Je me suis lancée !
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Je me suis lancée !
Se reconvertir professionnellement ne se révèle pas toujours aussi frénétique ou aussi simple que tous les exemples exposés sur les réseaux sociaux et les médias. Je l’ai expérimenté!
Le cheminement peut se révéler long, très long même, quand comme moi, on n’a pas de passion. Ce sont des connexions qui se sont réalisées petit à petit, comme dans la construction du cerveau dans lequel les neurones se connectent peu peu. La révélation n’a pas été soudaine.
Mais démarrer un nouveau projet après ce parcours du combattant est exaltant!
Quand on n’est pas préparé
J’ai exercé comme cadre commercial en CDI dans le retail pour un grand groupe français pendant une douzaine d’années. Un bon salaire, des managers, homologues et collaborateurs souvent au top, des avantages financiers du groupe et inhérents à ma fonction me donnaient satisfaction. Des évolutions de métier autour de la vente et du management durant mon parcours professionnel m’apportaient la reconnaissance espérée. Je me sentais assez bien, assez considérée pour ne pas me poser trop de questions sur mon avenir professionnel. Peut-être connaissez vous aussi le fameux “ on verra bien au moment”?
Je percevais cependant que ce métier me correspondait de moins en moins. Le besoin de m’éloigner de l’univers du “vendre toujours plus” se faisait ressentir de plus en plus. Pourtant l’idée de devoir répondre à la question “du coup d’après” me terrorisait.
Un jour, mon secteur est supprimé de la carte, mes fonctions et mon nom effacés de l’organigramme. J’étais arrivée au “moment” et n’étais pas du tout prête.
L’opportunité de changer, de répondre à l’appel de l’aventure, se dresse alors devant moi. Mais pour quoi faire ? Vers quelle direction me tourner?
La reconversion professionnelle, ça se prépare.
S’en est suivie une longue, très longue période de doute et d’errance.
La mauvaise passe
Complexée, sans passion, sans vocation intériorisée comme dans nombre de témoignages de reconversion, je n’avais jamais réfléchi à ce que je pourrais faire après.
Le bilan de compétences entrepris ne m’apporte pas d’éclaircissement. Enfin si, mes goûts pour les domaines littéraires ressortent. Et ce bilan conclut qu’un job de manager dans le commerce me correspond.
Les questions sur la suite à donner à ma carrière professionnelle restent sans réponse. J’ai donc repris le parcours du chercheur d’emploi pour trouver un job en CDI similaire au précédent.
De candidatures manquées aux questions surprenantes des recruteurs sur mes enfants - c’est censé être interdit mais la maternité intrigue toujours-, je cheminais d’espoirs déçus en déconvenues sur le salariat. Et une profonde défiance envers moi-même s’ancrait peu à peu.
A la fin de cette période, mon désir de salariat s’est évanoui. Mais je ne sais toujours pas vers quel domaine m’orienter.
Le chemin des abysses
J’entreprends une interminable période d’introspection. Quels domaines m’attirent? Quelles compétences faut-il acquérir ou développer? Une activité en freelance pourra t-elle suffire à combler les besoins matériels de ma famille? Quelles sont les contraintes et les libertés d’un solopreneur? Ma capacité d'adaptation est-elle suffisante pour changer de vie?
Je lis le livre “La Méthode LiveMentor”. Et cette lecture confirme ma vision de l'entrepreneuriat.
Une idée de ecommerce autour de l’alimentaire qui valoriserait l’agriculture et les artisans du sud-ouest se dessine. Je commence à étudier le marché, les fournisseurs. Mais la peur me rattrape: la peur d’échouer, la peur de ne pas subvenir aux besoins de ma famille, la peur d’un déclassement social. Alors le projet est abandonné. Et je suis encore plus perdue.
Pour en rajouter un peu plus à mon désarroi, mes droits à Pôle Emploi arrivent à leur terme.
Malgré mes doutes et mes angoisses, les pieds au bord du vide, l’idée d’un changement professionnel ne me quitte pas. Je m’obstine. Un retour en arrière est inenvisageable à ce stade de ma réflexion.
Je m’enfonce dans la jungle du développement personnel et de son jargon. Je me débats parmi les injonctions à s’épanouir professionnellement, à trouver son ikigaï, à déployer ses soft skills, etc.
Je m’active et m’implique dans des projets extra-professionnels pour lesquels on me demande de rédiger quelques communications.
On me sollicite pour la relecture-correction d’une thèse.
Je suis quelques MOOC et formations sur le digital, le e-commerce, et l’écriture. Et le lien entre tous ces domaines m’échappe encore.
Trouver sa voie pour changer de vie professionnelle, c’est aussi douter, réfléchir, renoncer, évoluer, découvrir, et repartir.
Le déclic
De clic en clic, l’univers de la rédaction web se dévoile. Puis celui du copywriting. Du référencement éditorial et du SEO.
Le voilà ce fameux lien entre le monde du digital, le commerce et l’écriture: écrire pour le web, écrire pour vendre. La révélation!
Je me suis sentie comme Aquaman (même si je nage comme un caillou), le superhéros qui ne s’attendait pas à devenir un héros, qui ne savait pas qu’il unirait deux mondes opposés. Plonger dans un monde qui allie le digital et la rédaction de contenu, qui réunit la vente et l’écriture me surprend et m’enthousiasme.
Malgré l’angoisse du revenu, les interrogations de mes proches, je me lance en tant que rédactrice web - copywriter en freelance.
Même si le terme “ se lancer” qui signifie d’après le Larousse “se précipiter, se jeter dans une direction indéterminée” ne me semble qu’à moitié juste.
Dans ce terme, résonne une sorte d’impréparation, d’aveuglement et ce n’est pas mon cas. Je me forme et m'informe, je lis et écris, je m’entraîne et me fais accompagner (un immense et très sincère merci à Milena Cobast). Avec engouement, je m’avance certes dans une direction inconnue mais le but et les objectifs sont bel et bien définis et personnels.
Parfois je vais souffrir, rencontrer de nombreuses difficultés, devoir franchir des obstacles. Mais je me prépare à réussir et à surmonter l’adversité.
Je me lance comme rédactrice web-copywriter en free lance. Le chemin parcouru me rend fière parce qu'il a été sinueux, périlleux et parfois imprévisible.
Ne pas avoir de destin tracé est une chance. C’est vivre une formidable opportunité de rebondir et prendre son avenir en main.
Eric Ausseil il y a 3 ans
Belle description, ce dans un article aéré, de votre parcours personnel, des embûches et des doutes que vous n'avez cessé de rencontrer, mêlé à celui de cette reconversion si difficile pour vous au départ à identifier et à clarifier. Une petite critique, ne pas hésiter pour vos prochains articles à mettre des petites notes et donc, avec celles-ci, un lexique pour les néophytes qui, comme moi, ne connaissent pas les termes propres à l'entreprenariat et au management.
Amélie Zanin il y a 3 ans
Bonjour Eric. Merci beaucoup pour votre commentaire ! Je n'hésiterai pas rajouter des notes comme vous me le suggérez.
Quel termes auriez vous aimé que j'explique ?
Eric Ausseil il y a 3 ans
Bonjour Amélie pour les termes, d'ailleurs ce serait plutôt sur le jargon du développement personnel : ikigaï, à déployer ses soft skills, SEO, quelques MOOC... Mais sinon, comme je l'ai dit dans mon premier commentaire, c'est clair, bien développé et l'on vous suit parfaitement jusqu'au bout de ce chemin que vous décrivez. En tout cas, voilà un exemple pour ceux qui doutent et que le monde du travail entraine à devoir se réinventer.