Clémence, en reconversion professionnelle (#37)
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Clémence, en reconversion professionnelle (#37)
Chronique du travail déconfiné
« J’ai été surprise par le confinement, et la première semaine, un peu apeurée. Pour moi, c’était la page blanche : au chômage, sans projet, seule, j’ai vachement culpabilisé ; je me sentais inutile.
Après la sidération, je me suis dit : on ne sait pas combien de temps ça va durer, je ne maitrise rien. Il faut que je structure mon temps.
Ça me paraissait insensé de chercher du boulot, avec toutes ces mises au chômage partiel. Jusqu’à présent, je cherchais dans la continuité de ce que je faisais avant. Mais je sentais que j’avais envie de faire un choix plus radical. Le confinement m’a permis d’aller au bout de la réflexion. Et si je me permettais de faire quelque chose de différent, qui me fait vraiment plaisir ?
J’ai pris mes points CPF, j’ai appelé une coach que j’avais rencontrée avant le confinement, et elle m’a dit : « Pas de problème. Pour la phase d’introspection, on s’appellera en visio, et je vous donnerai du travail. Pour la phase exploratoire, vous ferez ça à distance ».
Cet isolement, la distanciation sociale… tout ça est très anxiogène. Mais paradoxalement, au moment où tout paraît incertain, je vais vers l’insécurité. Quelque part, le confinement, c’était le meilleur moment pour vivre cette phase d’introspection.
En temps normal, rencontrer des gens, ça me donne de l’énergie. Je peux appeler, bien sûr, mais j’ai besoin de contact. Les idées viennent aussi de rencontres fortuites et de discussions parallèles. A distance, il y a un petit côté presque abstrait. On a l’impression de faire les choses dans une bulle, immobile.
Le confinement quand même m’a poussé à faire des choses que je ne fais pas d’habitude. Par exemple, j’ai contacté sur Linkedin des gens que je ne connais pas du tout. Ils m’ont souvent rappelé dans les 5 minutes.
Le déconfinement ne change pas grand chose, parce que tout le monde est en télé travail. Mais là, maintenant, il faut se mettre en action, avancer.
Aujourd’hui, j’essaye de manœuvrer entre « vivre au jour le jour », « avoir confiance » et tous les signaux qui font dire que ce n’est vraiment pas le moment. »