Shōgi, les échecs japonais
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Shōgi, les échecs japonais
Le Japon possède de nombreux jeux traditionnels plus ou moins familiers pour les Européens. Aujourd’hui, nous allons nous intéresser au shogi, une sorte de jeu d’échecs qui a su se démarquer de celui que nous connaissons.
Les origines du shogi
L’origine exacte du jeu d’échecs n’est pas très précise, mais il semble que les premières versions aient été jouées au nord de l’Inde. De là, le jeu a voyagé d’une part vers l’Europe et d’autre part vers l’est de l’Asie. On retrouve ainsi le Xiangqi en Chine et le Makruk en Thaïlande, deux variantes des échecs.
Le Japon importe probablement la version chinoise à l'époque de Nara (710 - 794) et le jeu se popularise et évolue à l’époque d’Heian (794 - 1185). Le jeu prend alors le nom de shogi et la forme qu’on lui connaît encore de nos jours.
Les différences entre le shogi et les échecs
La première différence qui frappe, c’est qu’il n’y a pas de blancs et de noirs dans le shogi. Toutes les pièces sont identiques pour les deux joueurs et c’est uniquement leur orientation (toujours la pointe en avant) qui détermine à qui elles appartiennent. Et pour cause, il est possible de convertir les pièces ennemies capturées et de les remettre en jeu pour son propre compte.
Cette règle bien différente des échecs que nous connaissons fait sens dans un contexte historique avec de nombreuses alliances changeantes.
Le plateau est également plus grand, 9x9 cases et la position de départ des pièces se fait sur 3 lignes et non deux.
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La première ligne est constituée de pions.
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La deuxième ligne est constituée d’un fou à gauche et d’une tour à droite.
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La ligne la plus proche du joueur est constituée du roi entouré par deux généraux d’or, puis deux généraux d’argent, deux cavaliers et deux lanciers.
Petite particularité : le roi adverse est légèrement différent. C’est en fait un général de jade pour la simple et bonne raison qu’il ne peut y avoir deux rois dans un pays. On donne alors généralement le roi au joueur le plus expérimenté et le général de jade au joueur qui souhaite tenter de le détrôner. Mais les deux pièces ont les mêmes déplacements et le même rôle.
Déplacer les pièces de shogi
Le roi, la tour, le fou ont les mêmes déplacements au shogi qu’aux échecs. Le cavalier a le même schéma, mais il ne peut aller qu’en avant. Le lancier peut aller droit devant lui d’autant de cases qu’il le souhaite (sans sauter par-dessus d’autres pièces) et les généraux peuvent se déplacer à une case de leur position avec certaines restrictions.
Une particularité du shogi, c’est qu’une fois les pièces arrivées dans la zone ennemie (les 3 dernières lignes du plateau), elles peuvent être promues. Le joueur retourne alors sa pièce pour révéler l’autre face où l’inscription est différente. Ces nouvelles pièces ont alors des déplacements modifiés et gagnent pour la plupart la possibilité de se déplacer vers l’arrière.
Mais un joueur qui a déjà capturé des pièces adverses peut également choisir d’en “parachuter” une dans le jeu pour agrandir son armée. Il peut la poser n’importe où sur le plateau tant qu’elle n’est pas sur la même colonne qu’un pion adverse.
Cette possibilité de recycler les pièces capturées permet généralement des parties plus dynamiques et très peu se finissent par un match nul. Le jeu prend fin, comme aux échecs, quand un roi ne peut plus fuir. Pour équilibrer une partie, il est possible de donner des handicaps en retirant certaines pièces au joueur.
Popularité du shogi au Japon
Bien que très technique, le shogi est aussi très populaire au Japon. Il existe de nombreux clubs et les joueurs professionnels s’affrontent régulièrement. Depuis 2010, les matchs ayant opposé un joueur professionnel et une intelligence artificielle ont tous vu l’IA l’emporter.
Dans la culture populaire, on retrouve également des séries télévisées et des manga qui traitent de ce jeu. Quelques personnages du célèbre manga “Naruto” sont des joueurs de shogi. Enfin, ce sport est assez populaire pour avoir sa journée nationale, le 17 novembre.
Bien que très proches, les échecs et le shogi sont bel et bien deux jeux distincts qui valent la peine d’être testés si vous aimez le genre !