Prenons le sentier blanc que nous connaissons déjà

Oublions nos peines et prenons de la vitesse

Crissons nos quatre pneus rien que nous deux

Poitrines ouvertes aux fugaces promesses

Le vent soudain fête nos cheveux

Nos cœurs deux foudres qui fendent l’espace fou

Nos yeux quatre coups d’État soudain nos yeux larmoient

Le sirocco et le mistral le chaud le froid le miel la chair de poule en une seule fois

La route est preste et fuse et nous sommes propulsés

- ACCELÈRE ENCORE SUR LE SENTIER RISQUÉ !

- SERRE-MOI FORT SOYONS RAPIDES ET FAMÉLIQUES !

Le paysage se défile et tout est numérique

L’horizon de la ville se rapproche à grande brise

La dune La mer là-bas Le chien qui court et disparaît La mer encore L’eucalyptus où nous avions La mer Je vois Où nous sentions Le champ L’eucalyptus La mer Les dunes La ville au loin

Serre tes bras sur l’abdomen où tremblent les graviers

La poussière sèche derrière nous tout tremble sous nos pieds

Nous prenons de la vitesse et nos rires s’y dissolvent

Tous nos regrets et nos refus s’absolvent

Tout disparaît dans un seul bond

Nos gorges exultent

- TU SENS CETTE GASOLINE ABSURDE QUI NOUS PROPULSE ?

- ACCÉLÈRE ENCORE SUR LE SENTIER QU’EST-CE QU’ON S’AMUSE !

Sentons le vent qui nous traverse

Et l’horizon qui fixe nos désirs

Sentons le revers de la vitesse

Le défilé des ombres et des branches et du soleil qui se déclive

Toi et moi nous sommes puissants et immobiles

Et nous filons tout droit vers la Ville

Un cri le coup le feu joie peur claire douleur et soudain tout s’est endormi.