Ruby, une romance birmane de Philippe Fiévet
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Ruby, une romance birmane de Philippe Fiévet
Un puits de connaissance sur la Birmanie.
Résumé :
Tout tourne autour de cette Birmanie lointaine et de ses promesses colorées dans un pays tourmenté, déchiré par la guerre et les jeux de pouvoir. Nous découvrons alors peu à peu se pays au travers des expériences passées de nos deux protagonistes.
30 ans d’écart et le cœur en berne, ils cherchent ensemble à repartir en Birmanie. Des protagonistes quasi anonymes : une photographe libre comme le vent répondant au nom de Ruby et un sexagénaire anonyme.
On suit, alors, leur projet de reportage du bout du monde et emmèneront avec eux un joaillier bruxellois pour leur documentaire engagé : montrer et dénoncer le trafic autour du rubis « sang de pigeon » d’une couleur unique dont seuls les sols birmans ont le secret et d’une valeur presque inestimable.
L’élaboration de ce voyage c’est aussi une promesse pour faire le deuil, se reconstruire pour vivre de nouveau que ce soit à 30 ou 60 ans.
On plonge alors dans une amitié subtile empreint d’un amour sincère.
C'est ma manière de faire corps avec le monde, de refuser de le voir disparaître, et, enfin de compte, de disparaître à mon tour.
Avis :
Ce roman est un puits de savoir sur la situation géopolitique et spirituelle de la Birmanie.
C’est indéniable.
Mais où sont les promesses de la 4ème de couverture ?
On sait que le voyage est voué à l’échec, malheureusement pour nos deux protagonistes.
Mais Ruby n’est pas fantasque, elle est quasi absente du roman finalement. On la voie peu, électrise son public quand elle apparaît mais on n’a pas le temps de s’attacher à elle pour qu’elle nous manque. Par contre, on ressent ce manque auprès de notre protagoniste masculin, qui est peut-être une projection de l’auteur à travers lui.
L’amitié sincère entre les deux personnages est appréciable et bien veillante.
De plus, je remercie l’auteur de glisser un passage sur l’endométriose et de garder un bout de l’intrigue pour le cancer du sein, pour ainsi faire tomber quelques non-dits. De toujours garder un regard sain et mature sur le corps de la femme.
Pour autant, mettre en avant le fait que Ruby soit lesbienne m’a plus paru comme un argument de vente pour ce livre qu’un élément clé de l’intrigue. Et ça m’agace qu’on se serve d’une bonne cause pour finalement ne rien en faire ensuite.
Avant ce roman, je ne connaissais rien à la situation de la Birmanie, et ce que j’ai lu sur la situation de ce pays à travers ces lignes m’ont frappé ! On entend quasiment, voir jamais, parler de ce pays et pourtant la situation et désastreuse, terrifiante pour les populations sur place. Un pays tiraillé entre une prise de pouvoir laborieuse et irrespectueuse et un joug militaire, autoritaire.
Je vous recommande, aujourd'hui, de vivement de jeter un oeil sur la situation critique à Myanmar.
Un magnifique pays spirituel complétement étouffé.
Alors, évidement, entre guerre civile, pauvreté, COVID-19, difficile de pouvoir partir et découvrir ce magnifique pays.
Ne serait-ce qu’à titre informatif, ce roman est essentiel.
Pour résumé, un voyage non pas initiatique mais un voyage vers la réconciliation et le pardon de soi porté par une plume connaisseuse de son sujet, mais qui, à mon goût n’a pas remplis ses promesses. Je ressors frustrer de cette lecture même si elle fût fort instructive.
Informations :
Auteur : Philippe Fiévet
Editions : M.E.O
Prix : 19€
N’hésitez pas à commenter et mettre un petit cœur, puis si l’envie vous en prends une petite pièce dans ma tirelire Panodyssey.
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Photo de couverture de Charlie Costello sur Unsplash