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Jour 23 : Confidences de Noël

Jour 23 : Confidences de Noël

Pubblicato 23 dic 2024 Aggiornato 23 dic 2024 Cultura
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Jour 23 : Confidences de Noël

Jour 23 : Confidences de Noël, par Jean-Christophe Mojard

À mon arbre, Noël est couvert de sanglots

Aux tintements sinistres, bien loin des grelots

Qui s’agitent et se mêlent aux rires des enfants.

Je voulais un linceul au lieu d’un manteau blanc.


Je n’en fais pas un drame, pas une maladie,

Mais au fond de mon âme, les couleurs sont ternies.


J’ai donc longtemps prié la venue de Krampus,

Maquillant, en sourires, mes trop nombreux rictus

Face à l’écœurement à ouvrir mes cadeaux.

J’ai toujours été seul à porter ce fardeau.


Je n’en fais pas un drame, pas une maladie,

Mais au fond de mon âme, Noël est déconstruit.


Pour eux, la chaîne hifi et tous ces éléments,

Pour moi, le tourne-disque et pas de supplément.

Pour lui, une voiture, pour lui, une moto,

Pour moi, un Chappy trouvé au bord de l’eau.


Je n’en fais pas un drame, pas une maladie,

Mais au fond de mon âme, quelque chose est parti.


À mes Noëls passés, ces chaussons et ces restes,

À ce père de mon père et tous ses vilains gestes,

À ces gens qui savaient, dont fait partie ma mère,

À toute la famille, cette antique chimère.


Je n’en fais pas un drame, pas une maladie,

Mais du fond de mon âme, loin de vous, je revis.

 

Illustration Seelab


 Jour 23 : Confidences de Noël, par Juliette Norel


 Explorer avec vous tous ces contes et ces légendes, en les revisitant, m’a enveloppée avant l’heure de ce que nous nommons l’esprit de Noël. Pour moi, cependant, cela revêt une forme délicieusement régressive de retour en enfance. Notre enfance. Je pense que c’est l’une des seules périodes où tout le monde, au moins une fois, a une pensée plus ou moins émue en regardant derrière son épaule.


C’est aussi une période de grande injustice et de profonde solitude pour des milliers d’êtres humains, de ceux qui ont perdu leurs essentiels, leurs familles, leurs toits, leurs espoirs. Un de ces moments suspendus entre humanisme et égoïsme.

Ce soir, j’ai envie de vous raconter la petite Juliette que j’étais autrefois. Celle qui a grandi, celle qui s’efforce de devenir, jour après jour, une meilleure version d’elle-même, et qui saupoudre à son tour un peu de cette magie sur les gens qu’elle aime. Celle qui les accompagne sur les chemins de la vie, en espérant que cette magie-là continuera de résonner longtemps après qu’elle ait fini de chanter.

J’ai eu la chance d’avoir une enfance heureuse, nichée au creux des volcans d’Auvergne, dans une petite maison aux abords d’une forêt. L’hiver, là-bas, y est froid, blanc, pur, le silence givré suspend le temps, et puis, subitement, la vie crépite partout. Dans l’âtre, en d’envoûtantes et hypnotiques flambées, sous nos pas dans la neige, dans les branches givrées par le froid. C’était le temps des balades en luge tirée par le chien, des bottes fourrées, des nez qui rougissent et des oreilles qui brûlent.


Chez moi, Noël embaumait les essences d’arbres caressés par les éléments ou enguirlandés dans le salon et les petits plats mijotés dans la cuisine qui nous réunissaient en famille. Je me souviens qu’on disposait une tasse de lait au miel et des petits gâteaux faits maison, accompagnés d’un dessin de ma petite sœur et d’un gribouillage de plume en devenir.

J’attendais Noël avec une impatience trépignante, car pour moi, cette fête s’étirait sur tout le mois de décembre, commençant le jour de mon anniversaire. Chaque soir, j’ouvrais mon calendrier de l’avent, lisais un conte de saison et me couchais avec la certitude que ce serait une nuit magique, comme toutes les années. Et ça l’était. Le Père Noël n'oubliait jamais mon petit soulier.


