P comme Plume
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P comme Plume
Le stress me gagne !
J’ai cinquante ans et je me suis lancée dans une reconversion aléatoire, et surprenante pour la plupart de mes proches : l’écriture.
J’ai tout « plaqué », comme on dit, pour tenter ma chance ! J’ai quitté un emploi stable, bien rémunéré, un statut professionnel haut placé dans la hiérarchie, des fonctions managériales, etc., pour démarrer une activité d’écrivain public.
Mais voilà, je n’avais pas prévu, comme tout un chacun*, l’arrivée d’un virus omniprésent dans nos esprits depuis ce fameux mois de mars 2020, quand il s’abattit sur notre planète, confinant ses habitants, fermant ses magasins, restaurants, cinémas et lieux publics divers, désertifiant ses villes et ses rues, dans un silence digne d’un épisode de « Walking dead »…
*Petit aparté car cette expression, bien que grammaticalement correcte, peut déranger ou énerver certains d'entre vous. Je vous laisse donc lire l'article (satirique et drôle) de Quentin Périnel, publié sur le Figaro.fr du 26 mars 2018 sur le sujet...
Bref, repos et attente forcés. Impossible de continuer les formations commencées. L’initiation au métier d’écrivain s’interrompt et je vais devoir travailler seule, ou presque, sur mon projet pendant une année entière.
Mais revenons-en au début…
Fin 2019, je découvre le métier d’écrivain public et décide que : « c’est ça que je veux faire ! ».
Janvier 2020, je participe à un premier stage d’information délivré par l’AEPF, l’académie des écrivains publics de France. Cette formation confirme mon intérêt pour le métier, malgré la crainte du peu de rentabilité car, attention, j’ai bien compris que ce métier méconnu, souvent pénalisé par le bénévolat, ne me permettra peut-être pas d’en vivre. Mais peu m’importe ! La passion de l’écriture et l’espoir d’en faire ma principale activité quotidienne, me convainquent de poursuivre.
Février 2020, je participe à un second stage proposé par l’AEPF et concernant plus particulièrement les cibles potentielles et le démarchage commercial. J’apprends donc qu’il existe une foultitude de prospects, et un coach comportemental nous apprend les ficelles du métier de commercial.
Après ces quelques jours de formation expresse sur le métier, je décide de me lancer et commence à récapituler les divers travaux d’écriture, correspondant aux prestations requises par le métier, et que j’ai déjà eu l’occasion d’effectuer : courriers divers, curriculum vitae, lettre de motivation, correction et réécriture de mémoires d’étudiants, etc. Découvrant que la biographie est l’une des missions de l’écrivain public que je n’ai jamais pratiquée, je propose à une personne de mon entourage, âgée de 80 ans, de rédiger sa biographie afin de l’ajouter à mon catalogue.
Je décide également de crédibiliser mon statut par l’obtention du certificat Voltaire (équivalent du TOEIC en français) et l’agrément à l’AEPF dont l’adhésion est soumise à des tests écrits et oraux.
Mars 2020 : Bam ! Le coronavirus arrive, bientôt nommé « Covid 19 ». Interruption des projets.
Je ne peux plus rencontrer la personne dont je rédige la biographie. Et ce n’est pas en visio-conférence que je pourrai le faire. Elle n’a pas Internet !
Les sessions d’examen Voltaire, AEPF, etc. sont interrompues.
Je commence alors une activité d’écriture plus personnelle et m’inscris sur une plateforme d’auteurs en ligne… que vous connaissez bien si vous êtes en train de me lire.
J'y publierai un article consensuel sur le bien-être au travail puis quelques poèmes inspirés de mon quotidien.
Artiste amateur jusqu’au bout des ongles, je me lance dans plusieurs projets créatifs : je deviens architecte décoratrice de mon intérieur, je rénove, repeins, recycle de vieux meubles, je dessine des affiches géantes que je pends à mes fenêtres pour remercier les soignants...
Le monde est en suspens mais je n’arrive pas à rester tranquille. Je continue : je dessine sur des galets, peins des acryliques sur toiles, crée des cache-pots en laine (moi qui ne sais pas tricoter), je monte un atelier Vinted avec ma fille et ma belle-fille et nous passons des journées à photographier et mettre en valeur des tenues ou accessoires que nous vendons pour une bouchée de pain.
Quelques-unes de mes créations
Eté 2020, petite pause balnéaire avec mon chéri, en Normandie et sur l’Ile de Noirmoutier, entourés d’amis proches que nous sommes heureux de retrouver. Après avoir multiplié avec eux les apéros Skype, nous pouvons enfin trinquer en live !
Automne 2020, rebelote ! Nouveau confinement. Petite déprime. J’apprends que ma fille prévoit de quitter notre région pour la Gironde. Je comprends qu’elle y sera bien mieux mais moi, j’ai du mal à gérer cette future séparation. Je me replonge donc dans le travail et décide de profiter des compétences de ma fille en communication et marketing, tant qu’elle est encore proche de moi, d’autant plus qu’elle est au chômage partiel et en télétravail.
