaines, des scènes énigmatiques étaient représentées avec des hommes, des étoiles... Sur d'autres, des textes étaient brodés avec du fil couleur or. Cela ressemblait à du latin. Le couloir, quant à lui, était muni tout du long d’un magnifique tapis où des fils jaunes, noirs, blancs et bleus étaient finement entrelacés.

Je pensais avoir fait le tour de ce qu’il y avait à voir quand je pris conscience que la lumière ici ne provenait pas d’ampoules électriques. J’apercevais des sortes de soleils miniatures dans les boules transparentes fixées au mur !

Combien de choses impossibles avais-je vu ces dernières heures ? 

Bon. En tous cas toujours pas d’ennemi à l’horizon. Peut-être qu’il est temps de s’activer ?

Je m’avançais donc et, en parcourant le couloir, je découvris que l’étoffe recouvrant le sol avait une petite touche féérique : elle se mettait à siffler comme un oiseau dès que l’on s’y engageait !

Je me mis à sourire, reconnaissant le chant joyeux de ce volatile : « Yutti, yutti, yutti… ». Papa était ornithologue et m’avait appris à reconnaître quelques oiseaux par leur chant quand j’étais plus jeune. Ici il s’agissait de la mésange charbonnière.

Réconfortée par les notes chaudes accompagnant mes pas, je finis de longer toutes les tapisseries murales aux allures sacrées, pour déboucher sur une nouvelle salle.

Celle-ci ressemblait à celle que j’avais découverte en premier avec ses écrans noirs aux murs, son sol rebondissant, le plafond-ciel… Et toujours aucun bruit ; toujours personne en vue. Toutefois, une nouveauté : les murs étaient pourvus d’une dizaine d'ouvertures.

Mon moral en prit un coup. Sortir d’ici n’allait pas être simple.

Je ferais mieux de demander de l’aide tout de même, au cas où il y aurait quelqu’un ici…

Déglutissant péniblement, je finis par appeler :

- Eh oh ! Y a quelqu’un ?

Seul l’écho de ma voix me répondit. J’eus beau appeler plus fort, je paraissais seule dans cet endroit irréel. 

Je retins au mieux la panique et la frustration qui voulaient me submerger, inspirant et expirant profondément plusieurs fois.

Tout n’est pas perdu ! Je peux encore chercher à rentrer chez moi seule.

Résignée mais soudain déterminée, je marchai vers la première ouverture et commençai - j’en étais certaine - l’exploration d’un labyrinthe.

L'espace découvert ensuite, possédait un plafond-ciel et des écrans noirs encore, mais le lieu n’était pas vide cette fois. J’étais dans une gigantesque chambre avec un lit, une commode, une chaise, une lampe mais aussi un arbre.

Un arbre ?

Je m'en approchai. Était-ce un tremble ? Peut-être... Il était de bonne proportion avec de petites feuilles légères et ses racines se perdaient dans le sol cotonneux pour en ressortir plus loin à leur guise. Je passai ma main sur l'écorce pour vérifier que je ne rêvais pas. Non, il semblait bien réel.

Une surprise en cachant une autre, le lit, en forme d’ellipse, était fabriqué à première vue avec du chocolat fondu.

Une structure solide faite d’un liquide ! Ce serait révolutionnaire…

Trop tentée, je passai mon doigt sur un des montants puis dans ma bouche… Hypothèse vérifiée ! Et quel délice…

Mon moral remontait à chaque fois en présence de chocolat et je me sentis d’autant plus apaisée en découvrant que le paysage sombre et nuageux au-dessus de ma tête avait disparu. Je pouvais voir à présent un fabuleux lever de soleil avec des touches de rouge, orange, rose, or, violet, bleu-ciel... Un lever de soleil comme j’aurais toujours voulu en voir !