De jour en jour, jusqu’à la date fatidique, je m’efforçais, par acquis de conscience, de me montrer sous mon meilleur jour de chipie aux yeux innocents. Et puis, avant que minuit ne toque à la porte, on allait se cacher dans une chambre avec sœur et cousines pour chanter à tue-tête la mélodie qui le convoque, jusqu’à ce que les parents viennent nous chercher pour dire au revoir au généreux monsieur en rouge et à ses rennes.

Mon père s’improvisait artificier pour lancer, dans le sillage du traîneau, des serpentins de feu multicolores et bigarrés. Nous suivions les traces de bottes dans la neige, entretenant ainsi la légende et la tatouant à jamais comme les plus belles souvenances de mon enfance à enfermer dans un écrin.

Je croyais encore aux toujours et aux à jamais mais la vie m’a rattrapée et j’ai grandi. Comme tout le monde. Noël est devenu un passage obligé, une contrainte, j’attendais que tournent les heures pour que se relègue enfin la blanche porcelaine.


Et je suis devenue maman. Je pense que lorsque l’on met au monde un enfant, on renaît avec lui, on devient nouvelle, on se réinvente et on dessine en lettres d’or les contours de ce que nous souhaitons transmettre.

Lors de son premier Noël, ma fille avait 9 mois, et j’ai eu l’infime bonheur de recevoir ma grand-mère Natalia à Rennes. À l’âge de 95 ans, c’était un périple presque aussi périlleux que son émigration de Pologne après-guerre, mais elle tenait à être avec nous et... c’est probablement l’un des plus jolis cadeaux qu’il m’ait été donné de recevoir. Ces heures avec elle, sont les dernières que j’ai passées en sa présence.

Elle a rejoint les étoiles quelques mois plus tard sans que je n’aie eu la chance de la serrer dans mes bras. Mais je garde, en talisman ciselé, l’éclat de ses yeux bleus débordant d’amour silencieux et un précieux cliché immortalisant cette reine de mon cœur avec sa dernière descendante sur les genoux.

Quand ma fille est rentrée à l’école, je me suis interrogée sur cette histoire de Père Noël et tout le folklore. Je n’avais pas envie de lui mentir, je craignais qu’elle ne se sente trahie quand elle découvrirait la supercherie. Mais je suis, à mon tour, entrée dans le jeu de peur de la marginaliser. Son père, le croque-mitaine, a fini par lui cracher la vérité sans filtres. J’ai récupéré la petite en pleurs, et j’ai expliqué. Mon déchirement, mes hésitations, mes errements, mais surtout et je crois que c’est l’essentiel, que finalement la réalité est plus douce que la fiction puisqu’au lieu d’un vieux monsieur dont on ne connaît pas vraiment les motivations profondes, ce sont les parents du monde entier qui œuvrent en secret pour faire plaisir aux petits humains qu’ils aiment plus que tout au monde. Et c’est précisément ça, la magie de Noël.


En tant que maman solo, j’ai connu les mois à me serrer la ceinture, à rater de nombreux repas, juste pour mettre des étincelles de bonheur dans les yeux de Fleur qui déballe ses cadeaux et s’en émerveille. Parce que comme chaque parent, je donnerais mon empire, avec le sourire pour voir resplendir le mien. Avons-nous alors vraiment besoin de ce ventripotent bonhomme s’attribuant magiquement tant d’abnégation ?

Mais il faut savoir choisir ses combats et apprendre parfois à se plier aux traditions. En les accompagnant de notre bienveillance et de mots. Beaucoup de mots.


J’ai connu les Noëls seule, sans elle, partie chez son papa. J’ai pleuré, reniflé son oreiller pour y traquer les effluves de son enfance, j’ai connu la violence du silence qui réclame les rires, les jouets tonitruants et ses bras qui se tendent lorsqu’elle court me rejoindre, effaçant d’un coup de baguette magique, la mélancolique torpeur de son absence.


Depuis, mon cœur s'est agrandi encore et j’ai accueilli un fils merveilleux. Le choix de la Reine, et je célèbre chaque Noël comme s’il s’agissait du dernier. Les enfants grandissent vite, les cadeaux changent, les réveillons évoluent en même temps que les attentes, mais la magie demeure parce que c’est l’empreinte que je souhaite laisser. De l’amour, des rires et du partage. Pour que plus tard, ils racontent à leur propre progéniture que leur enfance n’était certes pas parfaite, mais qu’elle était magique.


Xoxo,

Juliette


 


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Luce 1 ora fa

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