Ensemble, nous cherchons, tâtonnons, dessinons, fouinons sur le Web pour trouver l’inspiration…
Je dois imaginer mon nom de plume, trouver un logo et créer un site Internet.
Ma fille m’offrira le nom et le logo, je ne l’en remercierai jamais assez. Son compagnon me conseillera sur les prestations des hébergeurs Web et je vais créer moi-même mon site Internet, comme une grande, en toute modestie.
En parallèle, bien que les sessions d’examen Voltaire soient toutes en attente, je m’inscris aux tests proposés en ligne par la plateforme, afin de m’entraîner et maîtriser tous les rouages de la langue française. Je me savais plutôt bonne en grammaire mais je découvre des règles aux multiples exceptions…
On écrit « la pièce que j’ai vu jouer » : le participe passé « vu » ne s’accorde pas avec le COD car celui-ci, présentement « la pièce », ne fait pas l’action…
On écrit « la pluie que j’ai vue tomber » : dans ce contexte, le participe passé s’accorde avec le COD car celui-ci, présentement « la pluie », fait l’action.
Eh oui ! C’est passionnant, parfois déroutant, voire même agaçant quand la mémoire me fait défaut et que je n’arrive pas à me rappeler quand Sa Majesté est féminin ou masculin ! Pour votre information, même si vous me direz que vous ne l’utiliserez peut-être jamais, il faut savoir que :
- s’il est précisé, en amont dans la phrase, que Sa Majesté est un homme, les accords seront masculins : « Sa Majesté, le roi, est venu » ;
- si ce fait est indiqué en aval de la phrase, après les accords, ils seront féminins : « Sa Majesté est venue. Le roi était seul ».
Sachant que mes quelques lecteurs sont certainement des auteurs eux-mêmes, je pense que qu’ils apprécieront, à leur juste valeur, ces petites règles idiomatiques, plutôt amusantes.
Mars-Avril 2021, un an après le début de la pandémie et le troisième confinement, en dépit des couvre-feux et autres restrictions sociales et sociétales, je commence à préparer ma communication Web. Ma fille m’apprend à créer un plan de com’. Tout est planifié jusqu'en septembre : les sujets et thèmes qui seront abordés, les visuels et photos (libres de droits), les jours, les heures de publications selon chaque réseau (Instagram, Facebook, LinkedIn)…
Mai 2021, je lance mon projet, le 19 exactement, date de la fête de mon mari , qui s’appelle Yves, comme vous l’aurez deviné si vous avez consulté votre calendrier des PTT ! Ma petite entreprise est née (enfin presque, car je n’ai pas créé d’entité juridique, n’ayant pas encore de client) : elle s’appelle P comme Plume et j’en suis très fière !
Juin 2021, je déménage ma fille et, dans le même temps, je décide de postuler auprès du GREC, le groupement des écrivains-conseils®, afin d’intégrer leur association et peut-être bénéficier de leurs conseils et de leur expérience. J’ai le plaisir d’être contactée par la vice-présidente du groupe, charmée par ma candidature, puis début juillet, je suis admise au sein de cet aréopage littéraire (https://www.ecrivainsconseils.net/).
A l’exception d’une micro-interruption pendant de courtes vacances aoûtiennes chez ma fille et son compagnon, dans le Bassin d’Arcachon, je communique chaque semaine, assidûment, en proposant mes services d’écrivain public, et maintenant d’écrivain-conseil®, mais je n’ai encore aucune commande, aucun client…
Certes, la plupart des commerces, des associations et collectivités, et même des petites entreprises, sont en congés, mais je sens bien que cette prospection virtuelle sur les réseaux ne suffit pas.
En parallèle, j’ai fait imprimer des cartes de visite, créées également par ma fille, que je vais distribuer chez tous les commerçants des environs, ainsi que des flyers publicitaires concernant une offre que j’ai imaginée, spécifique aux maisons de retraite et autres foyers tels que les EHPAD.
Mais cette prospection à venir m’inquiète. Devrais-je faire du porte-à-porte pour me faire connaître ?
Le stress me gagne…
(Extrait de ma page d’accueil, rubrique "Welcome to my world" : www.pcommeplume.fr)
Adélice Bise il y a 3 ans
La prospection virtuelle ?
Voilà un an que je vadrouille sur les réseaux sociaux, vu le succès rencontré par Amazon pour certain, j'ai même tenter un ebook.
Franchement nous sommes perdus sur ces réseaux où il faut maitriser mots clés, hashtags... et la plupart utilise la publicité payante...
Alors mon choix revient au local et à la proximité...
N'ayez pas peur, vous avez déjà fait beaucoup de chemin et celui-ci risque d'être plus riche de relations humaines...
Une idée : proposer vos services comme un cadeau à une autre personne... Offrez l'écriture de ses souvenirs à votre tante, à votre grand-père...
bon courage
Patricia Bohic il y a 3 ans
Bonjour et merci pour ce gentil message... Désolée de répondre si tard mais je ne l'avais pas vu.
J'ai déjà, en effet, commencé la biographie de ma belle-maman, pour m'entraîner sur ce terrain que je ne maîtrise pas encore.
En parallèle, je vais prospecter effectivement sur ma commune et ses alentours...
Bon courage également !