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Lyvres
Gazoline tango

Gazoline tango

Pubblicato 23 mag 2020 Aggiornato 23 mag 2020 Cultura
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Gazoline tango

Gazoline tango, Franck Balandier, Castor astral, 2017

Benjamin né en 1983, est le fils d'une batteuse d'un groupe punk et d'un spectateur de passage dont il a hérité le prénom. Sa mère n'est pas prête à l'être et laisse Benjamin aux bons soins de Isidore, un brancardier sénégalais impuissant, du père Germain le curé de la paroisse sans cesse défoncé et de Lucienne, une vieille dame qui habite la seule maison du coin. Car, Benjamin et tout ce petit monde habitent cité des peintres : de vieux immeubles mal entretenus et une population est hétéroclite.

Une belle galerie de personnages tous plus barrés ou décalés les uns que les autres : les filles du groupe The naked tits, avec Daisy la chanteuse dont la poitrine souvent découverte -le nom du groupe annonce la couleur- ne laisse pas le jeune Benjamin insensible, Lucienne qui débloque à fond, le père Germain défoncé. Tous ces gens-là cohabitent, se côtoient, même Sofiane le dealer local est plutôt bien accepté. Le roman débute très bien avec la naissance pas banale de Benjamin qui ne veut pas crier et qui ne le fait que parce que la sage-femme "s'était acharnée sur ses fesses" (voir ci-dessous). Le ton est drôle, très moderne, une écriture qui oscille entre le récit raconté par un enfant et celui d'un observateur plus âgé. Mais, je dois avouer qu'après une bonne moitié (le livre fait 268 pages), ça ronronne, tourne en rond et s'allonge sans raison. Il y a bien ici ou là des  moments ou des faits qui font que je me raccroche mais pour peu de temps replongeant invariablement dans un certain ennui. Il me faut pas mal de persévérance pour aller au bout et reprendre le fil de la vie de Benjamin, qui sur la dernière partie est de nouveau plus intéressante.

"Il y a des vies ratées d'avance. C'est, sans doute, ce qu'avait pensé Benjamin Granger (s'il avait été en mesure de déjà penser à cet âge), le lundi 11 juillet 1983, jour de sa naissance, au sortir de sa mère, à treize heures quinze précises, lorsqu'il avait été question, toute affaire cessante, de pousser son premier cri pour indiquer à la sage-femme, sous ses claques répétées, qu'il était en vie." (p. 6)

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