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Publié le 21 déc. 2021 Mis à jour le 21 déc. 2021 Voyage
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Je me suis sentie prise dans un tunnel des horreurs comme celui que nous vivons aujourd'hui en France à plusieurs reprises : en pensionnat, dans mon Espagne caricaturée à l'extrême par la fiesta et le soleil, dans les entreprises qui m'ont employée saturantes et saturées de leur communication de réussite et d'innovation "continue", ce qui n'a plus rien d'innovant.

L'esprit humain ne peut pas se satisfaire d'un environnement monobloc. Il a besoin de temps divers, de brassages des spécimens et de surprises tant données que reçues.

Pensez sinon au service militaire vécu alors comme "une année de perdue". Une année en dehors de tout, avec ses propres codes et ses relations imposées.

CLOSED

Confinés dans nos vies de proximité, et aussi dans nos esprits par la perfusion d'actualités limitées au seul virus et au peu de vie autour : événements annulés ou maintenus, télé-travail ou regroupements forcés pour vous dire quoi penser et quoi changer, lieux de sortie désertés (ni le cinéma ni les restaurants ni les activités de loisir sont "fréquentés"). Exilés sans panneau " E X I T ". Aliénés, c 'est le mot. Dépourvus de nos ressources singulières et de nos sentiments privés.

Anormalement vivants. Visiblement coincés.

OPEN

Une naissance est ce drôle de moment où nous sortons de l'eau. Initialement amphibies, en trois jours mammifères en trente jours drôles d'oiseaux, à la conquête de l'air, en apprentissage permanent. Une mort est peut-être ce que nous vivons. 

Il est fréquent voire obligé de vivre le trauma une fois qu'il n'est plus. De le recréer et de le manipuler à souhait pour être plus fort que lui.

J'ai perdu ma mère au tout début de l'épidémie. Ce que nous fuyons tous je l'ai vécu. Je me dis que cela me protège peut-être de jouer avec ce feu rallumé à souhait par certains de nos dirigeants, pas tous. Le gouvernement français, comme les familles, dysfonctionnelles, choisit les mêmes malades que lui pour valider sa dérive.

Je ne veux pas non plus revivre l'excellence du pensionnat, ni la drogue et la nuit, ni le plan d'action et les séminaires d'auto-satisfaction qui se terminant en coucherie et en beuverie. Ce sont des contre-investissements libidinaux, à l'encontre de la vie et du désir.

De fait, je travaille moins ; je suis ouvertement ou gentiment bannie. J'écris la mort de ma mère et la vie après sa vie, si invraisemblable pour elle. J'aime la regarder ainsi. Déchaînée.

UNCHAIN

Ecrire l'invraisemblable, le vivre aussi. Un peu, beaucoup.

Accompagner à petite dose et en continu cependant certaines âmes libres dont vous. Profondément. Inévitablement.

Vivre en amoureuse, pleinement.

En mère, moins furieusement. Mes filles sont mes amies.

Coincée dans le tube de la naissance, on ne me trouvera pas. Dans le tube de l'égo non plus. Sur terre et dans l'air de conquête. Avec vous !

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