La commode à côté était en forme d'étoile et possédait un tiroir sur chacune de ses faces. J'en tirai un au hasard et il s'ouvrit d'un coup en m'éjectant sur le côté. Incroyable ! Il faisait au moins quatre mètres de long et touchait à présent l'arbre que j'avais vu tout à l'heure. Je regardai son contenu : des feuilles en vrac, des trombones, des ciseaux, des boussoles, des cartes... Quel bazar !

Le tiroir se referma plus facilement que je ne l'aurais cru, avec une petite pression de ma part sur la face avant. J'ouvris ensuite un autre compartiment, en prenant bien soin de me mettre sur le côté, et heureusement car il se déroula lui aussi avec puissance sur des mètres et des mètres. A l’intérieur, j’y vis tantôt des vêtements, tantôt des outils de jardin… Testant les autres tiroirs, je compris qu’ils devaient être sans fin. Ils ne s'arrêtaient en tous cas de s'ouvrir que lorsqu'ils rencontraient un obstacle imposant : meuble, mur...

J’aurais pu traverser la pièce où je me trouvais sans l’examiner de près et rester concentrée sur mon objectif premier : trouver une sortie ! Mais non. Tout ce qui sortait de l’ordinaire m’attirait comme un aimant et cela me paraissait du gâchis et même une insulte de passer à côté sans y prêter attention.

La curiosité était imprimée en moi, depuis toujours. Les récents effrois n’y avaient apparemment rien changé.

Ma pauvre Angelina, tu es complètement folle.

Ce constat fait et admis, je me dirigeai sans plus tergiverser vers une fleur et sa tige… sortant du mur près du lit. A mon approche, une lumière douce et orangée apparut à travers les délicats pétales. Un globe de verre et un mini soleil étaient présents ici encore ! Touchant du bout des doigts la fleur, je constatai que cette lampe avait une structure réellement végétale.

Je me sentais comme Alice : au pays des merveilles. Mais je commençais tout de même à m'habituer à toutes ces choses extraordinaires.

Espérons juste que je ne croise pas la Reine de Cœur…

Enfin, il restait cette chaise dans un coin : elle était faite en éponge. Comme on n’était plus à cela près, je voulus tester son confort. En m'y installant, surprise ! Elle se mit à vibrer dans tous les sens. Je me relevai d'un bond, effrayée et elle s'immobilisa net. Après une bonne inspiration, je décidai de faire une deuxième tentative. Une fois assise, la chaise se remit en mouvement : dans mon dos, derrière mes jambes... Oui, c'était bien ça. La chaise me massait ! Des pieds à la tête ! Je me détendis alors pour profiter du moment quelques minutes, relâchant un peu toute la pression accumulée dans mes muscles. J’avais bien mérité une pause…

Je finis pourtant par quitter ma chaise masseuse. Il était temps de poursuivre mon investigation des lieux et de découvrir une nouvelle « pièce »…

Dans la suivante, il y avait une petite cascade claire et miroitante, ruisselant mélodieusement de nulle part. Elle se déversait sur le sol bleu cotonneux parsemé de petits rochers lisses et disparaissait sans laisser la moindre flaque. Je tendis la main pour la mettre en contact avec l’eau. C’était frais et bien humide, réel. Je mis mes mains en coupe et me désaltérait. Cela faisait du bien ! Je ne m’étais pas aperçue que j’avais si soif.

Non loin de la cascade trônait de nouveau un lit. Il faisait bien six fois la taille de celui de mes parents et avait un aspect des plus originaux. Le matelas était constitué de hautes herbes et de fleurs des champs telles que le coquelicot, la marguerite et le bouton d’or… De jolis buissons parfumés ainsi que des arbres fruitiers constituaient son ossature. J'apercevais quelques mirabelles, pommes, prunes, cerises... Quel émerveillement décidément ! Au bord de ce lit commençait un petit passage en pelouse bien verte, douce et coupée courte que je décidai de prendre. Je passai à travers le champ de fleurs puis j'arrivai en son centre où, là, le chemin herbeux s’élargissait en un grand rectangle aux mesures d’un lit deux places. Une fois allongée sur ce tapis vert agréable, avec les fleurs sur les côtés, le plafond-ciel ensoleillé ici, le parfum enivrant des buissons et le chant de la cascade un peu plus loin, il ne manquait plus qu’une brise et quelques gazouillis d’oiseaux pour se sentir réellement à la campagne ! L’illusion était déjà incroyable. Tout sentait le bien-être et la liberté.

