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6/Nourrissant : oser l'audace

6/Nourrissant : oser l'audace

Publié le 5 janv. 2022 Mis à jour le 22 mars 2022 Entrepreneuriat et start-up
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6/Nourrissant : oser l'audace

Avant-propos

Cette fiction est inspirée de personnes du collectif Open Opale, ainsi que de faits qui se sont réellement passés depuis sa création. Après une journée d'introspection fin 2021 avec Claire, Elias, Nina, et Adrien, les éléments ont été recombinés, mixés avec de la fiction afin de faire sentir comment fonctionne le groupe.

La fiction

Jean-Pierre pousse les portes du Kawaa, un tiers lieu qui offre un espace de restauration chaleureux près de la coulée verte du 12e arrondissement de Paris. C’est la première fois qu’il découvre l’espace aménagé pour la conversation. Un signe indique que l’usage des ordinateurs portables y est proscrit, permettant ainsi de focaliser l’attention sur les échanges humains. Opaline est assise sur une banquette au fond de la salle, elle a déjà commandé son thé. Un sourire se dessine sur son visage lorsqu’elle note la présence de son ami. Un long câlin initie la connexion.

Confortablement assis, les équipiers entament leur discussion par une brève météo intérieure : "Comment vas-tu Opaline ?

— J’ai une énergie de dingue. Les planètes s’alignent ! Les synchronicités s'enchaînent. Je viens de décrocher un contrat pour un accompagnement à gros potentiel de transformation. Le couple de dirigeants est super ouvert.

— Tu vas enfin mettre un peu de tantra là-dedans.

— Peut-être, répond-elle en rougissant légèrement. Sinon, je me sens enfin prête à passer sur la chaîne YouTube. Depuis un moment, j’écris des vidéos pour Lune, mais j’ai envie de passer à l’écran.

— D’ailleurs, sais-tu quand elle arrive ?

— Pas vraiment, elle a une urgence à son boulot, un type menace de claquer la porte s’il n’a pas ce qu’il veut, il est en position d’influence. Pas vraiment opale comme comportement. Pompier Lune à la rescousse. Tu vas avoir le temps de me raconter comment s’est passé ton témoignage sur la chaîne YouTube. Mais d’abord, comment ça va toi ?”

Jean-Pierre prend le temps d’exprimer sa fatigue. Il s’engage sur tellement de sujets qu’il craint de craquer. Il va devoir prioriser, lâcher un peu de lest. Opaline manifeste sa déception à l’idée qu’il se désengage du collectif. Jean-Pierre compte bien rester dans l’écosystème, il continuera à lui apporter des conseils pour l’aider sur ses missions, la posture de mentor lui va bien. Heureusement, Lune est là pour guider la troupe. Son expertise et sa détermination maintiennent la flamme en vie, même quand l’énergie baisse. “Alors, comment c’était de passer sur un épisode de la chaîne, interroge Opaline impatiente. Tu t’es préparé ?

— Non, ricane Jean-Pierre.

— Tu as parlé de ta vie c’est ça ? L’équipe de sport qui a gagné le championnat d’Europe sans coach, tes enfants, ton entreprise qui te paie à jouer les influenceurs, tes rôles de référent sur la gouvernance et la rémunération. Je la connais par cœur.

— Voilà. C’est simple. De l’authenticité et ça passe crème, enchaîne l’homme satisfait.

— C’est super inspirant. Je vais essayer de lâcher un peu mes notes pour la vidéo.

— Quel est ton sujet ?

— Aujourd'hui, je tacle la communication non violente afin de mettre en garde contre les travers d’un usage systématique sans comprendre les réels enjeux.“

Les deux amis poursuivent leur discussion. Absorbés par leurs échanges, ils n’ont pas prêté attention aux va-et-vient dans le tiers lieu jusqu’à lors. Un atelier hébergé dans la salle d’à côté interrompt finalement la conversation. C’est l’occasion de se resservir un jus, accompagné d’un gâteau fait maison. Jean-Pierre relance la discussion : “Tout de même, c’est fou comme la chaîne YouTube a fait décoller la notoriété du collectif.

