Chapitre 8
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Chapitre 8
Une fois de l’autre côté, on s'arrête pour reprendre notre respiration. J’ai l’impression que mon cœur va lâcher avec ce qu'il vient de se passer. Akseli s’assoit sur le muret avant de me regarder.
— J’ai l’impression que plus on y va, plus il apparaît, remarque-t-il.
— J’avoue… On est pas les bienvenus…
— Il faut qu'on comprenne pourquoi. Cette légende, cette comptine qu'on connaît tous. Il faut qu'on sache ce qu'il s’est passé exactement.
— Et où veux-tu qu'on trouve ça ? J’ai déjà cherché aux archives, je n’ai trouvé que des lithographies montrant la ville à l’époque mais aucun texte, rien.
Mon rythme cardiaque redevient normal, il se lève et on décide d’aller se poser dans un bar afin de réfléchir à tout cela. Une fois nos boissons commandées, on entame le briefing.
— La première fois que tu y es allée, commence-t-il, qu'as-tu vu ?
— Honnêtement, rien de particulier. Du moins, rien de tout ça ne m’est arrivé. Cela a commencé quand tu as trouvé toutes ces pages et que tu les as ramenées ici.
— Ce qui est à Beldem reste à Beldem. De plus, quand on est revenu, on a eu ces traces aux poignets… soupire t-il
— Comme si des fil invisible nous retenaient ? Après tout, les enfants les ont et ils sont rattachés au marionnettiste, remarqué je.
— Pas faux… Mais qu'est ce que ça signifie exactement ? Car mon père a les mêmes d'après ce que tu m’as dit.
— Tu ne penses pas qu'il faudrait qu’on lui en parle ?
— Je crois qu'on a plus trop le choix, avoue t-il.
On termine nos boissons en silence avant d’aller payer et de quitter le bar en direction des Archives.
On entre dans le bâtiment, son père nous voit et il en est étonné. Il vient vers nous.
— Bah alors, que me vaut cet honneur de votre présence ? dit-il.
— On aimerait te parler, commence Akseli, en privé.
Il arque un sourcil avant de nous faire signe de le suivre. On entre dans une salle, il ferme la porte avant de se tourner vers nous.
— Je vous écoute.
Akseli et moi nous nous regardons avant de retrousser nos manches pour lui montrer nos marques aux poignets. Son visage se décompose avant de lever la tête vers nous.
— C’est une blague ? s'étonne-t-il. Vous les avez dessinés n’est ce pas ?!
On frotte les marques devant ses yeux afin de lui montrer que non, c’est bien réel. Il s’assoit avant de taper son front.
— Qu'est ce que vous avez fait ? demande- t-il.
— On est allé à Beldem après le couvre feu. Akseli a trouvé des morceaux d’un poème racontant l’histoire du marionnettiste, et je les ai ramenés ici, avoue Akseli, et c’est là qu'on a vu les marques.
— Putain fiston ! s’énerve t-il, je vous ai dit de ne pas sortir après le couvre feu bande d’inconscients !
— Tu peux parler ! T’as les mêmes ! rétorque son fils.
Otto sursaute en voyant Akseli comme ça. Il se gratte la nuque.
— J’avoue, je m’excuse, c’est juste que je ne voulais pas que ça vous arrive.
— Ça signifie quoi Otto ? questionné je.
— Que vous allez devenir ses marionnettes.
On se fige sur place, notre sang se glace.
“On va devenir ses marionnettes”
— Tu as ces marques depuis quand papa ? demande Akseli.
— Depuis un an.
— Et tu as eu des trucs concernant ça ? Je veux dire, il s’est passé des choses ?
Il baisse la tête en soupirant.
— Chaque soir, je les entends. Je lutte pour ne pas y retourner.
— Les enfants ? questionné je.
Il confirme par un hochement de tête. Nous nous regardons avec Akseli en comprenant ce qui nous attend à présent.
— Il y a un moyen de contrer tout ça ? demande Akseli
— Je n’ai pas encore trouvé. Je pensais regarder les Archives, chercher des infos, trouver des pistes, mais il n’y a strictement rien concernant cette histoire.
— Le poème et la comptine, proposé je, peut être que dans ces textes. On devrait se pencher dessus.
— Tu as raison. En plus, j’ai fait des copies du poêle avant de le ramener à Beldem, rappelle Akseli.
— Alors mettons nous au travail.
— Tenez moi au courant, demande Otto.
On confirme avant de quitter les Archives et de rentrer chez nous.
*****
On entre dans notre maison. On retire nos manteaux et nos chaussures. Je vais dans la cuisine nous préparer un cappuccino pendant qu’Akseli part récupérer les copies du poème.
On s’installe sur le canapé, je pose les tasses sur la table basse et il dispose les feuilles.
Dans l'ombre danse le marionnettiste sombre,
Ses fils tressés de mensonges et de pénombre.
Les marionnettes, figées dans leur silence,
Portent les stigmates d'une vieille souffrance.
Des sourires peints, des yeux sans éclat,
Captifs des fils, ils revivent chaque pas.
Sous la lune froide, leurs gestes s'effritent,
Spectres de bois dans une valse maudite.
Les doigts osseux tirent, détachent et resserrent,
Esprits enchaînés, brisés par la terreur.
Chaque mouvement, un écho de douleur,
Souvenirs volés dans un cauchemar sans heure.
Dans ce théâtre de l'éternelle nuit,
Les rires étouffés se mêlent aux cris.
Le marionnettiste, maître des âmes damnées,
Orchestre les ombres, éternelle sinistrée.
— C’est vraiment pas joyeux, soufflé-je.
Je réécris la comptine avant de la lire.
Tourne, tourne les marionnettes,
Fils de soie et silhouettes.
Chut, chut, les enfants,
Le marionnettiste est méchant.
Nuit de pleine lune, il revient,
Avec ses poupées et ses mains.
Chut, chut, les enfants,
Les fils dansent, il vous attend.
Ombres glissent dans le noir,
Sous la lune, un vieux manoir.
Chut, chut, les enfants,
Écoutez bien, il est là, tout près.
Silence lourd, voix d'antan,
Les marionnettes dans le vent.
Chut, chut, les enfants,
Les rires se taisent, le rideau se tend.
Tourne, tourne les marionnettes,
Nuits sans fin et silhouettes.
Chut, chut, les enfants,
Le marionnettiste est méchant.
— La comptine n'est pas mieux, s'exclame Akseli.
— Et on doit trouver quelque chose qui explique la situation là. Un événement tragique, c’est à ça que ça me fait penser.
— Jusque là on est d’accord. Le marionnettiste et les enfants sont les victimes.
— Mais de quoi… Comment peut-on le savoir ?
— Telle est la question, désespère t-il.
On bascule tous les deux en arrière pour s’adosser au canapé. Il va falloir qu'on trouve la raison mais c’est pas dit que ça réglera le problème qui s’est présenté : nous sommes devenus ses marionnettes. Qu'est ce que ça signifie exactement ? Ça fait un an qu’Otto est devenu sa marionnette, il entend les enfants et lutte pour ne pas retourner à Beldem. S'il craque, qu’adviendra t-il de lui ? Et nous ? Est ce qu'on va les entendre aussi ?
— Si on veut savoir, peut-être qu'il faudra retourner à Beldem, annonce Akseli.
— Avec ce que nous a dit ton père, je ne suis pas très enclin à y retourner… J’ai eu ma dose.
— Malheureusement, il le faudra, car il viendra nous chercher.