Toi tu seras le « Lit-Évasion » !

J’aurais aimé rester pour y dormir tranquillement, d’autant plus qu’il devait être largement l’heure de se coucher, mais je n’étais pas non plus prête à une telle chose vue la situation.

Comme je commençais à avoir très faim, je me mis à grimper dans le petit pommier qui faisait un coin du lit et j'y cueillis une pomme bien rouge. Aussitôt, une autre apparut au même emplacement ! Je contemplais ma pomme, suspicieuse.

Est-ce que je fais bien de vouloir manger ça ? 

Entre l’histoire d’Adam et Ève et celle de Blanche-Neige, il y avait de quoi se poser la question. Mais pas de serpent, ni de sorcière en vue.

Je croquai dans ma pomme. Elle était ferme, sucrée, juteuse, légèrement acide et non empoisonnée en prime !

Cet endroit me plaisait de plus en plus…

 

 

J’avais passé des heures et des heures au final à fouiller les lieux. A traverser des couloirs vides, des salles aux contenus fantastiques, à monter des escaliers qui défiaient les lois de l'apesanteur ou qui s'ouvraient en plein milieu du sol cotonneux parfois. Je ne sais combien d’espaces différents j'avais traversé et je m’étais perdue plusieurs fois, repassant là où j'étais déjà passée sans réussir à comprendre comment. Cependant, assez vite, je m’étais sentie sereine. Même si cet univers restait mystérieux, il avait une aura plutôt accueillante et je m’étais laissée porter par toutes les découvertes qu’il offrait… comme retrouver la trace de racines de mon supposé tremble sur des kilomètres de distance !

Malgré tout, j’avais noté quelques similitudes avec « le monde normal ». D’abord il y avait plusieurs types de pièces : chambres, cuisines, dressings, salles de bain, toilettes même. Ce que j’appelais des dressings, c’était des espaces immenses remplies de rangées de tringles chargées de vêtements. Bref, des garde-robes gargantuesques avec en outre des centaines de boîtes contenant des chaussures et accessoires divers. Ce qui était amusant, c'est que certains de ces vêtements ressemblaient plus à des déguisements : toge grecque, tenue de pharaons, cotte de mailles et son heaume, vêtements princiers, peau de bête, veste de cow-boy, et encore tant d’autres. Dans une de ces pièces, je m'étais permise d'essayer un habit de pirate. Une fois enfilé, le tissu s'était rétréci tout seul, afin d’être juste à ma taille ! Je m'étais mise alors en marche vers une des salles de bain pour me regarder dans un miroir. La découverte avait été amusante et j’avais trouvé que ça m'allait plutôt bien. Mais mes cheveux très longs châtains étaient ébouriffés, emmêlés ; ils gâchaient un peu le rendu, tout comme mes yeux marron fatigués…

Dans le reflet du verre, j'avais aussi remarqué derrière moi et pour l’énième fois la présence d’une petite fontaine et d’un gros pilier bleutés. J’en avais croisé à plusieurs endroits. Les colonnes étaient à chaque fois en pierre, aussi larges que de vieux chênes et leur sommet se perdait dans le plafond-ciel. Elles étaient pourvues d’une barre de navire en bois doré et la fontaine, juste à côté, était de forme rectangulaire. D’une couleur assortie au pilier, elle était en pierre elle aussi et était munie de plusieurs robinets couleur or. J’avais plusieurs fois été tentée de tourner ces robinets ou cette barre mais m’étais chaque fois retenue à la dernière minute. Une once de puissance se cachait derrière cela et m’effrayait un peu comparé au reste.  