— Quand est-ce que l’idée a émergé ?

— C’était lors du premier Week-End Of Open Heart. Histoire amusante, nous avions préparé un programme aux petits oignons avec Lune, puis une grève SNCF nous a empêchés de nous rendre dans la Drôme. On a fini dans un Airbnb près de Beauvais.

— Moins sexy, plaisante Opaline.

— En effet. D’autant plus qu’il était impossible de tenir le programme puisqu’on ne disposait pas du théâtre du lieu initial ni de la nature montagneuse environnante.”

Le portable d’Opaline vibre dans sa poche. Un message de Lune indique qu’elle ne pourra pas être des leurs, elle propose de rejoindre la jeune femme directement au studio d’enregistrement. Ce sera pour une prochaine fois, cela n’empêche pas les deux compagnons de passer un bon moment ensemble, permettant à Opaline de se vider la tête avant sa première à l’écran. 

Jean-Pierre termine son histoire sur le premier WOOH. L’idée de la chaîne YouTube a émergé lors d’un cercle de rêve du dragon, facilité par un Lyonnais connu pour l’organisation de “déjeuners Laloux”. La blague de prière à Frédéric Laloux, ainsi que l’”Aho” de fin de parole viennent de cet espace temps. D'autres idées comme l’organisation d’un festival géant , le “Burning POOH”, restent en plan, mais Lune s’est lancée à fond dans le projet de chaîne YouTube. La vulgarisatrice qu’elle est donne de sa personne pour transmettre les connaissances et les pratiques Opales, et ça fonctionne, en témoignent les rencontres provoquées et les accompagnements qui ont été initiés à la suite d’un visionnage de vidéo. “Le plus impressionnant, c’est qu’elle n’avait jamais fait ça, termine Jean-Pierre”.

La conversation dérive sur le modèle financier de la chaîne YouTube. C’est un sacré investissement, pour Lune comme pour la personne qui produit les vidéos. Pour elle, cela s’est traduit par du travail gratuit. La production a été confiée à un vidéaste. “Il était rémunéré lui, demande Opaline.

— Oui, la cagnotte du collectif hébergée sur Open Collective, alimentée par des donatrices et les missions faites avec la marque Open Opale, lui permet de se rémunérer. Le montant par vidéo n’est pas énorme, mais la chaîne YouTube lui servant également de vitrine a permis de trouver un terrain d’entente.

— Dommage qu’il ait annoncé l’arrêt prochain de la collaboration. Je ne le connais pas très bien.”

Jean-Pierre explique la tension qui l’amène à s’éloigner, une tension interpersonnelle avec Lune. C’est elle qui lead la chaîne YouTube, le problème insoluble les a conduits à envisager cette rupture de collaboration. Jean-Pierre poursuit son histoire : “ce qui est regrettable, c’est que le vidéaste se considérait comme un membre à part entière du collectif. Il se sent jeté comme un simple prestataire. Malheureusement, il n’avait pas réellement tissé de liens avec les autres. Jean-Michel a aidé à accueillir ses émotions, ce qui permet une fin de collaboration plus ou moins bien vécue. Quoi qu’il en soit, il fait partie de l’histoire du collectif, de l'histoire de ce projet que Lune a brillamment débutée. J’ai hâte de voir ce que ça va donner pour la suite, à commencer par ta vidéo !”

Opaline se délecte des paroles de son ami. Entre deux messages vocaux, leurs conversations en présentiel sont toujours riches. Elle se sent prête à faire un pas de plus hors de sa zone de sécurité.

--- Par Adrien Tardif

Post-face

Cette fiction n'est pas un manuel, simplement une grille de lecture qui illustre en partie les éléments décrits dans le guide sur les contours de la culture. Cette fiction a pour intention d'aider à s'imprégner de l'énergie Open Opale, puis de naviguer au contact des liens déjà existants. C'est également un retour d'expérience sur certaines pratiques Opale.

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