Une femme est seule sur scène. Elle apparait, simple, petite, frêle, seule. Elle est tamisée de noire, ne

regarde pas le public, puis elle redresse la tête et scrute très timidement l’auditoire. Elle observe et ne

dit rien, on ressent qu’elle souhaite s’ex primer, mais une chose l’en empêche. C’est très lourd pour

elle. Elle marche le long de la scène. Finalement, elle arrive à articuler, c’est à peine audible.

Jeunesse (tirade)

« Tu…Tu sais

Oui…, Certainement tu sais…

Quand on a envie de parler, mais… mais…vraiment…

Ces petits mots qui restent coincés…

Ça t’ es surement déjà arrivé…

Ils sont là… mais ils sortent pas..

Ils t’écorchent, te font trembler… ou pas…

Mais ils font mal à rester là…

Ils deviennent plus importants,

Ils t’écorchent profondément

Ca t’ es déjà arrivé?

Ca t’ es déjà arrivé !

Moi ça m’arrive en ce moment,

J’avais envie de t’en faire part…

Mais c’est dur, ça saigne énormément…

J’ai pas envie de t’inonder

Avec la tristesse de mes sentiments…

Je crois qu’on peut partager,

On a tous eu envie un jour de parler…

J’avais pas la force,

Je ne l’ai toujours pas…

Ne t’étonnes pas si parfois…

Si parfois…

Elle s’allume une cigarette.

« Je sais que ça peut faire chier,

Mais j’ai pas choisi d’être artiste

J’aime qu’on me foute la paix.

C’est peut être aussi pour ca que je préfère me taire

Picoler et attiser mon air triste

Comme un clown privé de ses somnifères...

Par ce que, tu vois, j’ai pas l’habitude qu’on m’écoute.

J’aime autant rester prisonnière de mes doutes,

Et retrouver la raison au fond de mon verre…

(elle observe quelqu un dans le public au feeling)

Jeunesse:

" Ha tu vois ! Ca t’es déjà déjà arrivé !! "

(Elle sourit).

Jeunesse (Tirade) :

« Ma vie est démontée depuis que je suis née

Je sais plus trop quand je l’ai découvert

Peut être quand j’ai essayée d’avancer

Et que le monde s’est miss à l’envers…

Tu as déjà eu l'impression d'avoir continuellement déçu,

Mais sans jamais savoir pourquoi?

Les regards te condamnent à mort

Car tu ne courbes l'échine de ta différence...

Death errance...

Dans ce jeu où tout le monde a tord,

On ne retient que les souffrances.

Est ce que je suis normal ??

Je ne m’extasie pas devant la vulgarité,

Aime regarder les infos pour mieux les contredire

Et entrevoir les finesses du non avenir.

Déstabiliser la pensée unique inlassablement distillée

Dans les pensées tragiques, sois disant journalistique…

J’aime ne pas me réveiller le matin,

Pour m’enfermer dans un bureau.

Je rechigne à serrer les bonnes mains,

Emmerde et critique ceux qui se lèvent tôt…

J’aimerais parler de moi, mais voila,

Je n’ ose pas, car j’aime intéresser…

Et je ne suis pas encore intéressante.

Je ne supporterais pas de découvrir que je suis insignifiante

Alors, pour cette fois, cette fois seule,

J’vais te dire les choses avec toute mon indifférence,

Par ce que, après… (pause, elle scrute tristement le public.)

Je partirais….

Par quoi on va commencer ? L’existence est si vaste…

Ma naissance ? je n’m en souviens pas…

De toute façon, je suis née à ma première douleur…

Ma première gifle, quand j’ai compris que l’amour était un leurre.

Tu vois c’que j’veux dire??

Tu l’as déj