Il y avait beaucoup de chambres et je m'étais amusée à donner des noms à tous les lits que je croisais. Chacun était fait de matériaux inimaginables. Hormis le Lit-Gourmand fait en chocolat et le Lit-Évasion qui était un champ de fleurs, j'étais tombée aussi sur un lit composé de bulles éternelles de savon. Une fois dessus, j'avais eu l'impression de flotter dans les airs. Je l'avais nommé Lit-Belles-Bulles et étais fière de mon petit jeu de mot. Tout en haut d'un escalier, j'avais découvert un lit composé de brindilles et de plumes moelleuses : Lit-Nid-d'Oiseau-Géant. De là-bas, on avait une belle vue sur la pièce du dessous mais il ne fallait pas avoir le vertige et surtout ne pas basculer ! Enfin, dans l’esprit du chocolat fondu, j’avais pu tester un lit constitué de cubes de glace chauds mais toujours solides, empilés comme des légos. Le tout était un peu dur mais avec ce Lit-Gloo, plus besoin de bouillotte pour bien dormir !

Tous les meubles étaient extraordinaires ici. Par exemple, une drôle de chaise, biscornue, possédait un bouton rouge sur un de ses accoudoirs. Je n'avais pu l'enclencher que lorsque j'avais été bien installée dans le siège : j'avais été éjectée alors brutalement à un étage supérieur avec un bain moussant bien chaud qui m'attendait ! L'atterrissage avait été un peu brutal et dommage que je n’avais pas prévu mon maillot de bain !

En revenant par hasard là où trônait le Lit-Évasion, j’avais voulu boire à nouveau à la cascade et, déjà trempée de mon bain forcé, je m’étais mise complètement sous le jet d’eau pour m’amuser. J’avais découvert alors une entrée secrète et m'étais crue dans un film d'espionnage ! Derrière le rideau d’eau, une paroi rocheuse se prolongeait comme un tunnel jusqu’à une tache de lumière. Toute excitée, j’avais arpenté cette grotte et avais atterri dans un coin dépaysant : une salle-plage ! Des palmiers prenaient racine de-ci de-là et du sable fin recouvrait le sol de coton sur une bonne partie. Plus bas, de l'eau transparente - et salée ! - permettait de se baigner sur une petite profondeur…

 

 

J’avais, je pense, fait le tour intégral de ce lieu magique et magnifique. J’en étais plutôt fière !

– Les moindres recoins ont été découverts par la jeune mais talentueuse espionne 007, alias Colombe-de-pluie ! délirai-je tout fort comme une commentatrice sportive. Sa mission maintenant accomplie, elle retourne dans sa campagne proche de Lyon, pour un repos bien mérité.

Mais emballée par toutes mes découvertes, j’en avais oublié le principal : je n’avais pas déniché la moindre porte ou autres issues pour retourner à la maison et l’endroit était bel et bien désert ! 

Mon moral chuta comme une pierre lancée en haut d’une falaise. Cette fois, je ne pus refluer la panique qui pointait et elle m’avala très vite toute entière.

Je partis alors en courant pour retrouver l’endroit où j'étais arrivée, près du couloir de la mésange mais tout paraissait différent à présent. Je ne reconnaissais plus rien ! Je ne comprenais pas.

Je tournai à droite, pris un couloir mais c’était un cul de sac alors je fis demi-tour… Les couloirs se mélangeaient.

Je tournai à droite, à gauche, encore à gauche… Les couloirs se ressemblaient.

Je courais, je tournais, je courais, je pleurais… Les lumières dansaient. Le ciel vibrait.

Je courais, je tournais, je courais, je criais ! Les lumières riaient. Des éclairs apparaissaient.

Je courais, je tournais, je courais, je...

Je tombai.



 

Texte : Estelle Lahoussine-Trévoux

Illustration : Zaza

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