Anne-Cécile, notaire (# 42)
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Anne-Cécile, notaire (# 42)
CHRONIQUE DU TRAVAIL DÉCONFINÉ
« J’exerce à Paris. La veille au soir du confinement, on a fermé le bureau sans savoir quand on reviendrait. Je n’ai pas emporté de dossiers avec moi, pour des raisons de confidentialité. A 23 heures, on a trouvé un Airbnb dans un endroit isolé, relativement proche de Paris. On a quitté la capitale le lendemain matin. On avait pris tout ce qu’il y avait dans nos placards pour vivre en autarcie pendant 10 jours.
Au début, nos clients étaient dans un état de sidération. Quand ils ont recommencé à nous contacter, deux ou trois semaines plus tard, on avait eu le temps de prendre nos marques en télétravail : on était prêts.
Ce qui m’a marqué c’est qu’on était surtout dans la réaction ; c’est difficile de prendre des initiatives quand on est éloignés de son bureau et de ses collègues. De même, c’est difficile d’avoir un échange incarné avec un client à distance, surtout dans des domaines comme le nôtre qui touche au deuil. On a développé des techniques : on a été autorisés par le gouvernement à faire des signatures d’acte authentique à distance.
Pendant le confinement, le papier nous a manqué.
On est revenus à Paris le 10 mai. On a opté pour un déconfinement radical : dès le 11 mai à 9 heures notre étude était ouverte. Nos locaux sont vastes et nous avons des bureaux individuels : on pouvait donc se le permettre. Et il avait une vraie demande des gens pour revenir.
Avec ce confinement, on a développé une plus grande attention aux autres. On ose plus facilement demander à nos clients ou à nos confrères comment ils vont, et de manière plus appuyée qu’avant.
Aujourd’hui, lorsqu’on a des clients âgés, on évite de les faire se déplacer inutilement mais eux sont généralement très heureux d’avoir une occasion de sortir !
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, on n’a pas noté une augmentation notable des cas d’ouverture de succession pendant le Covid. »