Chap 8
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Chap 8
Il attendit que le bruit du moteur du taxi s’éloigne pour sortir de son lit. Il n’avait pas voulu se lever pour entendre encore une fois les recommandations de Sigfried. Il lui avait préparé pour chaque jour, ses vitamines et ses cocktails. Pour le reste il n’avait pas à supporter les sous entendus. La rencontre de la veille au château l’avait suffisamment mis mal comme ça. Il avait dormi d’un sommeil entrecoupé, revivant ses années lycée et sa vie à la ferme. Il lui fallait sortir courir pour évacuer. Il descendit les escaliers à claire voie, et glissa ses pieds nus sur le béton froid du sol de la cuisine. Sur le bar, il trouva la longue boîte dans laquelle Sigfried avait soigneusement placé les comprimés, rangés selon les jours de la semaine. Il ouvrit la porte du frigo en sorti une bouteille de verre contenant un jus orange et rouge et avala les pilules en buvant directement au goulot. A travers la baie vitré le soleil faisait son apparition. La journée allait être belle. Les feuilles des érables commençaient à jaunir. Bientôt le fond du jardin formerait un mur couleur brique qui réchaufferait l’atmosphère de ce bunker glacial. Il n’aimait pas forcément cette maison. Cette architecture m’as tu vu, la froideur des matériaux, les œuvres de mauvais goûts mais de grandes valeurs dispersées, quand il y pensait ça lui donnait la nausée. Ça puait le fric et la réussite. Et c’est lui qui avait en parti provoqué tout ça. C’était grâce à lui. Parfois il s’en voulait. Mais c’était toujours mieux que l’appartement miteux du centre ou pire encore, la ferme de son enfance. Ici au moins la propreté régnait. On était loin de l’amoncellement des journaux, des magasines ou de sacs plastiques que la maladie de son père avaient provoqué.
Après avoir gobé un œuf,il monta dans son dressing et enfila un short et unpolo, se chaussa et franchit la porte de verre. Guidé par son instinct il se dirigea vers la plage.
Accoudés au muret qui longe la promenade littorale, Nyla et Alen Wood attendaient le passage de leur fameux coureur. Ils avaient fait le pari que les gens qui courent, empruntent souvent le même circuit. Face aux vagues ils avaient ajustés une paire de jumelles pour ne pas être repérés au dernier moment. Au bout d’une heure, alors que le soleil était déjà haut, ils se mirent d’accord pour rentrer au poste. D’autres affaires les attendaient ailleurs. Il fallait être raisonnables on n’allait pas perdre toute une année en attendant le prochain 15 septembre.
-Et si cette fois, il recommençait avant la date prévue?
-Ce serait étrange Nyla, mais rien n’est impossible.
-Lors des précédentes enquêtes vous aviez réussi à comprendre cette date?
-Beaucoup d’hypothèses ont été émises. Rien de concret. Lorsque Bishop fut finalement identifié on a cherché dans son entourage familial. On a essayé de relever toutes les dates des événements qui auraient pu marquer sa vie. Maladie, décès, accident. Mais rien. En revanche j’étais chargé de récupérer toutes les infos concernant son environnement familial. J’y ai découvert un père partiellement handicapé, un coureur de jupon plutôt violent et une mère qui s’était enfuit, lorsque Bishop n’était encore qu’un gosse. Je n’ai pas réussi à remonter jusqu’à elle.
-Et vous êtes allés voir le service de psychologie ?
-A cette époque, on était pas franchement aidé. Le psychologue du service avait été congédié pour abus sexuel sur une de ses collègues. On nous avait refilé un bleu, avec des idées un peu reac, très freudiennes. Ça ne nous a pas avancé à grand chose. Et puis à vrai dire, on savait qui était notre homme. Et comme les crimes se sont arrêtés. L’enquête a été mise de côté.
-Mais les familles des victimes? Elles n’ont pas exigé que le travail continu?
-Bien souvent les victimes n’ont pas ou peu de famille. Des femmes un peu âgées, célibataires ou veuves sans enfants.
-Aucun point commun entre elles?
-Pas que je sache.
-Vous ne pensez pas que ce serait intéressant de travailler de nouveau avec les services de psychiatrie. Je veux dire pour percer la personnalité. Comprendre les éléments de la mise en scène.
-Je vous laisse les contacter Nyla. Le rapport du légiste est finalement prêt, je passe le récupérer. On se retrouve au bureau.
La salle d’autopsie jouxtait le petit bureau de la docteure Alvarado. Alen Wood frappa et entra. Il se rassura en voyant la docteure présente assise devant sa table de travail et son ordinateur. Il détestait entrer dans la morgue, il évitait tant que possible d’avoir à y mettre les pieds.
-Bonjour Alma.
-Salut Alen, j’ai des nouvelles pour toi.
-J’espère.
-D’abord sur l’heure de la mort. Je ne m’étais pas trompée. Au plus tard à 20:30. Si ton tueur est bien celui que tu as repéré sur la vidéo alors il a pris son temps pour sortir. Il devait avoir à faire à l’intérieur. Ensuite sur les causes du décès. Strangulation. Comme les fois précédentes à l’aide du ruban. Aucune empreinte, aucune trace de lutte. Ce qui m’a amené à me poser des questions. Du coup j’ai pris la liberté de faire des prélèvements de toxicologie. Et tu sais quoi. J’ai eu le nez fin.
-Ah bon expliques moi.
-La victime a reçu une dose d’anesthésiant, enfin plusieurs même. Pas un anesthésiant général mais de ceux que l’on utilise pour les blocs en anesthésie locale. La victime garde toute sa conscience mais les parties fixées par le produit s’endorment. Ici j’ai pu repérer de minuscules petites traces d’aiguilles sur les avant bras et les jambes. Je ne sais pas ce que tu vas en déduire mais il lui a sans doute vernis les ongles avant la mort et non pas post mortem comme on le pensait il y a 12 ans.
-Il l’a peut être déshabillée de cette manière aussi.
-Peut être. D’autant que l’on a aucune marque qui peut nous laisser penser qu’elle se soit débattu.
-Autre chose?
-Non. Mais c’est un vrai malade Alen. Je ne connaissais cette histoire que par les médias, je ne m’attendais pas à ça. Elle a dû avoir peur. Et pendant très longtemps, les ongles sont faits avec application. Il a pris son temps. Je ne sais pas qui est ce type mais faut le coincer. S’en prendre à une vieille femme sans qu’elle ait la moindre chance de se défendre c’est ignoble.
-Je sais.