Le fils du pauvre
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Le fils du pauvre
Que peut-on devenir lorsqu'on vit dans un petit village kabbyle isolé et loin de tout ?
Menrad vit simplement avec ses parents et ses soeurs. Il garde le bétail. Il ne sait pas ce qu'il va faire de sa vie, mais il estime qu'il a de la chance car il peut fréquenter l'école. Il va progresser petit à petit et grâce à elle, il aura la possibilité de devenir instituteur. C'est l'hstoire de la vie de l'auteur. Sa vie dans le village est rythmé par les fêtes, les moissons, les labeurs en tout genre. Il part travailler le plus souvent avec son père, qu'il voit courbé sur le dur travail de la terre. L'immigration est envisagée pour gagner mieux sa vie et le père part pour la France. Il en revient après un accident de travail.
La famille de son oncle est toute proche et grâce à la grand mère, la famille est unie. Lors des coups durs, tout le monde se mobilise. Ils ne savent pas qu'ils sont pauvres car tous sont dans la même situation. Alors, ils vivent sans s'enrichir. " Est ce utile pour vivre et mourir ? " . Lorsque la grand-mère disparaît, apparaît la discorde et chacune des familles vivra pour elle même. Mais lui se sent privilegié car aimé de presque tous (sauf d'une tante )
Mouloud Feraoun fait l'éloge de la vie simple dans on village. Il admire les paysans pour leur opiniâtreté et leur courage. C'est un récit autobiographique. Pour autant, il l'écrit dans la première partie à la première personne et ensuite à la troisième personne : ce qui donne une distance et un recul sur ce qui a été vécu. Cela donne aussi à l'auteur une position d'humilité ; de faire de sa vie un roman parfois fictif, parfois réel. Ses émotions et souffrances sont bien décrites dans la deuxième partie. Ses doutes aussi.
Ce roman a été publié en 1954, pendant la guerre d'Algérie. Pour moi, c'est plus qu'un roman autobiographique. C'est le destin d'algériens vivant pauvrement en Kabbylie. La pauvreté, l'immigration, les rapports compliqués entre algériens, français et kabbyles sont évoqués. C'est aussi une description sociale de l'Algérie qui est faite.
Vit-on beaucoup mieux dans certaines régions reculées de France en 1954 ? Je ne suis pas sûre . Mais au moins, il y a du travail. Les immigrés viennent en masse et la France se reconstuit. Sont-ils heureux ? ce point n'est pas abordé. Seul compte l'argent qui est envoyé au pays.
Pour moi, ce roman a été très instructif. Un livre sur une autre époque et une autre terre.
Mouloud Feraoun " Le fils du pauvre " Ed Points Image de couverture du roman