Chap 9
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Chap 9
Sa course ne lui avait pas fait que du bien. Certes il respirait de manière régulière, profondément. Il avait trouvé son second souffle rapidement. Mais des aléas étaient venus le perturber. D’abord au bout de la rue, il avait tourné et s’était dirigé vers le centre ville. Un changement d’avis qui avait bien faillit lui coûter la vie. Une voiture avait manqué de le percuter alors qu’il traversait la chaussée. Il avait ensuite pris le dédale des petites rues, plus ombragées que la promenade littorale. Le soleil était déjà haut, il avait eu de l’intuition. Ensuite arrivé au centre il avait gravi deux à deux les escaliers qui montent au cœur historique. Il avait prévu de faire une pause à l’église. Il en avait senti le besoin dès la veille au soir. Mais il avait été obligé d’y renoncer lorsque sur le parvis il avait vu entrer une famille entière dans la longue nef sombre. Enfin le chemin retour lui permis de se calmer un peu jusqu’à ce qu’il croise cette dame qui le voyant arriver de loin avait traversé la rue pour changer de trottoir. Comme pour l’éviter. Il avait plutôt mal pris ce geste. Il s’était alors sentit jugé et rejeté. Finalement il ne trouva l’apaisement que sous la douche froide qu’il prit en rentrant.
Alors qu’il se séchait il avait perçu la sonnerie du téléphone mais n’avait pas pour autant accéléré son rythme pour y répondre. Lorsqu’il redescendit, il vit le voyant du répondeur qui clignotait. Quelqu’un lui avait laissé un message. Instinctivement il appuya sur le bouton lecture et sortit sur la terrasse. Au loin la voix de Sigfried sortit de l’appareil.
-J’embarque, je voulais juste te souhaiter une bonne journée. J’espère que tu te sens bien. Je t’appelle dès que j’arrive à l’hôtel. Je compte sur toi pour … bref tu vois. Je sais que tu refuses d’en parler, mais je m’inquiète. Mais j’ai confiance en toi. On en reparle ce soir. Je te rappelle.
Les mots se fondirent entre les arbustes, mais Harvey pu saisir l’essentiel du discours. Encore une fois. Qu’espérait-il vraiment en le mettant en garde sans cesse? Qu’il finisse par craquer et passer à l’acte? Les pensées se bousculèrent. Il s’assit sur la pelouse. Du bout des doigts il tenta de saisir les sensations des brins d’herbe qui caressaient ses pulpes. Il avait appris à revenir dans l’instant présent pour éviter de trop réfléchir. Mais sa main ne pu que saisir le tranchant de l’herbe sèche. Il la saisie à pleine poignée et commença à l’arracher. Il avait envie d’hurler. Il ferma les yeux. Et s’allongea. Son visage en direction du soleil. Il était reparti là bas.
C’était un matin d’hiver. Il avait 8 ans. La campagne était recouverte d’une fine couche de givre blanc. La main dans celle de sa mère, il longeait la route et montait la colline jusqu’à la petite chapelle. Le parking était déjà plein de voitures, celles des familles qui venaient de plus loin. Eux venaient à pieds non pas seulement parce qu’ils habitaient juste en bas mais parce que de toute façon ils ne possédaient plus de voiture. Son père ne pouvait plus conduire depuis l’accident. Il sentit la poigne de sa mère se durcir lorsqu’ils entrèrent dans l’édifice. Comme à l’accoutumé elle s’installa au premier rang. Sa bible sur les genoux. Machinalement elle le recoiffa et lui fit signe de se tenir tranquille pendant le sermon. Il savait qu’il avait intérêt à être attentif. Les heures qui suivraient seraient consacrées à la répétition de la leçon. Il en avait l’habitude à présent. Réciter la liste des pêchers, revenir sur les exhortations vibrantes du pasteur, promettre d’adopter son comportement pour suivre au mieux les directives du prédicateur. Il ne comprit pas très bien pourquoi d’un seul coup les larmes coulèrent dans l’assistance qui ponctuait le discours du pasteur de ses amens, mais il sentit au regard de sa mère que s’il n’entrait pas rapidement en communion avec le reste de l’assemblée, il aurait à en répondre en rentrant à la maison. Il se mordit alors la langue fortement et des larmes commencèrent à humidifier ses yeux d’enfant. Il avait trouvé cette parade depuis quelques mois et cela fonctionnait assez bien.
Le poing serré, la paume de la main verte de l’herbe qu’il avait arraché, il se redressa et entra dans la maison. Il avait du travail. Depuis la pandémie, travailler depuis chez soi était coutume. Il avait obtenu ce job de classement de données qui ne payait pas trop mal et lui laissait la possibilité de s’organiser comme il l’entendait. Une aubaine. Il s’installa à son bureau ouvrit son MacBook et lança l’application.